En finale olympique, Stephen Curry s’attend à voir les Français jouer « le match de leur vie »
À 36 ans, Stephen Curry jouera sa première finale olympique ce samedi
Le jour de gloire est arrivé. Ou presque. Du moins, on l’espère. De tout notre coeur. Et si la médaille d’or reste incertaine, une chose est sûre : Team USA ne fera pas de cadeau à la France ce soir sur le parquet de l’Arena de Bercy en finale des Jeux Olympiques de Paris. C’est en tout cas ce qu’ont exprimé à tour de rôle Stephen Curry,, Joel Embiid et Steve Kerr dans une visioconférence accordée par USA Basketball ce vendredi.
La star des Warriors, et de tout un peuple après sa masterclass face à la Serbie en demi-finale, prévenait ainsi. « Ca va être un combat, comme dans tout match pour une médaille d’or. Mais on sera concentrés sur le plan de jeu, et sur le fait d’être les tueurs qu’on est. » Des larmes et du sang donc, pour Stephen Curry, et un parallèle avec l’idée d’une lutte âpre et rugueuse pour son entraîneur en sélection nationale comme en club, qui lâchait dans la foulée. « Ils sont très physiques et jouent extrêmement dur. C’est ce qui saute aux yeux en regardant la vidéo. Et des deux côtés du terrain. Donc on va devoir être prêts à relever le défi physique. Non pas pour le matcher, mais pour le dépasser. Ce sera notre challenge sur ce match. »
Une prise de conscience ?
Et si les Etasuniens ont frôlé la correctionnelle face à la Serbie jeudi, persuadés d’affronter l’équipe dominée lors des poules, il devrait en être tout autre samedi face aux hommes de Vincent Collet. Bien au fait de la dynamique des Bleus, des mutations opérées par le staff tricolore, et de l’ambiance de folie qui règne à Bercy pour en avoir été des témoins privilégiés, les coéquipiers de Stephen Curry entendent bien ne pas répéter leur erreur. « La France joue très bien. Les changements de rotation ont porté leurs fruits. Ils surfent sur le soutien populaire dont ils bénéficient […]. On attend d’eux qu’ils jouent le match de leur vie, sur la lancée de leurs deux derniers matchs et avec l’adrénaline du public. Mais on prévoit de faire la même chose, d’en savoir plus sur leurs habitudes, sur qui ils sont, et comprendre ce qui a fait leur succès jusqu’ici. Le match de jeudi nous a fait prendre conscience de l’atmosphère dans laquelle on allait jouer. On a tous compris que personne dans la salle n’aurait envie de nous voir gagner samedi. »
« C’est pour ce genre de moment qu’on joue »
Une prise de conscience et une préparation dont parlait bien entendu Steve Kerr en relais de son meneur. « J’ai regardé le match de la France en rentrant à l’hôtel. Il y a des enseignements qu’on peut tirer du match face à la Serbie, et des choses qu’on peut imaginer voir la France faire samedi. On a une idée plutôt claire de ce qu’on veut faire et on va tâcher de la rendre plus nette encore d’ici la finale afin d’être prêt. » L’ancien coéquipier de Michael Jordan aux Bulls poursuivait alors, partageant son ressenti sur le basket proposé par les Bleus, citant notamment deux joueurs particulièrement saignants depuis le début des phases finales. « J’ai été impressionné par les changements qui ont été faits au sein de l’équipe de France. Et de voir leur style de jeu évoluer aussi vite. Ils sont tous très impressionnants. Isaïa Cordinier a changé leur équipe. Guerschon Yabusele également. Leur intégration au 5 de départ les a rendus plus physiques et plus dangereux en attaque. »
Une analyse pour le moins lucide de Steve Kerr sur les bénéfices tirés des derniers choix tactiques opérés par le coaching staff tricolore, suivie d’un petit mot du technicien de 59 ans sur le plaisir de vivre un tel moment, à Paris, contre la France. « C’est vraiment enthousiasmant de jouer la France à Paris pour une médaille d’or. Nos joueurs sont excités eux aussi, ils adorent la ville, et ça constituera un grand moment pour nous tous. C’est pour ce genre de moment qu’on joue. On a clairement hâte d’y être. » Un sentiment partagé par Joel Embiid, pourtant certain de se voir une nouvelle fois copieusement conspué par le public samedi. « Je me connais, je vais interagir et profiter du moment. Ils vont me huer, mais je leur répondrai, et ce sera du plaisir. » Souhaitons aux Bleus de prendre eux aussi un maximum de plaisir samedi (21h30), pour nous en donner davantage encore dans cette finale au parfum de revanche après les défaites de Sydney (2000) et Tokyo (2021) face aux Américains.
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