[L’œil de coach Schneider] Le débriefing de France – Canada
À l’image de Leila Lacan, les Bleues ont étouffé les Canadiennes
Comme l’a très bien dit Jonathan (Caloni) dans sa preview du match, le Canada n’était pas un match simple pour commencer. Encadré par un coach européen reconnu, les Bleues devaient faire face à des joueuses de qualité et dominantes dans en WNBA ou en Europe. Avec une pression particulière quand on évolue à domicile, la France avait tout à perdre pour ce premier match. Victorieuses 75-54, elles ont montré un deuxième quart-temps solide, autant dans la technique que dans le rythme et la volonté mis en place depuis le début de la préparation.
Le moment clé du match : Le deuxième quart temps
- L’intensité défensive
Lors de ce deuxième quart-temps, j’ai rarement vu une présence physique et un impact de ce niveau-là. On a vu une équipe conquérante qui allait chercher leur joueuses assez haut sur le terrain, qui laissé peu d’espace pour les joueuses canadiennes. Au total, le Canada a eu 24 possessions dans ce quart-temps, et en a perdu 9 !
Toutes les actions ont été contestées et lors des rares erreurs de l’équipe de France sur leurs rotations, l’impact mis par les tricolores a fatigué les Canadiennes, ce qui a ensuite causé un manque de réussite. Le jeu canadien s’enrayant en attaque n’a pas su être comblé par une meilleure défense.
- La réaction offensive après le premier quart temps
Après un premier quart-temps timoré, la façon de jouer des Françaises a complètement changé. Une attaque léchée où le ballon ne cesse de bouger, et du coup on trouve une adresse à 3 points (0/5 et puis 3/8 lors du deuxième quart temps). Ce qui pousse ensuite les joueuses canadiennes à ressortir, nous permettant aussi de trouver une meilleure adresse sous le cercle (7/11 lors du deuxième quart temps, par rapport aux 2/11 lors du premier quart temps).
Néanmoins, je pense que le passage en zone des Canadiennes sur les touches lignes de fond ne fut pas la meilleure idée. Le coup tactique de Victor Lapena n’a pas été gagnant : une faute provoquée et un panier marqué par l’équipe de France. Ensuite, on a vu un jeu rempli de contre-attaques, ou de patience sur demi-terrain, avec la balle qui bougeait, des extra-passes et du mouvement pour finir sur du 1-contre-0.
La question qui demeure
- Le retard à l’allumage dans le premier quart-temps
Jonathan Caloni l’avait bien mis dans les doutes : s’il y a un point ou on peut encore s’interroger, ce sont les entames de match. Malgré tout, quand on voit le score 10-7 pour la France après 4 minutes et qu’on analyse chaque séquence défensive, il y a toujours une différence. Quand on touche l’adversaire, qu’on les conteste dans leurs déplacements, on voit la différence dans leur façon de jouer. Chaque fois qu’on a laissé les canadiennes s’installer avec un jeu de relation de passe et de mouvement, elles ont réussi à créer un avantage par un panier ou une faute provoquée.
Le fait de ne pas mettre de pression amène le fait qu’on attaque mal. Cela nous ralentit dans notre jeu de première intention et de relance sur lequel on a pourtant de vraies qualités au vu de la mobilité de nos joueuses et de leurs qualités physiques. Dans ce premier quart-temps, le manque de réussite sous le cercle est aussi dû au manque de rythme dans le jeu d’attaque, avec un ballon un peu arrêté.
Les coups de cœurs
Les deux plus gros temps de jeu sur la partie, Marième Badiane et Valériane Ayayi, ont été précieuses et impactantes.
- Marième Badiane
Finisseuse sur les actions, importante sur les écrans et les enchainements actions dû à sa mobilité. Elle a causé des problèmes a ses adversaires, des deux côtés du terrain, grâce à son activité.. Audacieuse en attaque au vu de son nombre de tirs tentés (14), elle aura mérité d’être un peu plus adroite (6/14), ce qui aurait consolidé son bon match.
- Valériane Ayayi
Joueuse impactante dans l’ombre, ses step-out (sortie de manière agressive sur la porteuse de balle, ndlr) où elle repousse ses adversaires loin du cercle et même loin de la ligne à trois points, ses switchs agressif où elle gagne ces duels dans les un-contre-un. Un lien en attaque, précieux et juste dans les actions. Ses statistiques (7 points à 3/9, 5 rebonds et 2 passes décisives) ne reflètent pas la grande qualité de son match. Mais son +/- (+17), le plus haut des Bleues, prouve son importance lors du match et de cette victoire. Elle a fait preuve d’une grande mobilité et agressivité pour construire son match du début à la fin.
Qui est Earvin Schneider ?
Originaire de Chalon-sur-Saône, Earvin Schneider (30 ans) a officié ces derniers mois en tant qu’assistant-coach en Betclic ÉLITE, du côté des Metropolitans 92. Souvent placé à la tête d’équipes féminines lors de ses jeunes années à l’Élan, il a travaillé pendant trois ans au centre de formation de l’ASVEL Féminin (2019/22), parvenant notamment jusqu’en finale de la Coupe de France U18 en 2022. Avant de répondre à l’appel de Jean-Paul Besson à Boulogne-Levallois, il avait également passé une année en tant que directeur technique pré-formation au FC Lyon Basket Féminin.
Pendant que Jonathan Caloni, ex-analyste vidéo à Lattes-Montpellier, présente les clefs tactiques de chaque match du premier tour, Earvin Schneider se chargera du débriefing des rencontres.
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