|Preview] L’AS Monaco et les autres, vraiment ?
Dijon – Limoges (13h)
« Jacques, Limoges est peut-être l’équipe qui fait le moins peur sur le papier en ce moment », démarre-t-on en conférence de presse, en se doutant de la réponse. Mais Jacques Alingue ne nous laissera même pas le temps de finir la question, où l’on allait suggérer que le piège était peut-être là pour la JDA… « Je ne suis pas d’accord. Par expérience, on sait que c’est un format de compétition où c’est win or go home. Toutes les équipes sont susceptibles de l’emporter. Une rencontre sèche ou une série en cinq matchs, cela n’est vraiment pas la même chose. » Certes, mais le CSP n’est absolument pas dans une forme étincelante, lesté de cinq défaites en six matchs d’un écart moyen de 18 points. « L’alchimie niveau basket s’est cassée », ne cache pas Massimo Cancellieri, qui a amusé la galerie devant les médias, se faisant passer pour un joueur, « poste 2-3-4, qui va passer tous les ballons à Nico (Lang) ». « C’est le joueur qui nous manquait », a ajouté le shooteur alsacien. Plus sérieux, le technicien italien a repris le fil de son explication de la mauvaise passe actuelle. « C’est à cause des blessures de Desi (Rodriguez) et Bryce (Jones), puis de la surutilisation des joueurs. L’équipe a perdu un peu de confiance et nous avons recommencé avec les choses basiques. On travaille sur la revalorisation de l’équipe. Dijon est l’occasion de montrer un visage différent. Parfois, il suffit juste d’un déclic. »
Aussi souffrant soit-il, Limoges aura tout de même une belle opportunité : celle d’être l’équipe qui, trois ans après, ôtera à la JDA sa couronne. En février 2020, le club bourguignon avait vécu un week-end enchanté à Disney, remportant le trophée au nez et à la barbe de Monaco et de l’ASVEL sous l’ère Laurent Legname. À l’époque, Jacques Alingue avait vécu cela depuis son salon du Mans, via la télévision. « J’avais pris beaucoup de plaisir à les regarder. On sent que c’est un moment qui a beaucoup marqué le club, on le revoit au travers des vidéos partagés par le club. Mais on ne se sent pas forcément comme les tenants du titre. Parmi les nouveaux joueurs, je ne suis pas sûr qu’il y en ait beaucoup qui le savent. » Il reste encore un peu de temps pour leur expliquer ce qu’une Leaders Cup signifie en Côte-d’Or…
L’œil d’Alain Thinet, coach de Saint-Chamond : « Logiquement, ce sera Dijon, même si on ne sait pas si Holston jouera. Je vois la JDA plus complète, sans même parler qu’elle est dans une meilleure phase que Limoges. Le CSP a beaucoup de blessés et n’est pas dans une phase bien positive. Tout peut arriver puisque c’est un match sec mais je dirais quand même Dijon. »
Recevoir la Leaders Cup, « une fierté et une récompense pour le sérieux » de Saint-Chamond
AS Monaco – JL Bourg (15h30)
En gagnant dimanche à Ékinox contre l’AS Monaco, la JL Bourg s’est peut-être tirée une balle dans le pied pour la Leaders Cup. Il est déjà difficile de battre la Roca Team une fois, alors le faire deux fois face à une équipe revancharde, cela relèverait de l’exploit. « Il va falloir être fort, très fort », en convient Pierre Pelos. « Mais sur un match, tout est possible. On remet les compteurs à zéro et on aura le costume de l’outsider ». À vrai dire, pour la Jeu, la Leaders Cup arrive dans un bon timing. Il y a deux semaines, on n’aurait pas misé nos économies sur une prestation réussie. Mais l’équipe de Frédéric Fauthoux a mis son 4/13 aux oubliettes, enchaînant par un 4/4. « Qu’est-ce qu’on a à perdre dans ce week-end là ? », interroge le technicien landais. « Rien, on a tout à gagner. »
Soit tout l’inverse de l’AS Monaco. « Pour nous, si l’on gagne, c’est toujours une victoire normale et si l’on perd, une grande déception », remarque, malicieusement, Sasa Obradovic. Dans sa quête contrariée de grandeur hexagonale, la Roca Team a fait de la Leaders Cup son jardin : un triplé pour démarrer (de 2016 à 2018) puis une demi-finale inoubliable contre la JDA Dijon en 2020 pour faire oublier l’absence de 2019. « De cette édition, je me rappelle surtout qu’on a perdu », sourit le technicien serbe. « Mais c’était un match d’un niveau incroyable. » Après avoir reposé Mike James et Donatas Motiejunas dimanche, puis Jordan Loyd et Donta Hall mercredi lors du récital contre les Metropolitans 92 (107-76), l’équipe monégasque arrive pratiquement reposée pour son 48e match de la saison (!). « On pense qu’on a les capacités pour remporter le trophée », clame Élie Okobo. « Nous sommes venus ici déterminés. Il va falloir être concentré et prendre tout le monde au sérieux. Surtout la JL Bourg, étant donné qu’il y a encore un peu de frustration par rapport à dimanche. » L’envie d’effacer la bévue, on y revient…
L’œil d’Alain Thinet : « Le cœur voudrait que ce soit Bourg mais la raison dit Monaco. La JL a gagné le match de championnat dimanche mais je pense que la Roca Team a une marge. J’étais en train de regarder leur rencontre de Coupe de France contre les Metropolitans 92, c’était une démonstration. Autant les Monégasques peuvent parfois faire l’impasse sur certains matchs en Betclic ÉLITE, autant là ce ne sera pas le cas. Ils vont jouer le coup à fond. Il y a trois matchs à gagner, c’est un titre facile à aller chercher. Monaco a besoin de rentabiliser son roster, ils doivent gagner des trophées : je ne les vois pas ne pas gagner contre Bourg. Ils sont les grands favoris du week-end selon moi. »
Le Mans – Cholet (18h)
Heureusement, la Ligue Nationale de Basket a publié sa preview avant BeBasket. « J’ai lu que c’était un quart de finale abordable pour Cholet », lance Elric Delord. « Je ne vais pas l’afficher dans le vestiaire mais je le garde pour moi. » Alors on n’écrira pas la même chose mais toujours est-il que le MSB ne se présentera pas dans les meilleures dispositions à Saint-Chamond. Vainqueurs héroïques en mission commando à Nancy la semaine dernière en Coupe de France, les Sarthois seront toujours diminués. « On sera peut-être toujours cinq, ou un peu plus », indique le coach, sans vouloir tout dire. « Il y aura peut-être des joueurs qui vont revenir, d’autres qui ne seront peut-être pas là. » En tout cas, Kaza Kajami-Keane s’entraînait normalement jeudi soir.
