Joel Embiid dit non aux Bleus et jouera les JO avec les États-Unis !

Après des mois d’un suspense malsain, Joel Embiid a tranché : selon ESPN, le MVP de NBA s’est rendu dans le Colorado cette semaine afin d’annoncer à Grant Hill, le manager général de la sélection américaine, sa décision de disputer les Jeux Olympiques avec les États-Unis, le pays où il vit depuis 2010.

Joel Embiid, the NBA’s reigning Most Valuable Player, has committed to play for Team USA at the Paris 2024 Olympics, sources told ESPN on Thursday.

Embiid informed Team USA executive director Grant Hill of his decision on Thursday morning, sources said, just days after the two… pic.twitter.com/W2dfW71aMs

— Ramona Shelburne (@ramonashelburne) October 5, 2023

Plus de sept ans de discussions avec les Bleus…

La superstar des Sixers a donc repoussé les avances du Cameroun, son pays natal dont le dossier avait repris de l’épaisseur depuis le gain d’un ticket pour le TQO, et de l’équipe de France, qui lui faisait de l’œil depuis plus de… sept ans. Dès 2016, la fédération était allée rencontrer le natif de Yaoundé. Une première entrevue où le joueur avait manifesté son intérêt pour le maillot bleu, mais restée sans lendemain, jusqu’à deux phrases anodines prononcées en janvier 2018 lors d’un match NBA délocalisé à Londres. « L’équipe de France ? C’est une possibilité. Ce serait une belle opportunité. » Sauf que l’accueil des cadres de l’équipe de France avait été tempéré au mieux, glacial en général. « Pour moi, jouer pour un pays avec lequel tu n’as pas d’attaches, c’est dérangeant », avait twitté Evan Fournier. « L’équipe nationale n’est pas juste un challenge sportif. Ce n’est pas contre Joel. Ça me dérange quand les autres sélections le font, c’est donc valable pour les Bleus. Ensuite, le respect pour Rudy il est où ? Et les autres qui font des sacrifices tous les étés pour l’équipe de France ? »

Ce qui n’avait pas empêché Embiid d’entamer lui-même les démarches pour obtenir un passeport français, de contacter certains Bleus afin d’exprimer ses intentions de porter un jour le maillot de l’équipe de France. Un fantasme que l’on pensait alors pratiquement devenu réalité en juillet 2020 lorsque le nom de Joel Hans Embiid fit irruption au milieu de milliers d’anonymes dans les naturalisations inscrites au Journal Officiel de la République Française n°0154 du 5 juillet 2022.

Le pivot vedette de Philadelphie était donc devenu Français. Mais l’EuroBasket 2022 ? Ce fut non, à cause d’un pépin physique. « Il aurait bien voulu jouer, s’il n’était pas blessé », assurait Boris Diaw à L’Équipe. La Coupe du Monde 2023 ? Encore non, en raison de son mariage cette fois. Et les Jeux Olympiques 2024, son unique objectif international depuis le début ? Ce sera oui… mais non, pour de bon cette fois. Les JO, OK, mais avec Team USA, longtemps absent de la course, même pas considéré lors des prémices de ses réflexions, jusqu’à sa déclaration surprise concernant l’obtention d’un passeport américain en septembre 2022. Soit un refus définitif pour l’équipe de France, baladée de bout en bout par les tergiversations d’un joueur désireux d’ajouter l’or olympique à un palmarès vierge de tout titre collectif. « Nous sommes restés en contact depuis qu’il a dit qu’il voulait jouer pour nous il y a deux ans », nous disait Boris Diaw fin août à Jakarta. « C’était son choix, son ressort personnel de faire les démarches personnelles pour jouer en équipe de France. Mais je ne dis pas qu’il n’y a pas eu rétractation depuis… »

La seule faiblesse américaine gommée

Une rétractation spectaculaire, pour ne pas dire plus, qui bouleverse drastiquement le rapport des forces à moins de dix mois de l’échéance olympique. Alors que les dernières campagnes internationales ont prouvé que les États-Unis n’avaient plus de marge sur personne, la perte progressive de leur hégémonie était surtout imputable au poste 5, pratiquement devenu un champ de ruines. Sans Anthony Davis, seul big man réellement dominant mais absent depuis le Mondial 2014, la raquette faisait office de faiblesse récurrente depuis plusieurs étés : le trio Brook Lopez – Mason Plumlee – Myles Turner en 2019, Bam Adebayo en seul vrai pivot lors des JO 2021 puis les jeunes Jaren Jackson Jr – Walker Kessler le mois dernier à Manille. En 2019 et 2021, lorsque les Bleus avaient signé l’exploit contre Team USA, Rudy Gobert s’était toujours régalé dans la raquette. Forcément, l’arrivée du MVP en titre sous le maillot américain va considérablement changer la donne. Surtout que son engagement vient s’inscrire au milieu d’une pléiade de superstars désireuses de venir défendre la bannière étoilée à Villeneuve-d’Ascq et Paris : LeBron James, Stephen Curry, Kevin Durant, Anthony Davis, DeMar DeRozan, Kyrie Irving, Kawhi Leonard, Paul George, etc. Mais l’honneur fédéral est sauf : au moins Joel Embiid a-t-il respecté l’ultimatum du 10 octobre imposé par la FFBB…