La JL Bourg sort Nanterre et honore le rendez-vous monégasque en demi-finale
Hugo Benitez et la JL Bourg ont éliminé Nanterre (2-1)
La JL Bourg n’est pas rancunière. En 2021, après le départ de Savo Vucevic, le club bressan avait longuement espéré l’arrivée de Pascal Donnadieu sur le banc. Mais cela n’avait jamais pu se faire, l’entraîneur privilégiant sa fidélité à la JSF. Force est de constater que les discussions inabouties de l’époque ont permis aux présidents Julien Desbottes et Didier Lamy d’en connaître plus sur les préférences de l’enfant du Mont-Valérien. À peine le buzzer final retenti, les dirigeants bressans ont convié Pascal Donnadieu dans le rond central pour lui offrir l’ovation d’Ékinox et… un jéroboam de rosé. « Ils ont dû prendre des renseignements, je suis un amateur », sourit le mythique coach de Nanterre, tout fraîchement retraité. Il faudra cependant un peu plus que trois litres de vin pour fêter tout ce qui a été accompli par le magicien de Maurice-Thorez ces 37 dernières années, de la première série départementale à l’EuroLeague. « Si Netflix voulait faire une série, il n’y aurait pas meilleur scénario », plaide son homologue Frédéric Fauthoux.
Le hold-up n’était pourtant pas illusoire…
Heureusement, il n’y aura surtout aucun chagrin à noyer dans l’alcool ce lundi côté Nanterre 92. La JSF est tombée les armes à la main, face à une équipe plus forte qu’elle. Et pourtant, à la 35e minute, lorsque les Franciliens avaient ramené un déficit de 16 points à seulement 6 (74-68, 35e minute) avec une contre-attaque en main, la cerise semblait se profiler sur le gâteau… Le parfait match de traînards. « Je vous assure que j’étais persuadé qu’on pouvait le faire à ce moment-là », clame Benjamin Sene, qui n’a pas pu donner plus de 12 minutes en raison d’une épaule trop douloureuse. « À -6, je me suis dit : c’est bon, on est là où on veut être ! » Mais à force de trop tirer sur les mêmes, Nanterre a fini par manquer de lucidité, à l’image de cet alley-oop impossible tenté par Justin Bibbins sur la balle de -4. Une conclusion presque sans regrets; « Ça aurait été un hold-up absolu, un miracle extrême », image Pascal Donnadieu.
En terme de miracles, le druide altoséquanais en connait toutefois un rayon (car comment expliquer sa carrière, sinon ?) mais il n’y en aura pas eu de dernier, sa folle histoire s’arrêtant donc à Bourg-en-Bresse, sur la terre d’un nouveau grand du championnat. Côté JL, une demi-finale une fois, cela peut être l’instantané d’une saison réussie. Deux d’affilée, ce n’est plus un hasard, mais le signe d’un nouveau statut. Surtout quand elles se couplent avec une finale de Leaders Cup (en 2023) et une finale européenne… « Cela prouve la régularité et la solidité du club », avance Frédéric Fauthoux.
Une deuxième demi-finale consécutive pour la Jeu
Celle de l’an dernier pouvait être considéré comme une surprise, décrochée sans l’avantage du terrain face à Dijon. Mais ce dernier carré version 2024 relève d’une forme de logique absolue, tant la JL Bourg a toujours semblé en position de se qualifier, même sans avoir recours à cette belle décisive. « Il y avait une forme d’irrationnel dans notre victoire samedi et je savais qu’on le payerait ce soir », admet Pascal Donnadieu. La Jeu avait plus de taille, plus de rotations, plus de talent (comme les 18 points à 7/8 de Maksim Salash), plus d’expérience. Plus de tout, en somme (90-74, score final)… Et finalement, Nanterre, n’était quand même pas si loin. À partir de jeudi, les rôles vont s’inverser, avec un costume d’outsider pour les Bressans face à l’ogre monégasque. Et si on leur dit qu’ils auront, comme la JSF, une balle pour revenir à -4 à la 35e minute du match décisif, il y aura sûrement du monde pour signer…
À Bourg-en-Bresse,
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