Pour Savo Vucevic, l’Élan Chalon « méritait mieux » contre Paris
A son arrivée en conférence de presse, Savo Vucevic, le technicien bourguignon, tenait tout d’abord à « féliciter » Paris, qui « méritait » sa victoire (85-70). Une attention sincère qui masquait cependant beaucoup de regrets, alors que les Chalonnais avaient tenu la dragée haute à leurs adversaires une bonne partie du match.
« Je regrette notre entame et notre fin de match, où on a été softs. Pour gagner il faut être constant sur 40 minutes. Malheureusement on a baissé les bras sur la fin. Cela dit le score est sévère et on méritait mieux ce soir », lâchait il dans la foulée, avant de poursuivre: « je regrette qu’on n’ait pas réussi à les faire douter jusqu’au bout. On revient à 4 ou 5 points à plusieurs reprises mais on est sanctionnés par des balles perdues, des mauvaises passes, de la précipitation. » Déplorant le peu de lancers-francs tirés par son équipe (6 contre 20 pour paris), il ajoutait enfin: « On a manqué d’agressivité en attaque et on a beaucoup hésité. Il y a des moments où nous aurions pu davantage jouer les drives et attaquer le cercle, mais on ne l’a pas fait. »
Pas d’hôtel à cause du rugby
Au-delà des considérations mentales ou techniques, le coach regrettait aussi les conditions dans lesquelles l’équipe s’était déplacée sur Paris et que son capitaine, Antoine Eïto, pointait du doigt pour expliquer le calvaire du début de match. « Avec la finale de la Coupe du Monde de rugby, on n’a jamais trouvé d’hôtel capable de nous accueillir. Donc on est parti ce matin à 10h de Chalon-sur-Saône et on a fait 5 heures de bus pour arriver tout juste deux heures avant la rencontre. Ça a joué sur le début de match, où on était un peu patauds. » Le meneur chalonnais, qui soulignait les « pertes de balles sur la fin » (18 sur le match), se disait aussi frustré par l’issue du match. « Ce qui nous arrive ce soir nous est arrivé à Saint-Quentin et à Dijon, où on perd de quelques points aussi. Il nous manque pas grand chose pour prendre ce type de rencontres. Il faut qu’on arrive à mieux gérer nos temps faibles ».
Dans un match dont le score ne « reflète pas la physionomie », comme le rappelaient en chœur Savo Vucevic et Antoine Eito, les Chalonnais n’ont pas démérité. Tuomas Iisalo, le coach parisien, affirmait ainsi après la rencontre: « Chalon-sur-Saône est une forte équipe, très compétitive. Il faut leur donner du mérite, ils ont bien préparé leur sujet. » Car si l’on exclue les premières minutes de la rencontre, les Bourguignons auront bel et bien donné du fil à retordre à leurs hôtes. « Ce qu’on retient ce soir, c’est notre force de caractère, parce qu’on a n’a jamais lâché. On est revenus petit à petit, alors qu’on comptait 16 points de retard à la fin du premier quart temps. On les a joué les yeux dans les yeux. » Un avis une fois de plus partagé par son coach, Savo Vucevic. « J’ai vu des bonnes choses. Revenir de moins 18, ce n’est pas donné à toutes les équipes. On a montré notre force de caractère. Ça fait plaisir de voir une telle réaction. On est revenus à moins 4 et on a un shoot immanquable pour revenir à moins 2 sur la fin, qui aurait peut être changé la donne. »
La paire intérieure Cortale-Gaudoux domine les débats
Courageux et combatif, l’Elan Chalon aura aussi pu compter sur une raquette impériale (31 rebonds contre 28 pour Paris), alors qu’elle était initialement perçue comme un point faible sur le papier, pour embêter les joueurs de la capitale jusqu’au bout. « Le secteur intérieur a donné satisfaction. Olivier Cortale (16 points, 9 rebonds) et Lionel Gaudoux (10 points) ont fait un très bon match malgré quelques erreurs. Je suis très satisfait de leur production sur ce début de saison ». Une performance également soulignée par Michael Kessens, l’ailier fort parisien. « Ils sont agressifs au rebond et Ils ont de bons joueurs intérieurs, qui savent utiliser leur gabarit. »
S’il est reparti avec la défaite samedi, le promu est surtout rentré avec davantage de certitudes pour la suite du championnat. De bon augure avant d’affronter la lanterne rouge, les Mets 92, lors de la prochaine journée, et tenter d’atteindre le premier objectif fixé par le club, comme nous l’indiquait Antoine Eïto. « Le but était d’être à l’équilibre au bout de 10 matchs, ce qu’on peut faire samedi prochain. On a une semaine pour bosser et préparer le match, c’est bien. » Rendez-vous est pris !
À Paris,
Commentaires