La DNCCG fixe un ultimatum au Limoges CSP : « La situation financière est plus que préoccupante »
Si les joueurs empilent les bons résultats sportifs, le Limoges CSP reste en respiration artificielle
Si Didier Jamot, président du Limoges CSP, vise toujours autant à côté que lors de son interview de mardi après-midi, alors le club a de grands soucis à se faire. Dix minutes après la fin audition auprès de la DNCCG mardi 2 avril après-midi, programmée sur les coups de 14h30, le président limougeaud avait tenu un discours qui se voulait extrêmement rassurant auprès de France 3 Nouvelle Aquitaine : selon lui, tout s’était bien passé, à tel point qu’il ne faudra pas compter sur une communication du gendarme financier car il n’y aura pas de sanction, pas plus que de déficit à la fin de la saison. Quant à l’identité des nouveaux actionnaires, tenue confidentielle, pas la peine de chercher : elle restera confidentielle jusqu’à la fin juin.
L’inquiétude de la DNCCG
Vingt-quatre heures après, la tentative d’apaisement de la part du Cercle Saint-Pierre est déjà vaine, consumée par la dure réalité des propos du vrai décideur, la DNCCG. Car oui, contrairement à ce qu’affirmait Didier Jamot, le gendarme financier a bien pris la parole ce mercredi. En visioconférence avec tous les médias locaux dans la matinée puis en entretien avec BeBasket dans l’après-midi, Patrick Hianasy a fait comprendre qu’il ne partageait absolument pas la sérénité des dirigeants limougeauds. « En tant que contrôleur de gestion de la ligue, à ce stade, j’ai une inquiétude. »
Donc tout ne s’est pas bien passé, visiblement. Au même titre que quatre autres clubs (Le Portel, Boulogne-Levallois, Évreux et Lille), le CSP était convoqué après identification de risques de la DNCCG, suite à la production des comptes intermédiaires.
Commençons par la plus grande affirmation de Didier Jamot : « Il n’y aura pas de sanctions. » Une phrase complètement prématurée au regard du fonctionnement du gendarme financier. « On ne sanctionne pas en séance », rappelle Patrick Hianasy. « On n’est pas dans l’arbitraire. On écoute les gens pendant 1h30, on diligente, on redemande des informations au cas où et on sanctionne éventuellement. Cela ne se décide pas au cours de l’audition. »
Quant à l’absence de déficit, attestée par le club ? « On n’a peut-être pas la même notion de déficit avec Didier Jamot. Ce sont les documents que le club nous a transmis, ce sont eux qui nous ont transmis cette projection. Il n’y a pas de bénéfice dans ce qu’ils nous ont adressé. » Des pertes, donc. « À un montant significativement négatif. » Par rapport aux -742 000 euros du 30 juin 2023 ? On n’en saura pas plus… Tout juste entendra-t-on qu’il est « très important »…
Un risque de non-engagement
Sachant que la Mairie refuse toujours de verser une subvention estimée à 618 000 euros par Patrick Hianasy, l’arrivée concrète des nouveaux investisseurs, promise depuis des semaines, devient impérative. Avec un calendrier bousculé par la DNCCG : Didier Jamot promettait de tout révéler à la fin du mois de juin, le gendarme financier a opté pour un ultimatum au 15 mai 2024. Sans transparence d’ici six semaines, et présence des fonds sur son compte bancaire à ce moment-là, le Limoges CSP verra son avenir remis en question. « Contrairement à ce que dit Monsieur Jamot, qui affirme que l’opération doit être bouclée au 30 juin, nous exigeons qu’elle le soit pour le 15 mai 2024. Il s’agit d’une date très importante pour nous : c’est le jour où l’on communique la prévision de résultats au 30 juin 2024, qui est la première version du budget. »
Une échéance au 15 mai
À ce jour, la DNCCG connait simplement le nom de la personne qui représente le groupe d’investisseurs. En séance, le CSP a fait signer un accord de confidentialité aux représentants du gendarme financier, assez courant dans les fusions – acquisitions. Ainsi, le montant de l’apport des mécènes restera secret. Mais une promesse de financement n’est de toute façon pas de nature à convaincre la DNCCG. « Je suis comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois », répète Patrick Hianasy. « Je ne crois pas en une feuille de papier A4 sur laquelle il y a la signature de quelqu’un. On a déjà vu ça dans le football ou le basket : on vient se présenter à la DNCCG avec l’engagement de verser des fonds et l’argent n’arrive jamais. Nous avons fixé une échéance au 15 mai où nous exigeons des preuves. Or, la seule preuve que je connais, c’est de l’argent sur le compte bancaire du club. » Et dans le cas inverse ? « Il y aura un risque de non-engagement sur la saison 2024-2025. La situation financière du CSP est plus que préoccupante. » Plus que 42 jours…
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