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[L’œil de coach Soares] Les trois clefs tactiques de France – Brésil

Assistant-coach de l'ADA Blois la saison dernière, Guillaume Soares tiendra une chronique tactique pendant l'intégralité des JO autour des matchs de l'équipe de France. Premier volet avec le décryptage des clefs tactiques de l'entrée en lice des Bleus face au Brésil (samedi à 17h15).
[L’œil de coach Soares] Les trois clefs tactiques de France – Brésil

Le rythme du match, l’une des clefs de France – Brésil pour Andrew Albicy et les Bleus ?

Crédit photo : Julie Dumélié

Qualifiée grâce au TQO en Lettonie, dont elle n’était pas favorite, la sélection brésilienne représente d’entrée un vrai test pour l’équipe de France de par la qualité de son effectif mais aussi les solutions tactiques qu’elle peut proposer, à l’image de cette victoire exceptionnelle en 2023 contre le Canada que j’avais décryptée, ou encore cette belle finale de TQO remportée face aux Lettons à Riga (94-69) en les prenant à leur propre piège d’adresse (13/24 à 3 points).

Quelles sont les clés de ce match ?

Difficile de définir comment les deux équipes vont aborder ce premier match de la compétition, mais on peut d’ores et déjà identifier trois points qui seront sans doute abordés par les coachs en amont de la rencontre.

  1. La gestion du rythme et des pertes de balles

Avec seulement 70,4 points marqués lors de la préparation (on excluera volontairement des statistiques le match contre la Turquie bis), l’équipe de France a montré de vraies lacunes sur le plan offensif. Particulièrement sur le jeu de transition, tant dans la volonté de course (images 1 et 2) que dans l’utilisation des espaces (images 3 et 4). Cela a aussi entrainé un grand nombre de pertes de balles (18,2 par match !).

En images : la course

Un rebond de Wembanyama, une opportunité de jeu rapide mais une faible volonté de se projeter collectivement en contre-attaque (capture d’écran La Chaîne L’Équipe)

L’utilisation des espaces

Peu de solutions pour le porteur de balle lors de ces deux contre-attaques (capture d’écran La Chaîne L’Équipe)

Au contraire, comme je l’avais évoqué lors de la Coupe du Monde 2023, le Brésil excelle dans sa capacité à contrôler le rythme du match contre des équipes plus athlétiques, notamment grâce à leur meneur au QI basket exceptionnel, Marcelinho Huertas. Cette équipe n’a perdu que 12 ballons par match en moyenne sur le TQO.

Statistiquement, la France joue en moyenne 83,4 possessions par match sur la préparation, contre 79,5 pour le Brésil à Riga (les USA en jouent 90). Et si l’on s’intéresse au nombre de contre-attaques, c’est seulement 4,8 pour la France ! Même le Brésil en tente plus (7,3), loin derrière les USA (9,8), ou ne serait-ce que la Serbie par exemple (8,8).

Il semble donc incontournable d’imposer un rythme élevé pour ce match qui correspond mieux au profil de l’équipe de France – qui sera en plus portée par son public – et de mettre une forte pression sur Huertas afin de ne pas le laisser prendre le contrôle du match.

  1. La bataille de l’adresse et de la création

Ces deux sélections ont de réelles armes au niveau du tir à 3-points et d’ailleurs, les statistiques sont presque similaires : 10/27,6 pour la France, soit 36,2%, et 9,8/26,3, soit 37,1% pour le Brésil. Il sera donc essentiel de mettre en avant les shooteurs.

En difficulté dans la création autour du pick and roll, les Bleus pourront compter sur la mobilité postée – mouvement lorsque la balle est au poste bas (image 5 & 6) – chère à Vincent Collet.

Sur la première image, la présence de Wemby poste bas permet un 3-points de Matthew Strazel ; un dunk de Rudy Gobert sur la seconde après une passe d’Evan Fournier (capture d’écran La Chaîne L’Équipe)

Mais aussi sur des jeux d’écrans non porteurs (« Downpick », « stagger ») que nous avons peu vu au cours de la préparation et qui devraient donner des solutions, à Evan Fournier notamment (image 7).

Les écrans non porteur, une solution pour tenter de remettre Evan Fournier en confiance ? (capture d’écran La Chaîne L’Équipe)

A contrario, il faudra laisser le moins possible de tirs ouverts aux Brésiliens. Avec une préparation axée sur la défense, il sera nécessaire pour la France de bien maîtriser la défense de « close out » (sortie sur les shooteurs) mais aussi de mieux contrôler nos « stunts » (stratégie défensive qui consiste à faire venir le premier joueur sans ballon en aide sur le porteur de balle pour limiter sa pénétration, ndlr) qui ont donné beaucoup d’espaces aux Canadiens (images 8 et 9) et aux Australiens.

