L’inattendu meilleur passeur de Betclic ÉLITE : Lucas Boucaud, la surprise du chef
Mardi 3 octobre, 22h20 : l’ASVEL est déjà en train de couler dans l’ambiance vintage de Saint-Quentin (48-72) quand Lucas Boucaud (1,88 m, 23 ans) décide de porter le coup de grâce avec l’une des actions de ce début de saison. Le jeune meneur prend l’écran de Mathis Dossou-Yovo puis se retrouve face à Joffrey Lauvergne. À ses côtés, William Pfister a les mains prêtes à recevoir la gonfle mais l’Agenais fixe Nate Johnson dans le corner pour finalement servir… Mathis Dossou-Yovo, sous le panier, d’une offrande millimétrée entre Noam Yaacov et Mbaye Ndiaye. « Je lui ai dit que j’allais être vraiment embêté s’il commençait à faire des passes que même moi je ne vois pas », rigole Julien Mahé, son entraîneur à Saint-Quentin. « Celle-ci, c’était vraiment du très haut niveau. »
CETTE PASSE DE LUCAS BOUCAUD ! 😱@SQBB_Officiel x @LNBofficiel #SKWEEKLive #BetclicELITE pic.twitter.com/pvxiry37qD
— SKWEEK (@skweektv) October 3, 2023
Une action en forme de révélateur de la confiance absolue qui habite Lucas Boucaud depuis le début de saison, étonnant meilleur passeur de Betclic ÉLITE avec 6,8 passes décisives par match, loin devant son premier poursuivant (5,8 pour Benoit Mangin). « Bien sûr que je suis surpris », admet le principal intéressé. « Je ne pensais pas que vous alliez m’appeler après quatre matchs pour me dire qu’il est en tête de ce classement », renchérit Julien Mahé. Après une entame individuelle ratée à Levallois (-5 d’évaluation), la mascotte du vestiaire picard a haussé le ton contre Paris (7 caviars en 18 minutes) puis s’est révélée à Monaco. Sur le parquet de Gaston-Médecin, face à l’armada princière, il a été l’un des détonateurs majeurs de l’immense prestation du SQBB, seulement battu sur un dernier tir de Mike James (75-77), en délivrant autant de passes décisives, 9, à lui tout seul que… toute la Roca Team réunie ! Avant de signer son match référence à ce niveau face à l’ASVEL (8 points à 4/8, 2 rebonds, 9 passes décisives et 1 interception pour 15 d’évaluation en 19 minutes), donnant le tournis à la défense villeurbannaise en sortie de banc, autant capable de trouver des angles impossibles sur pick and roll que de sanctionner lui-même les errements défensifs rhodaniens. « Je suis super content de ce qui m’arrive », savoure-t-il. « Évoluer en Betclic ÉLITE était l’un de mes objectifs mais je ne pensais pas que ça m’arriverait aussi rapidement. »
Une trajectoire atypique
Certes issu d’une famille basket, avec des parents, Jean-Yves et Sandrine, présidents du club local (l’Élan Sportif Boé-Bon-Encontre), un grand frère, Jonathan, qui arpente les parquets de NM1 depuis six ans (actuellement à Tarbes-Lourdes) et une petite sœur, Sarah, en gestation au centre de formation de Basket Landes, Lucas Boucaud a effectivement dû emprunter les chemins de traverse pour se hisser dans le monde professionnel. Alors la Betclic ÉLITE à 23 ans, oui, ce n’était pas réellement dans les plans… Jamais pris au Pôle Espoirs, seulement aperçu en sélection régionale avec l’Aquitaine en U13, l’ancien minime du Val-d’Abret a fait le grand saut en NM1, à Challans, directement depuis le championnat U18 en 2018. Et puis, pour la LNB, à Saint-Quentin en 2021, ce fut presque parce que le SQBB était réglementairement contraint de l’embaucher. « On l’a pris dans le cadre du recrutement des quatre jeunes de moins de 23 ans car on n’avait pas de centre de formation agréé », retrace Julien Mahé. « J’avais beaucoup aimé son agressivité avec Angers mais sa trajectoire sans centre de formation m’inquiétait un peu par rapport à la rigueur exigé chez nous. Notre vraie interrogation quand on l’a fait venir était le fait qu’il était un peu foufou, pas vraiment meneur, et c’est devenu un vrai poste 1 maintenant, qui s’est révélé au-delà de mes espérances. »
