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L’immense déception de l’AS Monaco, éparpillée en 10 minutes par l’Olympiakos

Pourtant à +12 à la mi-temps, l'AS Monaco s'est complètement écroulée dans un troisième quart-temps invraisemblable, encaissant un 2-27 à peine croyable. Vainqueur 76-62, l'Olympiakos jouera le titre européen dimanche tandis que la Roca Team devra se contenter de la petite finale.
L’immense déception de l’AS Monaco, éparpillée en 10 minutes par l’Olympiakos
Crédit photo : Julie Dumélié

Il n’y a rien de pire que l’espoir… Or, à la mi-temps (41-29), on n’a pas pu s’empêcher d’avoir cette petite lueur s’allumant dans un coin de la tête. À +12, difficile de faire autrement aussi… « On avait dominé la première période des deux côtés du terrain », acquiesçait ainsi Sasa Obradovic. Alors perdre en tombant face à plus fort, passe encore, la pilule est souvent plus facile à digérer. Mais perdre de cette façon, à cause d’un trou noir absolu de 10 minutes, compliqué d’imaginer scénario plus douloureux. « Au vu de notre situation d’équipe la moins expérimentée de ce Final Four, ce n’était pas censé être aussi douloureux de s’incliner en demi-finale mais au final, le sentiment est extrêmement amer », souffle le technicien monégasque.

Le quart-temps cataclysmique de Monaco : 2-27 !

La déception d’Elie Okobo, l’un des rares Monégasques ayant surnagé après la pause (photo : Julie Dumélié)

Ce vendredi, la Roca Team est entrée dans l’histoire de l’EuroLeague, mais elle aurait voulu le faire d’une toute autre façon : en dépoussiérant les livres d’archives, impossible de trouver trace d’une telle séquence. 10 minutes passées huit pieds sous terre, dans le noir total, sans la moindre bulle d’oxygène pour la Roca Team, condamnée à enchaîner les shoots désespérés et les violations de 24 secondes. « On est une équipe de hauts et de bas », lâchait Jordan Loyd en zone mixte. C’est vrai, mais à ce point-là, ce n’est plus une identité, c’est totalement irrationnel. C’est un fardeau, surtout. Venons-en aux chiffres : dans le seul troisième quart-temps, l’AS Monaco a encaissé un incroyable 2-27, ne trouvant le chemin du cercle que sur un dunk d’Elie Okobo. Une faillite hallucinante. « On savait exactement qu’ils allaient revenir sur le parquet de cette façon et on n’a jamais su répondre », pestait Sasa Obradovic, resté impuissant pendant ce naufrage avec un seul temps-mort. « Pendant les vestiaires, on a parlé pendant cinq minutes qu’il faudrait rester forts, répondre avec de l’intensité physique mais nous étions complètement perdus. Notre confiance chutait lors de chaque seconde passée sur le parquet. »

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Malheureusement, l’AS Monaco a payé ce qui constitue l’un de ses maux récurrents depuis deux ans, également sa plus grande force quand tout lui sourit : le talent individuel au-dessus de la moyenne, qui a confiné à l’égoïsme lors de cette seconde période, menant la Roca Team à sa perte. C’était à qui pourrait sauver la patrie de son côté, sans aucune cohésion ni révolte collective. « Quand rien n’allait, on a pris le parti de sauver l’équipe par des exploits personnels sans penser au collectif », confirmait le capitaine Yakuba Ouattara. « C’est un peu le piège quand on a beaucoup de talent comme ça… » Un basket d’une misère rare, encore anémié par l’intensité irréelle de Thomas Walkup, qui a étouffé Mike James, brillant avant la pause (13 d’évaluation) puis inexistant par la suite. Outre sa défense, le barbu du Pirée a fluidifié le jeu grec, distribuant 7 passes décisives au cours de ce seul quart-temps, permettant à Sasha Vezenkov de trouver des coupes faciles et à Moustapha Fall de régner dans la raquette (11 points et 3 rebonds en deuxième mi-temps, 18 d’évaluation au final). « Les gens ne jugent qu’avec les statistiques et on a pourtant vu un mec nous détruire en marquant 0 point », salue Sasa Obradovic.

« Cela fait partie de l’apprentissage… »

L’Olympiakos jouera la finale de l’EuroLeague (photo : Julie Dumélié) !

Dans l’histoire de l’EuroLeague, aucun club n’avait gagné le gros lot sans avoir perdu une demi-finale ou une finale auparavant. Mais justement, l’AS Monaco nous avait habitué à ne rien faire comme les autres. Alors on y a cru… Sauf qu’à 41-29, force est de constater que la Roca Team a été rattrapée par la réalité, aussi naïve à ce niveau que coupable d’un laxisme impardonnable quand on aspire à s’emparer du trône. « C’est frustrant mais c’est entièrement de notre faute », approuve Jordan Loyd. « Je n’ai pas l’impression que l’Olympiakos ait fait grand chose de spécial. On aurait dû garder notre calme mais ce troisième quart-temps nous a tués. Cela fait partie de l’apprentissage… » Difficile, toutefois, d’envisager cette défaite comme une étape nécessaire pour grandir tant Monaco voulait tout, tout de suite. Mais il faudra pourtant bien utiliser cette douleur comme un moyen de revenir plus aguerri à de telles hauteurs. Avec, d’abord, l’espoir que la saison ne se soit pas arrêtée ce vendredi soir, tant rien ne leur paraitra désormais excitant que de jouer une finale européenne, ni les playoffs de Betclic ELITE, encore moins un encombrant match pour la troisième place. Mais on n’a jamais vu personne être champion d’Europe en encaissant un 2-27 lors d’un match du Final Four. On n’avait même jamais vu cela, tout court…

A Kaunas,

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