Les écrans non porteur, une solution pour tenter de remettre Evan Fournier en confiance ?

Une aide de Fournier sur le porteur de balle, sanctionnée par un 3-points de R.J. Barrett (capture d’écran La Chaîne L’Équipe)
  1. Le duel du match: Wembanyama / Caboclo et l’impact au rebond

Enfin, parmi tous les duels de grande qualité de ce match, celui du poste 4-5 semble être le plus important avec les deux joueurs majeurs de chaque équipe : Victor Wembanyama d’un côté, Bruno Caboclo de l’autre. Il sera intéressant de voir la stratégie utilisée par le staff de l’équipe de France pour mettre en valeur Wemby et stopper l’ancien intérieur du Limoges CSP et du Partizan Belgrade.

Dans tous les cas, en occupant Caboclo, il sera incontournable pour les autres joueurs de mieux impacter et contrôler le rebond que ce que nous avons pu voir au cours de la préparation. En effet, avec le volume athlétique et la taille de l’équipe de France, la bataille du rebond doit être un impondérable et les 9 rebonds offensifs en moyenne lors de la prépa (31,7% des disponibles) semblent être en deçà du potentiel de cette équipe. (Image 9)

Personne au rebond offensif suite à la tentative de drive de Coulibaly (capture d’écran La Chaîne L’Équipe)

Rappelons ici l’importance du rebond lors de ce genre de compétition, avec l’exemple de l’équipe de France U20 qui vient de remporter le championnat d’Europe en prenant 14,1 rebonds offensifs par match, soit près de 41% des disponibles !

Qui est Guillaume Soares ?

Guillaume Soares a fini la saison 2023/24 sur le banc de l’ADA Blois (photo : Virginie Lapeyronie)

Ancien joueur de niveau NM3 – Prénationale (avec quatre apparitions en NM1 en 2008), reconverti dans le coaching depuis, Guillaume Soares (35 ans) a été assistant-coach ces quatre dernières saisons. D’abord aperçu à Andrézieux-Bouthéon (NM1, aux côtés de Sébastien Chérasse), Pont-de-Chéruy (NM1, Dounia Issa) et Vichy (Pro B, Guillaume Vizade), il a fini par découvrir la Betclic ÉLITE l’hiver dernier, recruté par l’ADA Blois pour seconder David Morabito. Par ailleurs professeur des écoles, le Stéphanois avait démarré avec des équipes de jeune (U15, U17, U20 filles et garçons) à Grasse et Cagnes-sur-Mer.

Pour le deuxième été consécutif, Guillaume Soares tiendra une chronique tactique en marge des matchs de l’équipe de France masculine aux Jeux Olympiques.

Commentaires


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microwave
Bon décryptage Coach Soares; en place et lieu de Huertas, n'a pas t-on oublié un certain Yago Mateus dos Santos dit "Yago" dans l'armada brésilienne?
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zonepress
Exact. Tout en rapidité et que l'on avait eu du mal à défendre la dernière fois qu'on les a joué !
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leon_21
On constate les mêmes difficultés pour l'EdF depuis 2022, incapable de poser plus d'un système en attaque, des pertes de balles a foison et on fustige principalement les lignes arrières. En 2022, il y avait Thomas Heurtel, Théo Maledon, Andrew Albicy, Evan Fournier, Elie Okobo ainsi que Timothé Luwawu-Cabarrot et Terry Tarpey comme ailiers. En 2023, rebelotte sur le constat des arrière/extérieurs, pas de jeu en attaque, des pertes de balles et même plus d'impact en défense avec Isaia Cordinier, Nando De Colo, Evan Fournier, Sylvain Francisco, Élie Okobo, Yakuba Ouattara, ainis que Nicolas Batum et Terry Tarpey sur les ailes. Soit 3 présents en 2022 sur 8 Cette année, on part avec Andrew Albicy, Isaia Cordinier, Nando De Colo, Evan Fournier, Frank Ntilikina, Matthew Strazel ainsi que Nicolas Batum et Bilal Coulibaly sur les ailes. Soit 4 sur 8 par rapport a 2023 et seulement 2 par rapport a 2022 Et le constat sur les derniers matchs de préparation reste identique. Trop de perte de balle, incapable d'alterner des systèmes offensifs... Le problème ne vient il pas de la philosophie de jeu exigée par le staff ?
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zonepress
Merci coach Soares. On attend la pression maximale sur Huertas ...
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drefui
merci pour cet éclairage
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