Les Spurs de Victor Wembanyama « sans énergie » face aux Cleveland Cavaliers

Alors que le vestiaire texan était presque vidé de la totalité de ses locataires, Victor Wembanyama était encore présent. Plus d’une heure après la fin de la rencontre, Wemby avait la cheville droite plongée dans un bain d’eau froide, copieusement chargé en glaçons. Sur le mur juste à côté de son casier, la maxime de Jacob A. Riis, la prophétie des Spurs, traduite en cinq langues, était inscrite en lettres blanches sur fond noir. 

« Quand tout semble inutile, je vais observer un tailleur de pierre. Il peut marteler une pierre une centaine de fois sans la moindre fissure. Pourtant, au cent et unième coup, elle se fend soudain en deux, et je comprends que ce n’est pas ce dernier coup qui a produit cet effet, mais tous ceux qui l’ont précédé. » D’autres seront encore nécessaires avant de vraiment retrouver le chemin du succès. Mais Victor Wembanyama, victime d’allergies bien connues au Texas en ce moment, a continué de la marteler face aux Cleveland Cavaliers, trop forts ce soir-là (117-101). 

🎙️ Victor Wembanyama, interrogé sur l'enchaînement de 7 matchs en 11 jours : « Non, [je n'ai jamais connu un tel rythme] mais quand j'étais enfant, j'avais l'habitude de jouer trois matchs par jour [lors de tournoi]. Donc c'est pareil ! » pic.twitter.com/5VutxV9rDY

— Théo Quintard (@TheoQuintard) February 4, 2024

Déjà absent en conférence de presse la veille, Victor Wembanyama a toutefois tenu à faire le travail. « Victor ne se sent pas bien mais comme c’est un vrai professionnel, il va répondre à vos questions dans le vestiaire », lance Jordan Howenstine, l’un des attachés de presse des Spurs très proche du Français. 

« Quand j’étais enfant, j’avais l’habitude de jouer trois matchs par jour. »

Victor Wembanyama, après Cleveland.

Après une fin de match mal maîtrisée la veille face aux Pelicans de La Nouvelle-Orléans, les hommes de Gregg Popovich n’étaient tout simplement pas dans un bon soir. Maladroit (19 points à 5/16 aux tirs) mais combatif malgré son état de forme peu optimal, Wemby a eu du mal à franchir la muraille fortifiée par Evan Mobley (28 points) et Jarrett Allen (26 points). Le natif du Chesnay (Yvelines), qui a également capté 14 rebonds et délivré 3 passes en 27 minutes, était un peu le métronome des Spurs. Véritable force de dissuasion en défense, il a tenté tant bien que mal de maintenir ses Spurs à flot. « Nous n’avions pas autant de jus qu’hier face aux Pelicans, on était sans énergie », souffle Pop. 

Sept matchs en onze jours

Malgré un gros travail de Keldon Johnson (17 points) et de Devin Vassell (22 points), les Spurs ont payé un invraisemblable enchaînement de sept matchs – à domicile – en onze jours. L’an dernier, Wemby avait joué 46 rencontres avec les Metropolitans 92 en 265 jours alors qu’il a déjà pris part à 44 matchs en 101 jours depuis ses débuts officiels en NBA. Un total qui serait légèrement supérieur sans sa blessure à la cheville droite, fin 2023. « Quand j’étais enfant, j’avais l’habitude de jouer trois matchs par jour [lors de tournoi] », ironise-t-il, la capuche sur le tête. « Même si c’est difficile, je suis heureux que mon corps aille bien. Il ne me donne pas de signaux d’alarme. J’aime quand ma condition physique est parfaite mais il faut savoir choisir ses batailles.” 

🎙️ Victor Wembanyama [@wemby] : « Concernant le titre du rookie du mois, c’est gratifiant car cela récompense l’effort collectif. [Ma non-sélection au All-Star Game], c’est une motivation supplémentaire. On se demande toujours ce qu’on aurait pu mieux faire ». pic.twitter.com/uuAHaqqSaS

— Théo Quintard (@TheoQuintard) February 4, 2024

Face à l’une des équipes les plus en forme de la ligue, qui reste sur 13 victoires en 14 matches, les Spurs, distancés dès la mi-temps, n’ont pas pu rivaliser au retour des vestiaires et signent une 40e défaite en 50 matchs. Avec le rodéo de San Antonio au Frost Bank Center, les Spurs enchaineront neuf déplacements ces trois prochaines semaines, entrecoupées du All-Star Game week-end à Indianapolis (15 – 18 février), avant d’accueillir OKC et Chet Holmgren dans vingt-six jours, le 29 février.

De notre correspondant à San Antonio (États-Unis).

Sa non-sélection au All-Star Game, « une motivation supplémentaire »

Élu rookie du mois de janvier pour la première fois, Victor Wembanyama a tourné à 24 points, 9,6 rebonds et 3,3 contres en 27 minutes au cours du mois de janvier. Les Spurs, victorieux de cinq de leurs quatorze rencontres, ont également affiché des progrès collectifs. « C’est gratifiant et cela récompense l’effort collectif », explique le MVP en titre de Betclic ÉLITE.

« [Ma non-sélection au All-Star Game], c’est une motivation supplémentaire », enchaine-t-il. « On se demande toujours ce qu’on aurait pu mieux faire. Ça donne envie de ne pas refaire les mêmes erreurs. Je n’ai pas vraiment de regrets, je n’ai l’impression d’avoir perdu du temps mais on aurait pu briser cette série de [dix-huit] défaites plus tôt. »