La JL Bourg en EuroLeague ? Plutôt non, mais…
Maksim Salash et ses coéquipiers ne sont plus qu’à deux victoires d’envoyer la JL Bourg en EuroLeague
Le Real Madrid va-t-il découvrir la saison prochaine la joie de l’autoroute A42, traversant la plaine de l’Ain, pour relier l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry à Bourg-en-Bresse ? La perspective pouvait faire sourire il y a plusieurs mois, lorsque la JL Bourg enchaînait les bons résultats dans son groupe d’EuroCup, mais devient désormais de plus en plus concrète : voici le club bressan à deux matchs de l’EuroLeague.
Qualifiée pour la finale de l’EuroCup, la Jeunesse Laïque disposera d’une invitation automatique en EuroLeague en cas de trophée face au Paris Basketball. De quoi tourmenter les esprits des décideurs burgiens, tiraillés entre raison et passion. Si le club est le seul détenteur du Label Or, correspondant à « l’excellence européenne » selon la LNB, il est aussi très loin d’être dimensionné pour l’EuroLeague, tant structurellement que financièrement. Avec un premier écueil de poids : la salle, beaucoup trop petite pour les standards de l’EuroLeague (3 540 places). À l’image de la Chorale de Roanne en 2007, contrainte de s’exporter à Clermont-Ferrand pour accueillir le gotha européen dans une enceinte plus grande mais sans ferveur, la Jeu pourrait devoir se délocaliser vers Villeurbanne ou Chalon-sur-Saône, même si l’exemple Monaco prouve qu’une dérogation est possible. Et il y a tout le reste : les volets sportifs, avec une saison parallèle en forme d’essoreuse avec 34 matchs face au gratin européen, et financiers, avec des milliers d’euros à engager pour se mettre en conformité avec le cahier des charges. Sans même parler de l’anomalie géographique que constituerait la présence de la préfecture de l’Ain (40 000 habitants), au sein d’un championnat peuplé de métropoles (Vitoria-Gasteiz, ville la moins peuplée avec 250 000 habitants) et d’une Principauté mondialement reconnue…
« Je ne suis pas kamikaze »
Julien Desbottes, président de la JL Bourg
Alors, cela vaut-il le coup de réaliser un rêve pendant une saison en allant s’inviter à la table des grands, quitte à essorer le club pour la suite ? Interrogé jeudi soir, le président Julien Desbottes n’avait pas encore défini une vraie position, même si la tendance est plutôt négative, à l’image du refus de Gran Canaria, vainqueur de l’EuroCup, l’an dernier. « Je n’ai pas envie d’aller trop loin trop vite dans ces réflexions. Je sais que c’est un autre monde. On a un consultant, François Lamy, qui est très au-fait de comment ça se passe. Pour le coup, je vois beaucoup plus de danger à jouer l’EuroLeague l’année prochaine plutôt que de redescendre sportivement vers le milieu de tableau du championnat, au niveau de l’intervalle 6-12 (dans un contexte de discussion sur un éventuel plafond de verre atteint par le club, ndlr). Je ne suis pas kamikaze, je sais à quel point cette compétition est difficile, mais je suis aussi ambitieux, donc j’ai envie de porter la JL Bourg au plus haut. Il y a un côté un peu surréaliste. Maintenant, dans 10 jours, on saura et 10 jours, ce n’est rien. Le cas échéant, il faudra qu’on rencontre les dirigeants de l’EuroLeague. Je me dois, au moins, d’étudier à fond la possibilité d’un ticket sur une année, et de ne pas tout balayer d’un revers de main. C’est le minimum. Ça mérite de mener l’hypothèse aussi loin que possible, pour ne pas avoir le regret de ne pas l’avoir travaillé. J’ai hâte de devoir me poser la question (il sourit) »
La JL Bourg pas vue comme un possible membre à long-terme ?
« Ce n’est pas un scoop ! »Dans le cercle de la JL Bourg, la petite phrase de Paulius Motiejunas a beaucoup fait parler. Questionné par L’Équipe, le PDG de l’EuroLeague a déclaré qu’il « ne voyait pas la JL Bourg comme un possible membre à long terme » de la compétition. De quoi heurter le club ? Pas complètement…
« Que Bourg-en-Bresse ne soit pas le club rêvé pour l’EuroLeague sur le long-terme, ce n’est pas un scoop », rigole le président Julien Desbottes. « Si je découvre maintenant que les instances préfèrent Paris ou Londres à Bourg-en-Bresse, il faudrait que je change de poste. On ne peut pas lutter contre ce contexte. Mais ce qui a été dit était dans une logique de pérennité. Je n’ai pas du tout pris ombrage des propos de Paulius Motiejunas, au contraire. J’en suis presque à partager son avis. »
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