Rachid Méziane guide la Belgique en finale : « On a été très fort mentalement »
Nommé sélectionneur de l’équipe nationale belge à l’automne 2022, Rachid Méziane a atteint son objectif : qualifier la sélection du plat pays en finale d’une grande compétition internationale. Après la victoire contre l’équipe de France (67-63) en demi-finales ce samedi soir, il est revenu sur ce succès à notre micro.
Rachid, vous vous êtes qualifiés en finale de l’EuroBasket en battant l’équipe de France ce samedi soir. Vous avez mené tout le match.
On a mené du début à la fin. On savait que cette équipe de France allait revenir à un moment ou un autre. Je pense qu’on a fait preuve de sérénité, de calme et de gestion. Surtout, je trouve qu’on a été remarquable défensivement. On a toujours fait les stops qu’il fallait. C’est important. Je suis super fier, super heureux. J’ai été embauché pour ça, faire en sorte que cette équipe nationale belge accède à la finale. On va passer de la médaille de bronze à une médaille d’une meilleure couleur. Je sais qu’elles ont déjà la tête à la finale de ce dimanche pour soulever ce trophée.
Est-ce que vous vous attendiez à une telle domination au rebond (39 prises à 25) étant donné l’impact physique et athlétique des Françaises ?
Oui, on avait ciblé quelques points faibles de cette équipe de France, notamment au niveau du rebond. C’était encore le thème de la séance vidéo de ce (samedi) matin. Le début du match nous a vraiment aidé pour faire reculer cette équipe de France. C’est une équipe très agressive. Sur le deuxième quart-temps, c’est une équipe qui recule et qui nous laisse beaucoup d’opportunités, parce qu’on a les réponses par rapport à l’agressivité. En deuxième mi-temps, elles remettent un peu le pied sur la pédale pour revenir avec de fortes intentions. Je pense que l’écart est mérité mais ce n’est pas à l’image du match. Il a été important pour nous parce qu’on a pu gérer. Une fois de plus, on a été très fort mentalement quand elles sont venues nous titiller à une possession. Félicitations aux filles qui, encore à l’image d’Emma Meesseman, ont encore fait un gros travail ce soir pour accéder à cette finale qui leur manque depuis plusieurs années.
En deuxième mi-temps, l’équipe de France a arrêté de faire des défenses « step-out » sur les pick and rolls – ce qui vous réussissez bien -, pour switcher (changer). Vous avez eu plus de mal à les attaquer.
On sait avec les individus qu’on a, les défenses vont être agressives. Les step-outs que l’on a l’habitude de travailler, d’attaquer. Ce n’est pas forcément une surprise pour nous. C’est vrai qu’après, le switch, même si c’est quelque chose que l’on avait ciblé, c’est là où offensivement on a manqué un peu de liant. En plus, l’équipe de France, avec son envergure, elle compresse beaucoup les espaces. Le fait d’avoir manqué de mobilité, ça nous a un peu perturbé. Mais, je sais que c’est quelque chose qu’on est capable de bien gérer aussi. On a peut-être été un peu surpris. J’ai du solliciter des joueuses beaucoup de minutes donc à la fin c’est normal que sur certaines situations on ait manqué un peu de lucidité. Mais on a bien géré. Je pense que c’est surtout sur le plan défensif qu’on a fait le travail. Parce que même quand on a manqué de scorer, d’efficacité en attaque, je trouve que défensivement on a fait un super travail.
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Ce dimanche, vous allez donc retrouver l’Espagne en finale.
C’est une équipe en pleine maturité, un peu comme la nôtre. On a eu la chance de les jouer en préparation, on les connaît un petit peu. Je pense que ce ne sont pas deux styles identiques car il y a des forces (différentes) dans chacune des équipes. Une finale ça va aussi se jouer au mental. Jouer ce samedi à 20h45, ce n’est pas forcément la meilleure des choses pour la récupération, mais mentalement il va falloir qu’on soit prêt. C’est une équipe qui fait bien bouger la balle, qui arrive bien à trouver son secteur intérieur, mais un peu différemment que nous je trouve. Il va falloir que l’on soit vigilant. J’ai vu qu’Alba Torrens avait fait une grosse partie contre la Hongrie. Une fois de plus, il va falloir qu’on se concentre sur nous, comme on l’a fait ce soir contre l’équipe de France, bien entendu en sachant quels sont leurs points forts. C’est le jeu rapide, c’est leur passing game, c’est aussi leurs situations de jeu autour des écrans non porteurs… A nous d’être prêts. Comme ce soir, ça passera en montrant le chemin défensivement. On voit qu’en deuxième mi-temps, on est bien plus limité défensivement parce qu’il y a des défenses qui sont agressives. On arrive à tenir car on fait le boulot défensivement. Il va falloir qu’on réitère cette performance ce dimanche.
Avoir franchi ce cap de la finale, maintenant ce n’est que du bonus. Ca peut vous permettre de jouer cette finale de manière libérée.
Je pense. C’était quelque chose qui était lourd à porter. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien à perdre et tout à gagner. J’ai toujours dit que je suis venu ici pour gagner une médaille d’or. On a juste augmenté nos chances de pouvoir gagner cette médaille d’or. On jouera peut-être avec un peu moins de pression et plus d’entrain. Je ne sais pas. Pour l’instant on va se reposer et préparer ce match contre l’Espagne de la meilleure des façons. On ne veut que être dans la bonne énergie, la bonne dynamique, pour jouer cette finale demain.
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Comment as-tu vécu ce match ? C’était vraiment particulier ?
Je l’ai assez dit que c’était un match avec une saveur particulière. C’est la France, c’est une marseillaise que j’avais l’habitude de chanter à de nombreuses reprises. Après, je me suis clairement mis en tête que c’était un adversaire comme un autre et qu’il fallait que je laisse mes émotions de côté. Je pense que c’est ce que j’ai fait. Bien entendu, je suis très fier de notre victoire, avec beaucoup d’humilité. Bien entendu, je vais célébrer cette victoire là mais ma tête est déjà à demain et demain on aura déjà oublié qu’on a battu la France.
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