ITW Lucas Boucaud (Challans) : « Je sens que j’ai progressé et gagné en maturité »
Pour cela, il a d’abord fallu une première année médiocre en Pro B (2,8 d’évaluation), « pas incroyable » dixit son entraîneur, qui lui a tout de même offert une seconde chance, où Boucaud s’est affirmé comme un solide back-up de Terrell Gomez, détonateur défensif en sortie de banc. « Sa progression suit un cours naturel depuis qu’il est arrivé à Saint-Quentin », applaudit son coéquipier William Pfister. À tel point que Julien Mahé n’a pas trop hésité au moment de cocher son nom pour l’aventure Betclic ÉLITE, lui qui était pourtant en fin de contrat. « Je n’ai pas trop eu de doute sur le fait de le prolonger, j’avais vraiment envie de tenter le coup. Il connait son rôle et comprend parfaitement notre jeu. Et je trouve ça magnifique de prendre des gamins en Nationale 1 pour ensuite être capable de les amener en Betclic ÉLITE au sein du même club. »
Une évolution qui requiert toutefois une forme d’intelligence. Celle de Lucas Boucaud a été de savoir avant tout bien utiliser ses qualités, et de les renforcer au fil du temps. « Il fait ce qu’il sait faire, et pas autre chose », confirme William Pfister. Ainsi, fort d’une relation privilégiée avec Mathis Dossou-Yovo, destinataire principal de ses offrandes, le champion de France Pro B 2023 s’impose notamment progressivement comme un vrai spécialiste du pick and roll et de la gestion d’équipe, en plus d’être un fort défenseur naturel. « C’est très intéressant pour lui car c’est une sacrée preuve de maturité à 23 ans : il ne s’invente pas une vie et arrive à faire des choses à un niveau d’expertise très élevé », souligne Julien Mahé. « Le staff insiste beaucoup sur le fait que je dois continuer à me perfectionner et à performer sur mes points forts », poursuit le meneur axonais. « Alors j’essaye au maximum de rester dans mon registre et de jouer là où je suis bon. »
Un shoot en chantier
Tout en essayant tout de même, bien sûr, d’améliorer ses points faibles, évidents : le shoot en premier lieu. Lors de ses deux saisons en Pro B, Lucas Boucaud a plafonné à 21,8% à trois points. Avant la réception de l’ASVEL, il était à 1/15 aux tirs cette saison en Betclic ÉLITE. Mais ses 19 points à Besançon en Coupe de France mi-septembre, son record en pro, et sa sortie villeurbannaise tendent à prouver qu’il est capable de faire beaucoup mieux en terme de menace offensive individuelle. « On n’en fera jamais un gros shooteur mais il travaille tous les jours et il progresse », dit son coach. « Il a encore beaucoup de choses à améliorer pour rester à ce niveau là et y avoir un rôle. » Notamment les finitions près du cercle et les erreurs de marquage défensif, selon le joueur, désireux de découvrir un jour l’EuroLeague. « Je suis très content d’être ici pour l’instant et je veux juste jouer, continuer à apprendre et affronter les meilleurs », glisse le Lot-et-Garonnais, personnalité solaire en dehors des parquets.
En attendant, son formidable début de saison soulève une interrogation : reflète-t-il son véritable niveau ou Lucas Boucaud est-il en sur-régime depuis la reprise ? « C’est très difficile à dire », répond Julien Mahé. « On prend ce qu’il y a à prendre aujourd’hui. Pour lui, c’est génial, il est en pleine confiance. On est très agréablement surpris par ce qui se passe mais il a tout pour que ça continue. Tant qu’il continue à travailler, qu’il garde les pieds sur terre, tout est permis, je n’ai pas le moindre doute là-dessus. Et pour nous, c’est un super bonus… » Car oui, pour mettre Benoit Mangin, T.J. Shorts, Justin Bibbins ou Antoine Diot dans le Top 10 des meilleurs passeurs de Betclic ÉLITE, il n’y avait pas besoin de beaucoup se forcer. En revanche, pour pronostiquer Lucas Boucaud en tête… Ne cherchez pas, personne ne s’y était risqué.
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