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Entre inquiétude et bienveillance, la nouvelle programmation de Betclic ÉLITE ne fait pas l’unanimité

Alors que le créneau du samedi 20h était une institution du basket français, le nouveau diffuseur SKWEEK a bousculé les habitudes avec une grille de matchs étalée sur tout le week-end en Betclic ÉLITE. Un choix qui inquiète une partie des clubs du championnat de France.
Entre inquiétude et bienveillance, la nouvelle programmation de Betclic ÉLITE ne fait pas l’unanimité
Crédit photo : Lilian Bordron

Il fut un temps, pas si lointain, où le speaker annonçait à la mi-temps les scores en direct dans les autres salles. Puis avec la révolution numérique, cela s’était transformé en un simple tour sur Internet afin de se tenir informé des résultats des clubs concurrents en temps réel. Mais au fur et à mesure des années, une constante restait au sein du championnat de France : les matchs se jouaient le samedi 20h, l’horaire historique de la Pro A, presque une institution. « Cette case était complètement ancrée dans nos habitudes », reconnaît Jérôme Mérignac, le président de Cholet Basket. « Le samedi 20h représentait une belle animation pour nous. »

Sauf que c’est désormais de l’histoire ancienne. Il n’y aura pas de match de Betclic ÉLITE à 20h samedi ce week-end, ni les suivants. La saison s’ouvrira par une rencontre Cholet – Roanne samedi à 16h, avant un multiplex de quatre affiches à 18h30, le choc du week-end à 21h puis trois matchs le dimanche, respectivement à 14h30, 16h30 et 19h. Un choix fort du nouveau diffuseur, SKWEEK. « On veut raconter une histoire et on souhaite que nos téléspectateurs puissent regarder un maximum de basket », explique Cyril Méjane, le directeur éditorial de la plateforme. « Pour cela, il fallait absolument découper la grille et créer plusieurs spots afin d’éviter que les matchs ne se marchent dessus. »

« On ne pouvait pas trouver mieux
pour mettre les clubs en difficulté financière »

Une décision censée permettre à SKWEEK de maximiser ses audiences mais qui a été accueillie de manière inégale par l’ensemble des clubs, globalement inquiets pour leur billetterie et leurs prestations partenaires. « C’est une catastrophe », regrette Jean-Denys Choulet, l’entraîneur de Roanne. « Comment les commerçants, qui représentent la majeure partie de nos partenaires, vont pouvoir venir un samedi après-midi ? Comment tous les licenciés, comment nos jeunes de la section amateur, vont venir voir les matchs ? Cela va être une perte énorme pour tous les clubs qui vivent grâce à leurs spectateurs. Tout le monde gueule chez nous : qu’est-ce que l’on dit à nos sponsors ? Que l’on va revenir sur notre partenariat ?! On ne pouvait pas trouver mieux pour mettre les clubs en difficulté financière. » Le manque de concertation est aussi largement regretté à travers les dirigeants de Betclic ÉLITE. « Ce qui est dommageable, c’est qu’on a reçu l’information tardivement et qu’on avait déjà bien avancé dans notre campagne de renouvellement », explique Jérôme Mérignac. « Je ne veux pas être trop pessimiste mais on prend cette programmation-là de plein fouet. Elle va nous impacter économiquement. »

La Chorale de Roanne d’Antoine Diot ouvrira la saison à Cholet samedi à 16h (photo : JL Bourg)

Soit un vrai changement d’habitudes décrété par SKWEEK, qui ne cache pas s’être inspiré des exemples de la Ligue 1 ou du Top 14, aux journées morcelées sur l’ensemble d’un week-end, afin de tenter de créer un feuilleton. « Il faut faire évoluer les mentalités », clame Cyril Méjane. « Cela va permettre aux clubs de réfléchir différemment sur leur hospitalité, leur public, peut-être pour aller en chercher un plus jeune. Ce qui passera par la diffusion télé. On travaille avec eux afin de leur expliquer notre positionnement et notre vision. »

Si la fronde existe réellement chez un noyau de membres de Betclic ÉLITE, les ambitions du diffuseur sont également mieux perçues ailleurs. « Ces horaires sont effectivement contraignants mais nous n’avons pas d’avis négatif », certifie Romuald Coustre, le manager général de Gravelines-Dunkerque. « On trouve ça plutôt pertinent d’essayer d’écrire un feuilleton en y mettant les moyens, donc il y a plutôt une bienveillance de notre part à l’égard de ce que SKWEEK essaye de faire. » D’autant plus que si les salles étaient historiquement remplies le samedi 20h, les audiences télévision sont restées ultra-confidentielles. Savoir si le basket français sortira de sa niche grâce à une plateforme numérique 100% dédiée est un autre débat mais la volonté de produire tous les matchs, avec plusieurs caméras dans chaque salle est largement appréciée. « À cause de Keemotion, LNB TV a fait beaucoup de mal », témoigne Julien Desbottes, le président de la JL Bourg. « Il faut mettre de la qualité un peu partout dans nos images, en adéquation avec ce qui se passe sur le terrain qui est de très grande qualité. On est dans notre microcosme : si on ne fait rien, il ne se passera rien. Il faut changer des choses pour que le basket aille chercher un public plus large. Commençons par secouer le cocotier et on verra s’il en tombe quelque chose. »

