Légendaire joueur du grand Berck, Ken Gardner est mort
En début de saison, Ken Gardner avait donné le coup d’envoi de la rencontre Berck – Chartres
Le 10 novembre dernier, de retour dans le Nord pour donner le coup d’envoi du match contre Chartres, il avait été ovationné par le public du Palais des Sports. Logique, il était l’artiste de la plus grande équipe de Berck de l’histoire.
Six mois après cet ultime crochet par la Côte d’Opale, Ken Gardner s’est éteint dans la semaine, rongé par la maladie. Il avait 74 ans. L’Américain laisse derrière lui la trace de deux saisons inoubliables avec l’AS Berck : déniché en 1972 par Jean Galle lors d’une tournée de la sélection américaine en France, il passera deux saisons sur les bords de la Manche, remportant le titre de champion de France à deux reprises (1973 et 1974). Une domination absolue lors de la deuxième année puisque le dauphin, Le Mans, pointait 16 points derrière !
Une demi-finale de Coupe d’Europe face au Real Madrid
Élu meilleur joueur étranger du championnat en 1973, leader offensif (24,3 points de moyenne) au sein d’une équipe également constituée de Bob Cheeks, Jan Racz, Pierre Galle, Yves-Marie Vérove et Didier Dobbels, il permettra également à l’ASB d’atteindre les demi-finales de la Coupe d’Europe des clubs champions. Après avoir éliminé le Panathinaïkos Athènes et le Maccabi Tel-Aviv, le Real Madrid se dresse sur la route de Berck dans le dernier carré. Mais la série vire au psychodrame à cause d’une ubuesque histoire de primes non versées, entraînant une grève de plusieurs joueurs. Ken Gardner fera partie des rares à jouer, aux côtés… du coach Jean Galle.
« Les victoires à Antibes et Villeurbanne sont inoubliables », racontait-il en 2017 à La Voix du Nord. « En coupe d’Europe, les duels contre Tel-Aviv et Varèse devant ce public fantastique. Jouer contre des légendes comme Dino Meneghin ou Bob Morse, c’était une sacrée expérience. Mais par-dessus tout, je place les deux matchs contre le Panathinaikos d’Athènes. C’était fouEn 1973, j’habitais une maison avenue Saint-Exupéry, à 100 mètres de la plage. Au rez-de-chaussée les Gardner, au premier étage les Dobbels et au deuxième étage les Cheeks ! Nous étions amis sur et en dehors du terrain. Les troisièmes mi-temps de Berck étaient légendaires. Un autre grand souvenir est la victoire à Lyon en 73 qui nous offre le titre. Nous avons fêté ça toute la nuit avec Alain Gilles et les joueurs de Villeurbanne. »
Il vivait avec une transplantation cardiaque depuis onze ans
Parti ensuite à Nice, Ken Gardner jouera trois saisons supplémentaires sur la Côte d’Azur, prouvant qu’il n’avait rien perdu de ses talents de scoreur. En 148 matchs de première division, répartis sur cinq années, le Mormon cumule 22,8 points de moyenne, selon les données de BasketArchives.
Reparti à Salt Lake City depuis, longtemps employé de Delta Airlines, Ken Gardner avait déjà failli mourir en 2004, victime d’une crise cardiaque. Mais cinq pontages coronariens lui avaient sauvé la vie. Depuis 2013, il vivait également avec le cœur d’un autre : Nick Longshore, footballeur américain décédé deux jours plus tôt dans un accident de quad. Une transplantation cardiaque qui l’avait poussé à créer une association incitant au don d’organes.
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