Le gros coup de Cholet Basket à Bourg

Assis au premier rang, Arturas Karnisovas, le vice-président des Bulls, n’a pas réellement vu ce qu’il était venu chercher à Bourg-en-Bresse. Ou plutôt si… Le choc des prospects a finalement accouché d’une souris, et c’est souvent la meilleure chose qui peut arriver à des minots de 18 ans, disposant de tout le talent du monde entre leurs mains, pour évoluer et grandir. L’expérience passe par ce genre de matchs. À eux deux, Zaccharie Risacher et Tidjane Salaün ont arrosé, shootant à 6/21 : 10 points à 4/12 pour le Bressan, 6 points à 2/9 pour son homologue. À cet âge-là, il y aura forcément des soirées sans mais elles restent tout de même plus agréables avec une victoire au bout. Et à ce petit-jeu, c’est l’ailier de CB qui est reparti avec le sourire (80-78). En grande partie parce que lui (7 rebonds), et ses coéquipiers, ont su ne pas s’arrêter à leur maladresse chronique.

13 rebonds offensifs après la pause !

Tidjane Salaün et les Choletais ne sont pas venus en Bresse pour livrer un match soyeux. Ils ne sont pas venus pour séduire Ékinox. Ils sont plutôt venus pour combattre, l’une des grandes faiblesses burgiennes du moment. Et parfois, c’est simple le basket : quand on prend des rebonds offensifs, on maximise ses chances de gagner. À la mi-temps, CB était à 0 point sur seconde chance, avec 4 petits rebonds offensifs. Insuffisant… Alors la seconde période fut un modèle du genre : 13 rebonds offensifs captés, le symbole d’une énorme domination intérieure (50 rebonds à 36 !), pour 11 points sur seconde chance. « C’est énorme ce qui a été fait au rebond offensif », salue Laurent Vila. « Même quand on n’avait pas le rebond, on touchait la balle et ça empêchait leur relance. En seconde mi-temps, ils n’ont pas eu de jeu rapide, ni sur les balles perdues, ni sur les rebonds. J’ai aimé le courage et l’abnégation. On a fait un match avec beaucoup de courage, de cohésion et d’alchimie. Cela fait aussi plaisir de voir des joueurs émerger. »

Une phrase qui concernait surtout deux joueurs : Gérald Ayayi, « fondamental en ce moment », et Emmanuel Nzekwesi, « qui a relevé le défi ». Tout proche de son record en championnat (18 points) dès la pause avec 17 unités, l’ancien palois a idéalement lancé Cholet (19-33, 16e minute). Certes muet par la suite, il a été suppléé par l’étincelle Nathan De Sousa, auteur de 6 points précieux en seconde période, et surtout par l’incroyable emprise dans la raquette, incarnée par le chantier phénoménal de l’international néerlandais (22 points à 10/14 et 13 rebonds). « Après un entraînement la semaine dernière, le coach est venu me voir pour me dire qu’il fallait que je retrouve ma forme d’avant la fenêtre FIBA », raconte l’international néerlandais.« J’étais bon, agressif, actif. Je lui ai dit qu’il avait raison, que je le ferais. Il a continué à me faire confiance et ça a donné cette belle performance. C’est l’une de nos victoires les plus importantes de la saison », savoure l’ex-pivot du Portel. A raison puisqu’elle fait basculer Cholet Basket dans le vert (13v-12d) pour la première fois depuis la mi-novembre. « Cela nous remet dans le Top 8 et vient valider les progrès de l’équipe », apprécie le technicien catalan.

Utile avant l’EuroCup pour la JL ?

En revanche, la JL Bourg a expérimenté tout ce qui lui sera interdit de produire mardi lors de son quart de finale d’EuroCup contre Prometey, disputé sur un match sec : une déficience d’engagement, un côté soft rédhibitoire à ce niveau, d’autant plus quand les innombrables secondes possessions laissées aux adversaires viennent annihiler tous les efforts défensifs. « On passe notre temps à défendre et à faire des remises en jeu », soupire Frédéric Fauthoux. « On a clairement donné le match. On se fait régulièrement dominer aux rebonds et ça commence à devenir pénible. On se fait bousculer, on se fait pousser, on n’a pas ce côté rageux : il nous manque l’essentiel, le combat. » Une énième piqûre de rappel avant d’aborder ce qui ressemble fort à la rencontre la plus importante de l’histoire du club… Salvatrice ? « On ne devrait pas avoir de rappel à l’ordre en mars », balaye le Landais. Mais maintenant qu’elle est là, autant s’en servir…

À Bourg-en-Bresse,