La Belgique compte sur son « Belgian Cats show » pour sortir les Bleues et enfin atteindre la finale
Depuis cinq ans, l’équipe nationale de Belgique enchaîne les bons résultats sur la scène internationale. Les Belgian Cats, comme elles se surnomment, ont surpris le monde du basket lors de la Coupe du monde 2018, avec notamment un clinic de basket contre l’équipe de France de Valérie Garnier en quarts de finale puis une médaille de bronze à la clé. Depuis, elles ont fait preuve de constance, avec une nouvelle médaille de bronze, à l’EuroBasket 2021, des quarts de finale aux Jeux olympiques 2021 et Coupe du monde 2022, mais jamais elles n’ont réussi à atteindre la finale. Chose qu’elles comptent faire ce dimanche en venant à bout de l’équipe de France, qui l’en avait empêché à Belgrade en 2019.
Emma Meesseman, probablement « la meilleure joueuse européenne«
Ces échecs répétés en quarts et demi-finales ont marqué les Belgian Cats, qui en ont tiré une riche expérience et annoncent avoir enfin trouvé la confiance nécessaire pour franchir un pallier. Les membres clés de l’effectif, qui composent l’excellent cinq majeur de la sélection du plat pays, sont ou s’approchent de leur prime. Ainsi, l’intérieure Kyara Linskens compte 26 printemps, la meneuse Julie Allemand fêtera ses 27 ans le 6 juillet, l’ailière Antonio Delaere soufflera elle ses 29 bougies trois semaines plus tard alors que l’autre meneuse Julie Vanloo a passé le cap des 30 ans, tout comme la star de l’équipe, Emma Meesseman. Cette dernière possède une bonne tête de MVP, elle qui a réalisé le premier triple-double de l’histoire de l’EuroBasket lors du quart de finale contre la Serbie jeudi. « Je pense qu’à l’heure actuelle c’est la meilleure joueuse européenne, a avoué l’ailière de l’équipe de France Valériane Vukosavljevic avant la demi-finale. Elle l’a montrée sur la saison d’EuroLeague. Elle fait une énorme compétition mais finalement elle fait du Emma. Elle a envie d’amener son pays sur une finale. »
35 passes décisives contre la Serbie jeudi
Très polyvalente, la championne WNBA 2019 peut poser la balle au sol et exprimer sa grande créativité dans un jeu très ouvert. Le fameux « Belgian Cats show » comme l’appelle Julie Allemand. Cette dernière en est la fer de lance, avec ses 10,3 passes décisives en moyenne. Libérée, la meneuse de l’ASVEL Féminin se régale en transition et régale ses coéquipières, qui adore faire de même avec leurs coéquipières. Elles ont ainsi distillé 35 passes décisives face à la Serbie jeudi, après avoir battu le record de l’histoire de l’EuroBasket avec 37 offrandes sur leur premier match face à Israël. Ce jeu de relance, la sélection de Rachid Meziane va tenter de le mettre en place ce samedi pour venir à bout des Bleues. « Si on veut jouer du jeu placé, on sait que ça va être difficile », prévient Julie Vanloo, joueuse ultra-spectaculaire qui s’est imposée comme la leader de Lattes-Montpellier – où elle joue avec sa compatriote Kyara Linskens. « Elles jouent un beau basket, elles ont des joueuses talentueuses, reconnaît sans problème Valériane Vukosavljevic. Maintenant je pense que la Serbie n’a pas fait le premier match qu’elles auraient aimé faire. Les Belges se sont installées dans un confort, il faut proposer autre chose que ce que les adversaires ont proposé jusque là », avance l’ailière de Prague. Pour contrecarrer le « Belgian Cats show », les tricolores devront durcir le ton d’entrée, fermer les espaces, ralentir le rythme et imposer leur impact physique et athlétique.
Showtime by the Cats 🎩#EuroBasketWomen pic.twitter.com/Rvp4jcUG05
— #EuroBasketWomen 2023 (@EuroBasketWomen) June 22, 2023
LIRE AUSSI. Rachid Meziane, le Bleu des Belges : « L’impression que c’était écrit qu’on allait affronter la France »
Cependant, Rachid Meziane connaît ce jeu par cœur, lui qui a été assistant de l’équipe de France entre 2014 et 2021. Il saura ainsi prévenir son groupe. Nommé sélectionneur de l’équipe nationale fin 2022, le Clermontois n’a pas souhaité révolutionner le jeu belge à sa prise de fonction. Au contraire même, grâce à une très bonne relation avec ses cadres, il leur laisse la liberté qu’elles affectionnent tant. Et ça marche. « Il adore le Belgian Cats show », annonce même Julie Allemand, qui rappelle aussi « qu’il ne l’a pas créé ». Le vice-champion de France 2023 confirme. « Ça matche avec mon style de jeu. On a des joueuses qui ont du talent plein les mains, qui sont très polyvalentes. Elles savent aussi sublimer leurs partenaires. » Ainsi, il était hors de question pour lui de changer les habitudes, surtout « quand on a peu de temps, quand on est à l’année 0 d’un projet. » L’entente entre le coach et les joueuses donne un sentiment de confiance total. « Ce que j’apprécie dans cette équipe là, c’est qu’elles sont coachables et entraînables. Je kiffe cette aventure », s’extasie le coach de Villeneuve d’Ascq, qui va vivre un match à la « saveur forcément particulière » ce dimanche, de même que Julie Allemand et ses coéquipières belges évoluant en LFB. « C’est spécial parce que ça fait six ans que je joue en France. C’est un peu ma deuxième maison. Ce sont des amies. J’adore jouer la France car la France est une grande équipe. Et j’adore jouer les grandes équipes. » Voilà qui promet un grand match entre deux grandes équipes.
Commentaires