Matthew Strazel veut « faire sa place dans la durée » en équipe de France
Difficile de ne pas penser à Matthew Strazel (1,82 m, 22 ans) en évoquant la campagne olympique de notre chère équipe de France. Car sans la magie de l’arrière de Monaco, auteur d’un tir à jamais gravé dans l’histoire du basket tricolore contre le Japon, l’aventure aurait bel et bien pu s’arrêter dès la phase de groupe. Mais ça, c’était avant. Avant le chef d’oeuvre face au Canada, l’exploit contre l’Allemagne et la finale jouée les yeux dans les yeux avec Team USA. Interrogé samedi soir en zone mixte dans les couloirs de l’Arena de Bercy, Mathew Strazel est revenu sur son aventure en Bleu, aussi riche que savoureuse, avant d’évoquer la suite.
Le héros de Villeneuve d’Ascq commençait, lucide, par livrer son analyse de la courte défaite face aux Etasuniens. « On leur a donné beaucoup trop de transition et de contre-attaques […], et c’est ce qu’on voulait éviter. On sait que contre ce type d’équipe, il faut faire un match parfait offensivement et défensivement. On était aussi près qu’on était loin pendant tout le match. On est tombé sur plus fort que nous aujourd’hui. » Avant d’ajouter, regrettant les dispositions dans lesquelles Stephen Curry, bourreau des Bleus, avait abordé la fin de rencontre. « Une fois qu’il est en confiance, c’est compliqué. On aurait pu faire mieux au début du match pour ne pas qu’il soit dans cet état de confiance à la fin. »
« On a su se remobiliser et trouver d’autres solutions »
Un constat sans concession que l’ancien de l’ASVEL nuançait aussitôt, conscient de la performance réalisée par l’EDF sur le tournoi malgré une once de regret. « Au coup de sifflet final, on était déçus. Mais le bilan est positif. À la fin des matchs de poule, quand on a pris une rouste contre l’Allemagne, on a entendu partout que l’équipe de France n’était pas au niveau. Mais on a su se remobiliser et trouver d’autres solutions. Aujourd’hui, je suis fier de notre résultat. Et j’espère que ce n’est qu’un début. »
Avant de poursuivre, révélant ce qu’il garderait avant toute chose de ces JO. « Déjà, il y a cette médaille, que j’ai autour du cou et qui n’est pas donnée à tout le monde. Même si j’avais la chance de disputer d’autres Jeux, il n’est pas écrit que j’en remporte une autre, donc je suis super content de l’avoir. Et il y a mon tir contre le Japon, aussi. J’espère que je m’en souviendrai et que mes enfants s’en rappelleront également. » Habité d’un « sentiment incroyable » lors de la remise des médailles « devant son pays », Matthew Strazel revenait sur les mots d’Evan Fournier sur le rond central au terme de la finale. « Il nous a remercié et nous a dit combien il était fier de nous. Il nous a dit combien ça lui avait fait plaisir qu’on ait su réagir après tout ce qui s’était dit à notre sujet lors des phases de poule. »
Le quadruple champion de France ajoutait alors quelques mots sur Victor Wembanyama, son ex coéquipier à Lyon-Villeurbanne. « Victor a fait du Victor. Il a eu quelques moments de doute durant la compétition. Mais on sait que les grands joueurs sont là dans les grands moments et aujourd’hui, il a répondu présent. Je suis fier de lui. Je suis fier qu’il ait su se mettre un peu en retrait en quart et en demi lorsque d’autres joueurs brillaient. Et samedi, c’était à son tour de crever l’écran. C’est que le début pour lui. Son avenir est brillant. »
« L’Euro 2025 va être une compétition incroyable »
Médaillé d’argent pour sa première campagne en Bleu, Mathew Strazel ne pouvait s’empêcher de regarder l’avenir avec un maximum d’appétit. À commencer par l’Euro 2025. « Ça va être une compétition incroyable. Ça donne envie de monter sur la plus haute marche du podium et j’espère qu’on arrivera préparés, avec une équipe prête à se battre encore une fois. » Un objectif collectif que le natif de Bourg-la-Reine, plein de confiance au terme d’une compétition olympique convaincante, complétait d’une ambition plus personnelle. « Maintenant que j’ai goûté aux fenêtres de qualification et à cette compétition (les jeux), j’ai envie de vivre l’aventure France jusqu’à la fin de ma carrière. Je vais continuer de bosser avec Monaco, d’engranger de l’expérience, pour faire ma place en équipe de France dans la durée. »
Et au regard du renouvellement à venir de l’équipe de France, dont nombre de cadres et autres joueurs historiques sont amenés à tourner la page, le Monégasque pourrait bien avoir une carte à jouer. À condition toutes fois, si le départ de Vincent Collet venait à se confirmer, d’entrer dans les petits papiers du prochain sélectionneur…
Commentaires