Remonté par une décision politique, le président de Blois Paul Seignolle menace de démissionner
Si l’ADA Blois a bien lancé sa deuxième saison en Betclic ELITE, avec une victoire 81-73 contre le BCM Gravelines-Dunkerque, la tension autour du club est importante. En effet, le président Paul Seignolle, qui milite depuis longtemps pour un agrandissement de la salle du Jeu de Paume, a mis sa démission en jeu. Le chef d’entreprise n’a pas apprécié le retournement de veste de la part du président de la communauté d’agglomération de Blois « Agglopolys », Christophe Degruelle, après de beaux effets d’annonces en fin de saison 2022-2023.
Quand lors de la soirée de clôture de la saison, dans les jardins du Château de Chambord, le président a reconnu l’étroitesse de cette salle (remplie par notre club à plus de 100% à chaque match), il s’est engagé notamment à deux choses :
– Accroître sa capacité d’environ 450/500 places sans toucher au bâtiment,
– financer un cube-écran LED, destiné à l’accroche au plafond de la salle, afin de dégager des recettes publicitaires supplémentaires.
Ces deux chantiers auraient pu rapporter au club, environ 230 000€ par saison, selon nos estimations. »
Mais finalement, lors d’un appel téléphonique du 4 septembre, Christophe Degruelle s’est rétracté.
« L’ADA Blois Basket 41 est bloqué dans son développement par les choix politiques du président de l’agglomération, Christophe Degruelle, a-t-il regretté dans un courrier adressé à BeBasket. Même si, en qualité de gestionnaire, je suis en mesure de comprendre que les choix sont de plus en plus difficile pour les collectivités, que doit-on penser d’une suspension pure et simple d’engagements pris deux mois auparavant, devant 400 personnes ? N’aurait-il pas fallu réfléchir avant d’annoncer et non l’inverse ? »
De plus, Paul Seignolle estime que le coût de la location est trop important pour le club blésois. Il se justifie en comparant ce qui se fait ailleurs dans l’élite.
« La salle dans laquelle s’entraîne et joue l’ADA Basket est l’une des plus petite du championnat : 2 339 places. Ce, pour 80 000€ HT de redevance annuelle. Le calcul est simple, cela représente un coût/place de 34,20€ HT, là où l’ASVEL est à 23€ la JL Boug-en-Bresse à 29 € ou encore, les Metropolitans 92 à 12,50€. Ces clubs étant dans le haut du tableau… c’est à dire les meilleurs. Alors que faire ? Faire peser des hausses tarifaires sur les spectateurs qui subissent déjà le coût de la vie, l’inflation galopante ? Ce n’est pas ma philosophie.
Une capacité restreinte, c’est des recettes de billetterie en moins. L’impossibilité d’accueillir de nouveaux abonnés, de nouveaux spectateurs, de nouveaux partenaires, c’est à dire, le cœur battant de ce club : ses supporters et ceux qui le font vivre. «
Surtout, l’ADA Blois est freinée dans son développement par la capacité de la salle du Jeu de Paume, inaugurée en 2017 mais trop petite. Lassé par le manque de perspectives, Paul Seignolle menace de tout quitter.
« Aujourd’hui fatigué de frapper aux portes pour une cause, celle du sport de haut niveau, supérieure à la mienne, j’ai mis ma démission en réflexion… Ce club qui m’a rendu si fier, qui a donné tant d’émotions au cours de ses 116 ans d’histoire, mérite bien mieux que des engagements : des actes.Au-delà, c’est la question plus profonde de financement du sport professionnel en France qui se pose. Ce qui, pour un pays qui s’apprête à accueillir les Jeux de Paris 2024, me paraît devoir être un chantier prioritaire pour nos élus. »
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