La JL Bourg est en demi-finale de l’EuroCup !
Kevin Kokila, Maksim Salash et les Bressans peuvent fêter l’évènement avec leur public : les voici en demi-finale d’EuroCup !
À quoi pensait-il lorsqu’il s’est mis, l’espace d’un instant, à battre la mesure sur Bella Ciao au beau milieu de la salle alors que le buzzer s’apprêtait à retentir ? À sa prise de pouvoir, en 2012, lorsque la JL Bourg s’enfonçait dans le ventre mou de la Pro B, enchaînant les 11e place pour renforcer le spleen des années passées à jouer le rôle de Petit Poucet en Pro A ? À ce projet club, un document de plusieurs dizaines de pages, détaillant sa vision de développement pour la JL Bourg ? À toutes ces opportunités manquées, d’enfin vivre un grand moment sportif : les finales perdues en Leaders Cup, la frustration du Covid, ce premier 1/8e de finale européen traversé comme une ombre à Patras ?
Un fabuleux troisième quart-temps
Qui sait où sont parties les pensées de Julien Desbottes à ce moment-là ? Peu importe, au final : le président de la JL Bourg avait juste l’air de vivre le moment le plus fort de son mandat, étreignant tous les salariés du club dans le couloir menant vers les entrailles d’Ékinox, avec une accolade appuyée pour François Lamy, l’un des hommes prouvant que l’on peut continuer à grandir lorsque l’on sait s’entourer et qu’on mise sur le savoir-faire. « C’est la récompense d’une politique de club menée depuis un certain temps », appuie Frédéric Fauthoux, un coach à l’avenir incertain mais qui aura mené la JL Bourg vers les plus beaux résultats de son histoire en l’espace de deux ans, avec une demi-finale de Betclic ÉLITE et désormais un dernier carré d’EuroCup. « Pour avoir des résultats comme cela, il faut se maintenir longtemps au haut-niveau. Cela récompenser le travail de plusieurs années des dirigeants et des collectivités. C’est un vrai signal et une vraie récompense. » Une récompense, on l’aura compris, qui a pris corps lors d’un troisième acte fabuleux contre Prometey.
Alors que les Ukrainiens étaient dangereusement proches à la mi-temps (45-44), au vu de leur étonnante fébrilité (10 balles perdues), une séquence de dix minutes a suffi pour cimenter la plus grande performance de l’histoire de la Jeunesse Laïque. « Le troisième quart-temps a été exceptionnel (34-13) », souligne Zaccharie Risacher, dont le petit match a confirmé la maxime martelée par son club depuis son arrivée : l’équipe n’a pas été construite pour lui, mais avec lui. Et quand lui a signé une triste performance, la plus faible de toute sa saison (3 points à 0/7 et 3 balles perdues pour -6 d’évaluation en 20 minutes), le rendement global n’en a pas souffert car d’autres peuvent prendre le relais. Ainsi, Axel Julien avait allumé la mèche avec trois tirs primés consécutifs en première mi-temps (29-21, 13e minute) et Kevin Kokila s’est chargé de retourner Ékinox, incarnant formidablement l’intensité burgienne déployée au cours de ce fabuleux troisième quart-temps, à l’image de ce formidable contre sur les 217 centimètres de l’immense Ondrej Balvin (19 points et 14 rebonds), toute rage dehors. « Kevin ? Son passage était incroyable. Kevin, il est incroyable de toute façon », lâchait Zaccharie Risacher, dans un dernier élan, avant d’être happé par Fabrice Serrano, direction les vestiaires.
« Une vraie opportunité d’aller encore plus loin ! »
« On a fait une vraie, vraie entrée de deuxième mi-temps », savourait ensuite, plus posément, l’international angolais (16 d’évaluation), facteur X de l’énorme série burgienne (de 52-49 à 75-55 en six minutes). « Tout le monde était au diapason, tout le monde était appliqué, tout le monde a mis l’énergie. Les stops nous ont donné du rythme pour l’attaque et on a eu de la réussite pour creuser l’écart ensuite. » C’est simple le basket, dit comme ça… Mais c’est aussi, peut-être, une question de fierté tant lui et Bodian Massa se sont laissés marcher dessus par les intérieurs de Cholet samedi, au même endroit. Coincés entre quatre murs lundi par Frédéric Fauthoux, les deux pivots ont eu du mal à rentrer dans la rencontre, laissant lMaksim Salash magnifiquement masquer l’absence d’un troisième pivot en première période, avant de tout emporter sur leur passage après la pause… « Leur réaction a été superbe, ce sont des choses qu’ils peuvent faire à chaque match », applaudit Frédéric Fauthoux, pas peu fier de rejoindre le dernier carré continental avec une doublette 100% française dans la raquette.
Et maintenant ? « On a une vraie opportunité d’aller encore plus loin », lance le technicien landais. Avec l’avantage du terrain garanti en demi-finale, contre le Besiktas Istanbul ou l’Hapoël Tel-Aviv (de Jaylen Hoard), la JL Bourg peut effectivement se prendre à rêver en (très) grand. « Il y a un vrai état d’esprit dans cette équipe, un effectif construit pour gagner quelque chose. On ne s’interdit rien, le club non plus. » Un club issu d’une petite ville de 40 000 habitants, ce qui ne l’empêche pourtant pas de se retrouver dans un dernier carré continental, potentiellement aux côtés d’autres mégalopoles comme Paris, Londres, Tel-Aviv ou Istanbul… « On veut mettre la lumière sur Bourg et la JL », clame Zaccharie Risacher. Une demi-finale de Coupe d’Europe est plutôt un bon moyen de le faire…
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