La JL Bourg remporte un duel titanesque contre Paris !
Isiaha Mike a scellé la victoire burgienne
S’il n’y avait pas un froid saisissant sur le parvis d’Ékinox, on aurait presque pu jurer que l’on était en juin, au plus fort d’une série de playoffs. Tout y était : l’intensité, folle, la tension, palpable, et la qualité de jeu, exceptionnelle. Et puis l’allégresse du vainqueur, presque démesurée pour une simple rencontre de saison régulière. De rares scènes de liesse pour un mois de décembre, à la hauteur des émotions véhiculées tout au long de la soirée à Bourg-en-Bresse. « Ce match a été une excellente publicité pour le championnat de France », reconnaissait Tuomas Iisalo. Mais l’entraîneur parisien avait la mine des mauvais jours, laissant l’euphorie du côté de la JL Bourg. « Il est où le président ?! », a-t-on ainsi entendu dans les couloirs menant au vestiaire burgien, entre moult célébrations et démonstrations de joie.
Quelle intensité !
Pour en arriver à une telle libération, « à [sa] victoire référence de la saison » (dixit Bodian Massa), la JL Bourg a dû traverser tous les états : la frustration d’une première mi-temps médiocre (38-45), avec un horrifiant ratio passes décisives / balles perdues (2 – 10) au plus fort de la tempête, la révolte puis le soulagement, au bout de l’effort. « J’ai rarement vécu un match avec une telle intensité », articulait l’ancien pivot de la SIG Strasbourg, auteur de l’interception décisive sur T.J. Shorts à 30 secondes du buzzer. Et de fait, cela a couru des quatre côtés du terrain, cela a tapé dans tous les sens, cela a bastonné, cela a parlé, notamment entre ceux qui se connaissaient bien (Jeremy Morgan face à tous ses anciens coéquipiers de Bonn). Comme si chaque équipe voulait montrer que c’était elle qui était la plus à même de perturber l’hégémonie du duo ASVEL – Monaco. « Si l’on voulait envoyer un message ? On parle beaucoup de Paris non ? », répondait Freddy Fauthoux dans un sourire, auteur d’un choix technique gagnant en inscrivant le meneur E.J. Rowland (auteur de 12 points en seconde mi-temps) sur la feuille de match plutôt que le pivot Godwin Omenaka. « Ça fait un moment qu’on dit qu’on veut être en haut du championnat mais il fallait aussi se prouver que l’on peut y être. »
Cela a semblé compliqué pendant pratiquement trois quart-temps (44-54, 27e minute), avec Paris qui dictait sa loi grâce à ses talents individuels, T.J. Shorts et Nadir Hifi en tête. Sauf que quelque chose a changé. L’intensité, déjà, oui, avec une JL Bourg qui s’est mise à la hauteur de la frénésie parisienne. Mais surtout la défense, soudainement capable d’enrayer la vitesse francilienne. « Si on arrivait à matcher leur intensité, à stopper leur jeu rapide et à contrôler le rebond, on savait qu’on allait se donner plus de chances de gagner », reconnaissait Bodian Massa. La bataille sous les panneaux a notamment été décisive, incarnant la domination bressane (32-24) et les curieux errements du Paris Basketball, laissant par exemple Maksim Salash inscrire quatre points dans le money-time après un lancer-franc de sa propre équipe. « Seulement cinq rebonds offensifs pour nous, le bon mot est pathétique », pestait Tuomas Iisalo. « On s’est un peu battu nous-mêmes », embrayait Michael Kessens. « On a cumulé les balles perdues, on n’a pas maîtrisé le rebond. Il y a eu trop d’erreurs de notre côté et elles se payent toutes. Bourg a profité de notre léger manque de concentration. »
Isiaha Mike, le héros
La concentration, justement, parlons-en. Quand les trois arbitres ont décidé de faire pleuvoir les fautes techniques dans les quatre dernières minutes (une pour Fauthoux, méritée de son propre aveu, une de Morgan, jugée plus sévère par le coach burgien, et une de Kessens), offrant un matelas de cinq points d’avance à 190 secondes du buzzer final à Paris (72-77), les jeunes pousses de la JL Bourg ne se sont pas désunies, pendant que certains Parisiens, comme Nadir Hifi, se sont éparpillés. « De voir qu’on arrive à avoir autant de sang-froid, c’est de bon augure pour la suite », appréciait Massa. Et surtout, personne n’a voulu jouer au héros, même si Isiaha Mike l’a été, avec le game-winner et le stop sur la dernière possession de Hifi. Les deux tirs décisifs ont été obtenus de manière collective : un drive d’Isiaha Mike pour trouver Zaccharie Risacher dans le corner à 1’25 » (80-81) puis une action certes moins modèle, une percussion de JeQuan Lewis sous le cercle, décalant avec un peu de chance son intérieur canadien à l’extrême opposée du terrain, juste devant le banc parisien, à 4 secondes de la fin. « J’ai l’impression qu’on vient trop en aide les deux fois, les shoots n’étaient pas assez contestés », ressassait Tuomas Iisalo. « On a trouvé des bons paniers en se faisant des passes, c’est ce vers quoi on veut tendre », savourait, a contrario, son homologue aindinois, désormais de retour à la deuxième place du championnat, à égalité avec Villeurbanne et… Paris. Alors vraiment, si c’est toujours comme cela, vivement le mois de juin !
GAME WINNER 🥵
Quel shoot d' Isiaha Mike dans le corner pour passer devant à 4 secondes de la fin ! 🚨@JLBourgBasket @skweektv x #BetclicELITE pic.twitter.com/NzD6ymG6Jk— LNB (@LNBofficiel) December 16, 2023
Comment on dit déjà ? 🤫
WINNING FEEEEEEEELIIIIIINGS ! 🔥#WeRedy pic.twitter.com/jWjkcYQWaf
— JL Bourg Basket (@JLBourgBasket) December 16, 2023
À Bourg-en-Bresse,
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