+43 : rassurantes, les Bleues s’offrent une huitième demi-finale européenne d’affilée !
« Les gens étaient plus inquiets que nous », souffle, presque amusée, Valériane Vukosavljevic. Et c’est certainement vrai puisque les Bleues pouvaient se targuer d’avoir réussi à assurer l’essentiel jusque-là, gagner, mais il ne faut pas occulter que tout avait été fait dans la souffrance (58-50 contre l’Allemagne, 63-57 face à la Grande-Bretagne et 73-68 contre la Slovénie). On pourra même dire que ce premier tour n’était franchement pas joli. Alors, pour ce quart de finale, il fallait une nouvelle fois l’emporter, évidemment, mais il fallait aussi faire un peu plus : libérer les frustrations et se retrouver. Mission accomplie (89-46, score final). « Depuis le début, gagner était tout ce qui importait mais c’est vrai que ça fait toujours du bien pour les têtes d’y mettre aussi la manière comme on a su le faire », reconnaît Romane Bernies.
De la justesse offensive
Dans un match symbole d’un EuroBasket à deux vitesses, avec une vraie rupture entre le duo France – Belgique et le reste du continent (écrire ça pour finir avec un sacre de l’Espagne, on connaît l’histoire…), le Monténégro n’a certes pas opposé une vraie résistance, incapable de rivaliser athlétiquement avec l’équipe de France (28-124 à l’évaluation !). « Quand on a vu qu’on allait jouer contre elle, on savait que cette dimension physique ferait partie de nos points forts », acquiesce Vukosavljevic. « On a aussi beaucoup plus de rotations qu’elle, elles ont disputé un match de plus, il y avait beaucoup de facteurs nous poussant à insister là-dessus. »
Les réactions après France – Monténégro : « On a retrouvé de la fluidité et de la justesse »
À sa domination athlétique, l’équipe de France a surtout ajouté une vraie justesse offensive, qu’on ne lui connaissait pas jusque-là. Le ballon a bien circulé, est arrivé dans la raquette avec une parfaite relation de pick and roll entre Marine Fauthoux (15 points à 7/9 et 6 passes décisives) et ses intérieures Sandrine Gruda (18 points à 8/11 et 4 rebonds) et Marième Badiane (à créditer de son record offensif en sélection, 20 points à 9/12) pour progressivement faire gonfler l’écart, déjà bien conséquent après un seul quart-temps (23-9, 10e minute). Sans Iliana Rupert, blessée à l’épaule, les 11 joueuses ont apporté, avec 12 minutes de temps de jeu au minimum pour chacune. Exactement ce qu’il fallait pour rebooster une équipe laborieuse toute la semaine dernière à Ljublana. « On a retrouvé la fluidité qui nous manquait », apprécie Badiane. « Forcément que ça apporte de la confiance, ce qui est tout à fait ce que l’on attendait. C’est un match qui nous rassure, on a retrouvé du plaisir. »
La Belgique, « une finale avant l’heure » ?
Le piège sera maintenant de penser que les Bleues ont retrouvé la formule magique. D’autant plus que samedi, le niveau sera autrement plus élevé, « lors d’une finale avant l’heure » dixit Marième Badiane, avec l’épouvantail belge qui se dresse au loin pour une opposition de style entre la flamboyante attaque des Cats et les barbelés tricolores. « C’est effectivement un match rassurant mais cela peut aussi être un piège », acquiesce le sélectionneur Jean-Aimé Toupane. « C’est bien ce que l’on a fait aujourd’hui, cela nous prouve que nous en sommes capables mais il faut être conscient que l’adversaire ne sera pas le même samedi. »
Toujours est-il que cette nouvelle qualification prouve l’étonnante constance des Bleues au plus haut niveau : depuis son titre de 2009, l’équipe de France a toujours été dans le dernier carré de l’EuroBasket, soit huit demi-finales d’affilée, du jamais-vu depuis la fin du règne de l’URSS en 1991 (22 finales consécutives). « Beaucoup de pays aimeraient pouvoir en dire autant », sourit Valériane Vukosavljevic. « Cela met en valeur le vivier du basket français, le fait que le basket féminin continue de performer années après années. Mais ce n’était pas notre objectif final pour autant ! » Manière de dire qu’au sein de cette remarquable pérennité, il y a aussi une forme d’anomalie à ne voir qu’un seul titre depuis 2009….
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