Mais à cinq, six, sept ou huit, le MSB a prouvé qu’il avait la recette pour contrarier Cholet. Une première victoire en entame de la saison (90-82), puis surtout une claque comme CB en a rarement reçu à la Meilleraie le 4 février (83-103). « Il n’y aura pas de sentiment de revanche », repousse Boris Diallo. « Chaque match est différent. Ce qui se passe en championnat reste en championnat, la Leaders Cup une compétition différente. » Relégable début 2022, en playoffs la saison dernière, Cholet est désormais pensionnaire solide du Top 4. Autrement dit, Cholet est la belle histoire du moment en Betclic ÉLITE. Et un trophée à Saint-Chamond permettrait d’éterniser ces beaux souvenirs avec une nouvelle ligne sur le palmarès du club. « En allant au bout, on pourrait matérialiser tout ce qu’on a fait depuis un an et demi », approuve Boris Dallo. Avec un quart de finale abordable pour démarrer ?
L’œil d’Alain Thinet : « C’est peut-être le quart de finale le plus équilibré sur le papier. Les deux équipes sont dans une bonne dynamique. Il faudra voir si le MSB a récupéré des joueurs par rapport à leur dernier match de Coupe de France où ils ont joué à cinq à Nancy. Mais au final, je dirais quand même que Cholet va passer. »
ASVEL – Metropolitans 92 (20h30)
« On ne peut pas reporter le match », lance, fataliste, Vincent Collet, qui déjà, mercredi, avait prévenu que les Metropolitans 92 ne gagneraient pas la Leaders Cup. « Je n’y ai pas prêté attention, je ne suis pas d’accord », dit de son côté Victor Wembanyama. Toujours est-il que Boulogne-Levallois arrive très diminué à Saint-Chamond, à tel point qu’un Espoir ne s’étant encore jamais entraîné avec l’équipe professionnelle a été appelé en renfort dans la Loire : Daniel Isay, poste 2-3 qui cartonnait avec les U18 d’Aix-Venelles l’an dernier (20,7 points). Le pigiste Justin James est resté inactif jeudi, tandis qu’Anzejs Pasecniks n’a pas souhaité disputer la Leaders Cup et que Tremont Waters a été secrètement espéré, en vain. « On va essayer d’être le plus compétitif possible mais on est conscient de nos limites », affirme le technicien normand. « J’espère que l’on pourra offrir une résistance plus conséquente qu’à Monaco. Mais c’est dommage, je faisais un petit objectif de cette compétition. J’aurais aimé aller le plus loin possible mais c’est comme ça. »
Malgré ce discours résigné, les Mets pourront tout de même trouver une source d’inspiration avec ce qu’a proposé la Chorale à sept pros mercredi à l’Astroballe, poussant l’ASVEL jusque dans ses derniers retranchements (88-89). Et puis, historiquement, la Leaders Cup n’a pas bonne presse dans le plus grand palmarès du basket français. Villeurbanne ne l’a remporté qu’une seule fois, et pour cela, il a fallu passer par un tournoi à domicile sous l’appellation Semaine des As (en 2009). « À l’ASVEL, on veut gagner tous les trophées », commence par plaider T.J. Parker, avant d’admettre. « Bien sûr, on a des souvenirs un peu mitigés en Leaders Cup. Récemment, on perd deux fois en finale contre Monaco et Dijon, on lâche aussi sur un premier tour contre Bourg-en-Bresse. C’est un tournoi particulier. La Leaders Cup, c’est quelque chose qui nous manque. »
L’œil d’Alain Thinet : « Je pense que Villeurbanne passera car l’absence de Waters est trop handicapante pour les Metropolitans 92. Je les ai vu jouer avec et sans, ce n’est pas la même équipe, il y a une grosse différence. En plus, il manque Besson et Henry. L’ASVEL n’est pas forcément au mieux, comme le montre le fait qu’elle ait failli se faire sortir de la Coupe de France par Jean-Denys (Choulet) et la Chorale. Mais logiquement, ce sera Villeurbanne. »
Victor Wembanyama : « Les défenses ciblées sur moi, ça a atteint un seuil inédit »
À Saint-Chamond,
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