Milan – Monaco : La douce revanche de Mike James
« De par ma propre décision, vous n’aurez pas de place dans notre équipe la saison prochaine », écrivait par email, en 2019, le nouvel entraîneur de Milan, Ettore Messina, au meilleur marqueur de l’EuroLeague, un certain Mike James. « Malgré votre incroyable talent, j’ai la conviction qu’il existe des risques trop élevées pour que vous puissiez enfreindre les règles et devenir un problème pour l’équipe plutôt qu’un atout. Je ne veux pas prendre un tel risque car si cela se produisait, je me retrouverais obligé de prendre des meures trop tard. Et ce serait injuste envers l’équipe, les propriétaires et les supporters de Milan. »
La Roca Team de retour dans le Top 6
L’ancien assistant des Spurs n’avait pas totalement faux. Le comportement de Mike James a parfois posé problème, encore en début d’année à Monaco lorsqu’il avait été suspendu deux semaines après une énième soirée trop arrosée. Mais il avait surtout raison sur un point : son talent est absolument incroyable. Et le natif de Portland n’avait visiblement pas fini de régler ses comptes avec l’Olimpia. Il n’en fait qu’à sa tête ? Oui. Mais parfois, cela peut avoir du bon… Lors de son temps-mort à 35 secondes de la fin, alors que Milan était revenu à 66-67, Sasa Obradovic a vertement répété à ses joueurs qu’ils n’avaient pas forcément besoin d’un tir à trois points. Et qu’a fait Mike James ? Il n’en a fait qu’à sa tête, bien sûr. Il a pris le ballon tout seul, a dribblé pendant 20 secondes, side-step sur la droite devant Stefano Tonut puis shoot longue distance. Ficelle, évidemment. Et rideau. La revanche du banni. « Parfois, la stratégie est de donner la balle à Mike », préférait en sourire Sasa Obradovic après coup.
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— AS Monaco Basket 🇲🇨 (@ASMonaco_Basket) November 2, 2023
Pourtant, à l’image de son équipe (menée 18-24 à la 13e minute), le candidat au trophée de MVP de l’EuroLeague n’avait pas spécialement bien démarré sa sortie lombarde, hué par le public du Mediolano Forum. « Il n’a pas bien commencé, se plaignait trop auprès des arbitres, avait un mauvais body langage », a énuméré le technicien serbe. À la pause, il en était à 6 points à 2/6 et 3 fautes, dont une technique. Benché au retour des vestiaires, il a empilé 15 unités à 6/8 en seconde période une fois relancé. « Il a tout changé à la fin. C’est dur de l’arrêter ! » Injouable lors des quatre dernières sorties monégasques (20 points à 55%, 4,3 rebonds et 6,5 passes décisives pour 24,8 d’évaluation), Mike James est surtout venu parachever le chef-d’œuvre défensif de son équipe.
« On mérite de gagner ! »
À l’image de John Brown III, encore magnifique d’engagement pour limiter Nikola Mirotic à 9 points à 2/7, lui qui tournait à 22,8 unités de moyenne, la Roca Team est venue en Italie pour livrer un combat. Ce n’était pas beau, vraiment pas, mais peu importe, l’équipe de la Principauté a retrouvé sa place dans le Top 6 avec quatre victoires en six rencontres. « On aurait pu mieux jouer, ce n’était pas notre meilleure prestation mais on mérite de gagner », lance Sasa Obradovic. « On est entré avec peu d’intensité dans la rencontre, on était beaucoup trop brouillon, on a manqué d’idées collectives et je n’ai vraiment pas aimé notre manque de partage du ballon. Mais au final, c’est notre défense qui a fait la différence en seconde mi-temps ! Malgré nos difficultés offensives, on a aussi trouvé le moyen de l’emporter grâce à nos talents individuels. » Surtout un incroyable talent, comme l’écrirait Ettore Messina.
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