La Chambre régionale des comptes a publié, mardi 7 janvier, un rapport d’observations définitives concernant la gestion de l’association ASVEL Basket, responsable de la section amateure du célèbre club villeurbannais, sur les exercices 2018-2019 à 2022-2023. Bien que le rapport salue les performances sportives de l’ASVEL sur la scène nationale et européenne, ainsi que dans le domaine amateur, il met en lumière une série de dysfonctionnements et des choix budgétaires controversés.
Une hausse des dépenses sans résultats sportifs mesurables
Le rapport pointe notamment le triplement des dépenses du centre de formation depuis son déménagement en 2019 à la Tony Parker Adequat Academy, à Gerland. Le coût annuel par joueur est passé de 20 000 € en 2018-2019 à 40 000 € en 2022-2023, sans que cela ne s’accompagne d’une amélioration significative des performances sportives des jeunes joueurs.
Par ailleurs, l’association a intégré un nombre croissant de joueurs considérés comme « partenaires d’entraînement », un statut qui échappe au contrôle de la Fédération française de basket-ball (FFBB) et de la DRAJES. Leur effectif est passé de six à onze sur la période examinée.
Une gouvernance en question
La Chambre régionale des comptes dénonce également des lacunes dans la gouvernance de l’association, marquée par un manque de transparence et un non-respect des obligations administratives. Des dysfonctionnements tels que l’absence de déclaration auprès de la préfecture et une gouvernance peu démocratique sont relevés.
L’association dépend de plus en plus des subventions d’équilibre versées par la société SAS Asvel Basket, en charge de la section professionnelle, ce qui fragilise son autonomie financière.
Douze recommandations pour redresser la situation
Pour répondre à ces constats, la Chambre régionale des comptes a formulé douze recommandations à l’intention de l’association ASVEL Basket, présidée par Pierre Grall. Ces mesures concernent principalement la gouvernance, la gestion budgétaire et le respect des obligations administratives.
Un modèle en question
Bien que l’association ASVEL Basket ait cherché à dynamiser la vie associative depuis 2019 avec la création de commissions et d’un comité de pilotage, le rapport souligne que cette ambition reste secondaire par rapport à la priorité accordée aux résultats sportifs. Cette dépendance croissante vis-à-vis de la structure professionnelle et les choix budgétaires contestés appellent à une réflexion sur la pérennité du modèle actuel.
Reste à savoir si l’association suivra les recommandations pour corriger le tir et redonner à sa section amateure une gestion exemplaire.
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