« On est co-leader mais il faut relativiser » : Vincent Collet revient sur la victoire des Metropolitans 92 contre Nanterre
Vincent Collet (entraîneur des Metropolitans 92) : « J’ai l’impression qu’on gagne deux fois le match. On a montré beaucoup de talent et d’envie au début du match mais après, on a été naïfs et on s’est relâché. J’espère qu’on pourra être plus constant par la suite de la saison. Même nos Américains sont jeunes. Ils ont aussi besoin d’apprendre. Ils pensaient peut-être qu’à 20-2, le match était plié.
On a très mal géré notre avantage initial. Il était clair que Nanterre n’allait pas en rester là. On est jeune. On s’est arrêté de jouer. Pendant les cinq premières minutes du match, on était dans ce qu’on veut faire, avec une adresse hors-norme et une très bonne défense. On est concentré, vigilants mais on se fait avoir avec l’écart. On donne des lay-ups à Nanterre. En attaque comme en défense, on ne jouait plus de la même manière. Ça a été un chassé-croisé permanent.
« Si Victor Wembanyama s’est retrouvé aussi souvent à 3-points, ce n’est pas un hasard »
C’est un peu paradoxal car sur les dernières possessions, on a joué à l’intérieur et ça a marché. On a aussi fait aussi 2, 3 stops défensifs pour plier le match. Au début du 4e quart-temps, on a l’occasion de creuser un écart mais au lieu de jouer dans la raquette, on prend un tir à 3-points anormal. On a laissé des espaces qu’on n’a pas lieu de laisser et les Nanterriens se sont démarqués facilement. Ce n’est pas normal à ce niveau. Si Victor Wembanyama s’est retrouvé aussi souvent à 3-points, ce n’est pas un hasard. Il y avait une vraie volonté de notre adversaire. C’était un moyen pour eux de ne pas subir la domination près du cercle.
« Une vraie inquiétude pour Fall-Faye »
(À propos de l’absence d’Armel Traoré). Armel est mal tombé contre Limoges, un morceau du ménisque s’est détaché mais il ne s’en est pas rendu compte tout de suite. Il sera bientôt opéré. Il en a au moins pour deux mois. On va attendre de connaitre la durée précise de son indisponibilité avant de prendre un pigiste. En revanche, il y a une vraie inquiétude pour Fall Faye (genou). Il va passer une IRM ce lundi.
On est co-leader mais il faut relativiser. Car on n’a pas jouer les quatre plus grosses équipes (l’Asvel, Monaco, Dijon et Cholet). J’ai été impressionné par Dijon. Je ne pensais pas qu’on en serait là aujourd’hui. Il faut qu’on continue de progresser si on veut battre les équipes citées. Avant de parler d’un titre, on va déjà essayer d’avoir une équipe pour le prochain match. Depuis que je suis revenu, on ne s’est pas très bien entrainé donc il faut qu’on retrouve une dynamique.
On n’a pas eu de rotations efficaces. C’est pour ça que je n’ai pas sorti Victor de la 2e mi-temps, alors que je ne le fais jamais d’habitude. Je trouve Nanterre de plus ne plus menaçant. Il ne fallait pas leur redonner la main. On était toujours à un ou deux points devant et si ça basculait, je ne sais pas si on retrouvait le contrôle. À chaque fois que Nanterre revenait, on marquait.
#BetclicÉLITE Petit tour d’honneur pour Victor Wembanyama après la victoire des Mets 92 contre Nanterre (92-85). pic.twitter.com/TW6tw9v3iV
— Théo Quintard (@TheoQuintard) November 20, 2022
Pascal Donnadieu (entraîneur de Nanterre 92) : « (À propos de la fin de match litigieuse). Je pense qu’il y avait cinq secondes sur la remise en jeu des Metropolitans 92. J’aimerais que les arbitres soient concentrés en fin de match. Franchement, on a joué neuf matchs de championnat et il y a beaucoup de coachs qui se plaignent de l’arbitrage à quasiment chaque match. Il y a quelques coups de sifflet étranges, venus d’ailleurs.
« J’ai eu peur qu’on prenne une valise… »
Ceci étant dit, je préfère tirer des enseignements de cette défaite. On a commencé par un 0-15. On n’y était pas en terme d’agressivité. J’ai eu peur qu’on prenne une valise mais on s’est bien ressaisi avec l’apport du banc. On était trop soft dans le match. On s’est fait marcher dessus mais on a rectifié le tir. Malgré tout, on a manqué de lucidité sur la durée du match et à la fin. Notamment face à Victor car il ne faut pas le jouer de face dans la raquette. Il faut le faire sortir à 3 points. On l’a bien fait un temps.
Bruno (Cingala-Matin) et J.J. (O’Brien) ont été méritants. C’est compliqué de se passer de ses deux intérieurs titulaires (Miralem Halilovic et Hans Vanwijn). Coup de chapeau à eux. On concède beaucoup de rebonds offensifs depuis le début de saison mais ce (dimanche) soir, les Metropolitans n’en ont pris aucun ! C’est le paradoxe.
C’est difficile car on n’est pas épargné par les blessures d’autant qu’on a bâti l’équipe autour de ces deux joueurs-là. Même si J.J. n’a pas joué depuis plus d’un an, c’est une très bonne opportunité pour nous. Le match le prouve ce (dimanche) soir. Compte tenu du marché compliqué, on a considéré que Bruno pouvait tout de suite nous apporter, notamment son agressivité. Il y a du bon comme du moins bon, il a volé un ou deux ballons à l’intérieur. En tout cas, on a besoin de densité à l’intérieur car on ne tiendra pas. S’il avait fallu que j’attente la perle rare au bout de quinze jours, trois semaines… J.J. était fatigué, il avait envie de se retirer du basket et de vivre une année avec sa famille. Il n’a pas du tout joué. »
Propos recueillis à Levallois-Perret,
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