Des compensations espérées

Reste que certains créneaux continuent de poser éminemment problème. Si la case du samedi 16h est déjà largement décriée, celle de la fin d’après-midi en semaine fait l’unanimité contre elle. « Il n’est adapté à personne », assène Romuald Coustre, dont le BCM recevra l’Élan Chalon le mercredi 27 septembre à 18h30. Surtout que les retombées pour les clubs risquent d’être minimes, avec un contrat évalué à 2,5 millions d’euros par an selon L’Équipe (pour sept saisons, dont les deux dernières optionnelles). « On se doit de s’adapter et de faire l’effort vis-à-vis des droits télévision, encore faut-il obtenir les compensations », espère Jérôme Mérignac. « Si tout le manque à gagner est compensé par la redistribution des droits télévision aux clubs, alors OK », ajoute Jean-Denys Choulet. Sauf qu’un flou artistique règnerait encore à ce niveau-là.

Les caméras de SKWEEK seront braqués sur Nando De Colo et la Betclic ÉLITE pour sept ans (photo : Lilian Bordron)

Un accord négocié par l’ancien comité directeur de la ligue, dont a hérité le nouveau président Philippe Ausseur lors de sa prise de pouvoir fin juin. « On pourrait aussi prendre le contrepied de cela », répondait-il à ces interrogations en juillet. « J’ai entendu de la part de l’un de nos partenaires que le match du samedi 16h allait permettre de faire un réceptif plus long avec les VIP, où les gens sont moins tenus par les contraintes horaires que le samedi 20h. J’ai entendu un club dire lors de notre réunion : « Oui, peut-être que c’est compliqué mais évitons de crier avant d’avoir mal ». La phrase que j’ai retenu de nos partenaires diffuseurs est qu’eux-mêmes n’ont aucun intérêt à ce que les matchs se jouent dans des salles vides. Donc on va voir, on va regarder comment ça se passe, essayer de faire le maximum pour que les contraintes se transforment en opportunités, que tout le monde s’y retrouve d’un point de vue financier. Encore une fois, il faut savoir raison garder : la ligue est consciente du sujet et ne va pas emmener les clubs dans une impasse financière. Évidemment que l’ancien président de la DNCCG que je suis sera vigilant par rapport à cela. » Rendez-vous dans quelques mois pour en évaluer les premières conséquences ?

L’œil de Philippe Ausseur, le président de la LNB

Ce contrat télévision marque la fin du sacro-saint samedi 20h pour le basket français avec des journées morcelées sur six horaires différents entre le samedi et le dimanche. Cela ne fait effectivement pas, comme vous l’avez déjà évoqué, que des heureux parmi les clubs…

Effectivement mais lorsqu’on a réuni les clubs de Betclic ÉLITE pour présenter les différents créneaux, on n’a pas masqué les difficultés et les contraintes, qui sont une évidence. L’immense majorité nous a dit qu’il fallait tenter ces nouveaux horaires. Nous avons des retours de la part de nos partenaires ligues qui nous disent que ce n’est peut-être pas si mal. J’en ai rencontré un certain nombre me disant qu’il est intéressant d’avoir une palette d’horaires plus larges que le samedi 20h, qu’il y a des gens qu’on ne pouvait pas toucher, et même pourquoi pas pour le samedi 16h. Sur certains matchs, la fréquentation des salles, ou la clientèle, sera différente du samedi 20h. Il faut aussi savoir raison garder : le nombre de matchs pour un club du samedi 16h ne va pas être excessif. Nous avons absolument tenu à rappeler à SKWEEK qu’on ne voulait pas que ce soient toujours les mêmes clubs qui héritent de la case du samedi 16h. Ou d’autres selon les cas, car tout le monde ne voit pas la même chose, les mêmes contraintes. Dans un certain nombre de cas, le match du dimanche n’est pas non plus forcément idéal, selon le bassin dans lequel vous êtes, la typologie de ville. Pour être très direct, on veut que l’ASVEL ou Monaco aient aussi des matchs le samedi à 16h.

Pourquoi avoir voulu prendre l’option d’une journée en éventail ? Avec l’idée de création d’un feuilleton sur le week-end ? 

Le créneau important pour nous, c’est le dimanche 19h. C’est un très bon horaire pour la famille, pour les pratiquants, etc. C’est aussi un créneau où il y a très peu de concurrence sur les autres sports. Pour le reste, il faut tenir compte des contraintes de production. SKWEEK ne peut pas se démultiplier ou ne faire qu’un match par ci, par là. Il y avait cette nécessité de regrouper, d’optimiser les frais de production et, effectivement, de créer un feuilleton où les gens se retrouvent. Vous le voyez aussi bien dans le football que dans le rugby, il n’y a plus que très peu de sports qui ont un seul et unique rendez-vous de nos jours, le but étant toujours d’élargir la clientèle touchée. Je reste persuadé que l’on aura des gens le samedi à 16h qu’on n’aurait pas eu le samedi à 20h.

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