Sensation à Strasbourg : Le Portel glace le Rhénus !
Kristers Zoriks a permis au Portel de l’emporter au bout de la prolongation au Rhénus
Imaginez… Vous êtes Strasbourg, vous restez sur quatre probantes victoires et vous voyez arriver une équipe du Portel en sous-effectif, 72 heures après une sortie européenne au cœur de la Hongrie… Vous vous dites forcément que cela ressemble à une formidable aubaine de poursuivre la série, non ? Alors, en plus, quand vous ajoutez à cela un incroyable 22-0 en première mi-temps (31-15, 15e minute), difficile de s’imaginer perdre. Et pourtant…
Pour Le Portel, « la force d’un groupe »
Il faut croire que les Strasbourg – Le Portel ont toujours quelque chose d’irrationnel. En octobre 2020, au cœur d’une époque où la jauge et les masques étaient en vogue dans les salles, l’ESSM l’avait emporté 94-83 au Rhénus après avoir navigué à -19 en seconde période (41-60). La saison dernière, c’était l’inverse : le même score, 60-41, pour les Stellistes cette fois, avant que les Alsaciens ne renversent la table (90-75, score final). Là, le retour nordiste aura été plus progressif, peut-être moins tonitruant mais certainement pas moins méritoire.
« C’est la force d’un groupe », estime Gaetan Meyniel, le meneur du Portel. « Après le 0-22, on s’est dit les choses. Le souci était clairement en défense. » Or, c’est bien de ce côté-ci du terrain que l’ESSM a arraché sa première victoire à l’extérieur de la saison, en contenant le duo phare de Strasbourg : Edon Maxhuni, l’ancien pensionnaire du Chaudron, limité à 5/15 aux tirs et 6 balles perdues, et Brice Dessert, le MVP du mois d’octobre, méconnaissable (3 points à 1/4), dont la jeunesse se lit encore à travers l’inconstance.
L’énorme opportunité manquée par la SIG
Après, il faudra aussi reconnaître que la SIG (encore privée de Malik Fitts) a un peu trop tendu le bâton pour se faire battre, avec de nombreuses approximations défensives et un jeu d’attaque devenu erratique. « On a plutôt gelé la balle, on est allé dans les mêmes espaces », regrette Laurent Vila, qui a lui choisi de geler ses rotations, sans changement à partir de la 34e minute jusqu’à la dernière possession de la prolongation, où Jeff Roberson est entré pour se faire enrhumer par l’exceptionnel Kristers Zoriks (22 points à 7/14, 4 rebonds et 4 passes décisives). « C’est un choix de ma part », assume-t-il. « Ce que j’ai vu de la part des autres était moyen. Mais globalement, nous avons tous été moyens aujourd’hui. » Ce qui s’apparente à une incroyable opportunité manquée (ou gâchée, c’est selon) pour la troupe du Filip Kruslin (3 points à… 1/11) : celle de vraiment basculer du bon côté, alors que se profilent à l’horizon les trois premiers du championnat dans l’ordre, Paris, Lyon-Villeurbanne et Cholet.
La prolongation à l’étouffée (3-4) a certainement suggéré un déficit physique côté alsacien, mais que dire alors des Portelois ? Eux jouaient pratiquement à sept (2 minutes pour C.J. Kelly, 3 pour Jess Esso Essis et Idrissa Ba), avec un match supplémentaire de FIBA Europe Cup dans les jambes. « Ce que l’on a fait, c’est héroïque », martèle Éric Girard, le seul coach de l’histoire à avoir mené la SIG vers le titre de champion de France (en 2005). « Venir gagner au Rhénus, face à l’armada strasbourgeoise, de cette manière-là, sans jamais rien lâcher, c’est un vrai joker. » Tout ce que Le Portel n’avait pas su s’offrir il y a deux semaines au Mans (74-77)… Mais il y a dans ce club, malgré les effectifs chamboulés d’une année à l’autre, une vraie science du maintien. Cette saison, l’ESSM a gagné les deux matchs qu’il fallait (réception des relégables Chalon et La Rochelle) et a décroché une première victoire bonus à l’extérieur. Pour se sauver, on ne ferait pas mieux sur le tableau noir.
Le game-winner de Kristers Zoriks au Rhénus : gros coup du Portel à Strasbourg (76-75, après prolongation) ! pic.twitter.com/2m4cB7vnPg
— Alexandre Lacoste (@Alex__Lacoste) November 8, 2024
À Strasbourg,
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