[L’œil des coachs Caloni et Schneider] Le décryptage de la qualification des Bleues pour les demi-finales
JO de Paris - Après le quart de finale remporté par l'équipe de France contre l'Allemagne (84-71), nos consultants Jonathan Caloni et Earvin Schneider nous décryptent la rencontre.
Gabby Williams, Marine Johannes et Valeriane Ayayi, trois des joueuses fortes des Bleues
Crédit photo : FIBA
Malgré un quart de finale aux allures de piège contre l’Allemagne, les Bleues ont fait une partie excellente. Surtout grâce à une première mi-temps de très grande qualité. Un match référence en termes d’adresse et d’intensité défensive.
Elle a eu zéro impact sur le jeu. Son premier vis-à-vis lors du début du match était avec Gabby Williams, mais ça serait réduire le travail collectif de dire qu’elle a réussi à la stopper toute seule. Ce fut un travail collectif, les interventions sur des joueuses sur les stunts (stratégie défensive qui consiste à faire venir le premier joueur sans ballon en aide sur le porteur de balle pour limiter sa pénétration, ndlr) ont pu permettre de récupérer des ballons. Au lieu de laisser des paniers faciles, les joueuses ont fait des fautes qui l’ont empêché de marquer. Ensuite, elle s’est effacée lors de la rencontre et elle ne fut plus du tout un danger pour les Françaises.
Ses statistiques à la fin du troisième quart-temps : 2 points à 0/4 et 7 balles perdues.
Retrouver notre identité défensive : 21 balles perdues pour les Allemandes et 14 interceptions pour les Françaises
À part la première action, ou on laisse Alexis Peterson tirer seul à 3 points (qu’elle marquera), ce fut derrière une vraie démonstration défensive des Bleues. Pression tout terrain pour ne pas laisser le jeu demi-terrain se mettre en place. Ensuite, sur toutes les défenses d’actions autour des écrans porteurs ou non porteurs, la volonté de pousser les joueuses et de passer avec étaient impressionnantes pour la défense sur les preneurs d’écran. De plus, quand il s’agit de la défense de pick & roll, quelle agressivité des joueuses mobiles des bleues (Ayayi et Badiane), là où c’était un peu moins facile pour nos intérieures. Quand les rotations ont eu lieu, la défense n’était plus la même. Ce qui est vraiment positif, c’est que notre défense nous a permis de sanctionner à chaque fois l’équipe adverse en amenant des contre-attaques ou de la transition.
Le Marine Johannès Show mais pas seulement
Marine Johannes est le genre de joueuse qui est un plaisir à regarder car elle n’a aucune gêne à tenter, et quand cela lui réussit, comme sur ce match, elle fait partie des meilleures joueuses du monde (comme Gabby Williams l’a déclaré) car elle a tout: l a scoreuse parfaite, qui est capable de mettre loin, voire de très loin, mais qui est aussi capable d’aller au cercle, comme de provoquer des fautes.
Et le « pas seulement » renvoie à l’impact de Valériane Ayayi : quelle activité sur le match ! Des statistiques qui, avec le plus gros temps de jeu, sont de 9 points, 4 rebonds, 3 passes décisives et de 2 interceptions. Malheureusement, cela ne montre pas toutes l’activité en défense ou elle dévie les ballons, gagne ses duels. Une vraie réussite au poste 4 !
Qui est Earvin Schneider ?
Earvin Schneider, ici avec Matthieu Gauzin, a été assistant-coach aux Mets en deuxième partie de saison (photo : Olivier d’Almeida)
Originaire de Chalon-sur-Saône, Earvin Schneider (30 ans) a officié ces derniers mois en tant qu’assistant-coach en Betclic ÉLITE, du côté des Metropolitans 92. Souvent placé à la tête d’équipes féminines lors de ses jeunes années à l’Élan, il a travaillé pendant trois ans au centre de formation de l’ASVEL Féminin (2019/22), parvenant notamment jusqu’en finale de la Coupe de France U18 en 2022. Avant de répondre à l’appel de Jean-Paul Besson à Boulogne-Levallois, il avait également passé une année en tant que directeur technique pré-formation au FC Lyon Basket Féminin.
Pendant que Jonathan Caloni, ex-analyste vidéo à Lattes-Montpellier, présente les clefs tactiques de chaque match du premier tour, Earvin Schneider se chargera du débriefing des rencontres.
Le rapport statistiques par Jonathan Caloni
Qui est Jonathan Caloni ?
Passionné de basketball, Jonathan Caloni dispose d’une appétence toute particulière pour le travail vidéo. Doté d’une solide connaissance technico-tactique, il a ainsi officié pendant cinq saisons en tant qu’analyste vidéo pour Lattes-Montpellier, notamment auprès de Rachid Meziane. Désormais coach de Castelnau-le-Lez (NM3), il conserve un œil attentif et expert sur le haut-niveau.
Il nous présentera les clefs tactiques de chaque match du premier tour, pendant qu’Earvin Schneider, ancien assistant des Metropolitans 92 et du centre de formation de l’ASVEL Féminin, se chargera du débriefing des rencontres.
Les précédentes chroniques tactiques autour de l’équipe de France féminine :
lui aussi trouve des qualités et compétences à Collet et son staff...
encore du copinage sans doute...
sérieusement, il confirme ce qu'on pensait, humainement et psychologiquement, collet est au top pour gérer des joueurs, leur laisser des libertés dans un cadre (je ne comprends pas ceux qui disent que Collet ne laisse pas de liberté aux joueurs) et gérer suivant leur état (Gobert était monstrueux à Tokyo, là il s'est rendu compte qu'il était moins à l'aise et l'a mis sur le banc)
Vive Vincent et on espère te revoir à Los Angeles!
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zonepress- Modifié
Heuuu l'adaptation du staff : après 2 (vrais) matchs de prépa (si on ne compte pas les 2 premiers : l'équipe b turque et la moitié des allemands), on voit bien que ça ne fonctionne pas Gobert + VW : en défense ça allait encore, en attaque avec une vraie pression défensive Gobert doit faire des bonnes passes ou dribler, sachant qu'en plus la défense se regroupe vu le peu de menaces à 3 pts. Faut il vraiment être coach pro pour dire que ça ne va pas la faire ? Résultat on attend 5 matchs de plus et des sueurs très très froide contre le Japon (les enjeux des derniers matchs auraient été très différents si on avait perdu) pour enfin proposer un fonctionnement plus cohérent. Merci de l'avoir fait, mais pour la confiance et les automatismes on a vu mieux.
Une autre possibilité existe : avoir attendu les quart pour sortir le vrai plan de jeu et éviter les adaptations des adversaires... ce serait extrêmement couillu. Vu le fonctionnement du coach et les ragots de clash dans les vestiaires ce serait assez invraisemblable...
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