Légendaire, Nando De Colo devient le n°1 historique à l’évaluation en EuroLeague (et bat Monaco)
« J’ai eu des moments où je sentais que les jambes ne réagissaient pas forcément comme toi tu aimerais qu’elles réagissent », avouait-il ce mardi à Xavier Colombani du quotidien L’Équipe. Peut-être que Nando De Colo n’est effectivement plus le joueur incroyablement dominant qu’il fut en EuroLeague lors de son âge d’or mais il demeure un joueur de classe (largement) supérieure sur le continent. L’AS Monaco en a fait l’amère expérience en laissant le maestro arrageois cumuler 15 points à 4/6, 4 rebonds et 2 passes décisives en 26 minutes ce jeudi.
Où est passé Danilo Andjusic ?
Seul dans le corner, le vice-champion olympique a notamment planté le dernier poignard qui a crucifié les espoirs de la Roca Team (90-79, 38e minute), dans un duel crucial entre deux équipes en quête de confiance. Toujours traumatisée par l’incroyable buzzer beater de William Howard, l’ASM venait sur les bords du Bosphore avec l’ambition de mettre fin à une série de trois défaites d’affilée. L’affaire pouvait sembler jouable face à un Fenerbahçe loin de ses ambitions initiales (3v-9d), battu lors de ses quatre dernières sorties et friable mentalement (un +12 dilapidé dans le quatrième quart-temps jeudi dernier contre l’Anadolu Efes).
Mais si Mike James avait enfilé le costume de super-héros (31 points à 10/19, 4 passes décisives et 4 interceptions), avant de se blesser encore dans le money-time, bien secondé par un Yakuba Ouattara retrouvé (15 points à 6/10 et 6 rebonds), les carences étaient encore trop nombreuses pour une AS Monaco toujours aussi laxiste sur la route. En novembre, en déplacement, les hommes de Zvezdan Mitrovic ont encaissé 86 points au Pirée, 95 à Tel-Aviv et 194 en cumulé lors de ses deux venues à Istanbul. Beaucoup trop pour espérer faire un coup, malgré quelques séquences très intéressantes ce jeudi, a fortiori encore plus avec les multiples défaillances individuelles, incarnées par un Will Thomas aux abonnés absents et un Danilo Andjusic qui n’a plus marqué le moindre panier dans le jeu depuis trois matchs (0,3 point, -4,3 d’évaluation en moyenne).
Mike James a réalisé son match référence avec Monaco, en vain
(photo : EuroLeague)
La longévité et la régularité dans la domination :
Nando De Colo, nouveau roi
Vaincue 86-96 par le Fenerbahçe Istanbul, l’AS Monaco a donc également été témoin de l’avènement comme le n°1 historique de l’EuroLeague à l’évaluation. Grâce à une toute dernière passe décisive pour Jan Vesely, l’enfant de Cholet Basket a terminé avec une marque à 14, atteignant un total de 4 184 pour l’intégralité de sa carrière, une toute petite longueur devant l’ex-leader, une autre légende évidemment, Vassilis Spanoulis.
Un superbe accomplissement qui vient ainsi autant récompenser une magnifique longévité, puisque NDC est actuellement dans sa neuvième saison d’EuroLeague, qu’une incroyable régularité à un très-haut niveau de performance. Hormis son année rookie à Valence (8,2 d’évaluation) et l’exercice en cours (12,5), le Stambouliote a toujours terminé au moins à 16 d’évaluation, avec une exceptionnelle pointe à 24,3 en 2015/16, la saison de son chef-d’œuvre. De fait, sa moyenne de 17,65 lui permet d’être aux portes du Top 10, à la 11e place. Avec tous une moins longue durabilité puisqu’il faut descendre jusqu’à la 42e place du classement cumulé (Mirsad Turkcan, 2 362 en 129 matchs) pour trouver trace un membre de ce fameux Top 10.
Double champion d’Europe (en 2016 et 2019 avec le CSKA Moscou), MVP de la saison et du Final Four en 2016, triple meilleur arrière de la compétition, élu dans l’équipe idéale de la décennie, Nando De Colo était déjà une légende de l’EuroLeague, très certainement dans le meilleur cinq de son histoire. Les chiffres viennent désormais cimenter l’héritage du Nordiste. Et maintenant, surtout qu’il n’est sûrement pas dans sa dernière saison européenne, bon courage pour aller le déloger de sa première place !
Le visuel utilisé par le Fenerbahçe pour consacrer De Colo, désormais seul sur son trône
Le Top 10 historique à l’évaluation :
- Nando De Colo : 4 184 (en 237 matchs)
- Vassilis Spanoulis : 4 183 (en 358 matchs)
- Paulius Jankunas : 4 009 (en 380 matchs)
- Juan Carlos Navarro : 3 890 (en 341 matchs)
- Dimitris Diamantidis : 3 806 (en 278 matchs)
- Felipe Reyes : 3 775 (en 357 matchs)
- Georgios Printezis : 3 757 (en 352 matchs)
- Ante Tomic : 3 723 (en 283 matchs)
- Jan Vesely : 3 665 (en 267 matchs)
- Kyle Hines : 3 631 (en 333 matchs)
En EuroLeague, De Colo a tout connu : les honneurs individuels et les sacres collectifs.
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