Toujours invaincue en décembre, la JL Bourg s’offre Gran Canaria et se qualifie déjà pour les playoffs !
Jeremy Morgan arrache un ballon à Andrew Albicy, le banc burgien exulte
En repartant en sprintant vers le vestiaire d’où émanait déjà l’écho des premières effluves de joie, JeQuan Lewis a pris le temps de s’arrêter à la hauteur de Bodian Massa, retenu au micro de BeBasket. « He is the GOAT », a glissé le meneur américain (littéralement, « c’est le meilleur de tous les temps », ndlr), avant de reprendre sa course vers les célébrations. Sur la prolongation, c’est vrai, l’enfant de Fos-Provence avait au moins l’air du go-to-guy de la JL Bourg : un 4/4 aux lancers-francs, un tir à cinq mètres après un short-roll initié par JeQuan Lewis, un autre en crochet ligne de fond, un superbe renversement pour le poignet magique de Bryce Brown. 8 points, 2 rebonds et 1 passe décisive au total, pour un impact majeur sur la qualification burgienne. « Ma prolongation ? Je ne sais pas, je ne pensais à rien du tout », a évacué le pivot burgien dans un sourire.
Massa, un échec évitable si bien digéré
Ou plutôt si… Sûrement repensait-il à ce petit hook main droite quasiment seul à un mètre du cercle, gaspillé à 17 secondes du buzzer final alors qu’il aurait certainement offert la victoire à la JL Bourg (76-74). Sur le rebond suivant, Jeremy Morgan faisait ensuite faute sur l’éternel A.J. Slaughter (23 points), qui envoyait les deux équipes en prolongation (76-76). « Cet échec m’était resté dans la tête », admet Massa. « Cela aurait pu être un coup de machette pour eux. Mais il fallait aussi se dire que ce n’est pas à cause de mon tir raté qu’on est parti en prolongation. Je suis passé à autre chose car j’ai la chance d’avoir des coéquipiers qui croient en moi et qui m’ont vite fait comprendre que je devais prendre mes responsabilités. » À l’image du quadragénaire, E.J. Rowland, venu lui souffler à l’oreille dans l’intervalle. « Le basket est une affaire de détails », glisse le meneur vétéran. « Parfois, vous pouvez avoir le shoot le plus facile au monde et le rater, ou rentrer un shoot très difficile. Tout ne va pas toujours dans notre sens. Cela aurait été incroyablement simple pour lui de baisser les bras et de se résigner. Mais il a montré du caractère, comme toute l’équipe. »
Encore jeune sur la scène continentale, avec une seule saison de BCL dans les pattes avec Strasbourg, Bodian Massa a signé l’un de ses actes de naissance en Coupe d’Europe (16 points à 6/9, 5 rebonds et 3 passes décisives pour 22 d’évaluation en 24 minutes). « En fait, je voulais juste rendre à mes coéquipiers ce que je n’avais pas réussi à faire à la fin du match », conclut-il. Mission accomplie, donc. Même si, au final, son coup de chaud en prolongation ne pourra être perçu que comme le symbole d’un très fort collectif, d’une densité sans équivalent en France, si ce n’est Monaco et Paris, qui permet à la JL Bourg de tout broyer sur son passage depuis quatre semaines. « Si Bodian a terminé les actions, c’est parce que d’autres joueurs à côté sont très dangereux et lui ont ouvert les espaces », souligne Frédéric Fauthoux. « Il faut savoir attendre son moment. Il a été très propre, a livré un très bon match mais je n’oublierai jamais que c’est parce que tout le monde sait ce qu’il a à faire et va se placer au bon endroit. »
Objectif Top 2 !
Extrêmement enthousiasmante en première mi-temps (51-36), beaucoup plus poussive ensuite face à la réaction d’orgueil des coéquipiers de Pierre Pelos (qui a raté son retour avec seulement 3 points à 1/4 en 15 minutes) mais terriblement forte mentalement pour ne pas craquer en prolongation (92-84) face au retour inespéré des Espagnols (qui n’avaient plus été à égalité depuis la… 8e minute), la JL Bourg continue ainsi son impressionnant mois de décembre. Neuf matchs depuis sa défaite contre l’ASVEL le 26 novembre, neuf victoires d’affilée, et un énorme gibier accroché au tableau de chasse : Gran Canaria, le tenant du titre. Et sans que ce ne soit perçu comme un exploit… « Ce match, c’est Top 3, voire Top 2, depuis que je suis là », savoure Freddy Fauthoux, qui retrouvera ainsi les playoffs de l’EuroCup (où la Jeu a rejoint le seul autre qualifié, Paris), un an après une élimination au goût d’inachevé dès les 1/8e de finale à Patras. Justement, tout l’enjeu désormais sera de ne pas voir ces fameux 1/8e de finale. Les deux premières places du groupe sont directement qualificatives pour les quarts de finale, et la JL Bourg est maintenant seule en tête (11v-2d). Surtout, elle a montré qu’elle était peut-être bien la meilleure équipe de la poule…
À Bourg-en-Bresse,
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