ITW Sarah Michel : « Une nouvelle ère avec les Bleues »
Dimanche, à Marseille, pour le premier match amical de cette campagne estivale 2022 (contre la Bosnie-Herzégovine), les 15 joueuses de l’équipe de France cumuleront un total de 419 sélections. Dont 300 rien que pour le trio Héléna Ciak – Sarah Michel – Alexia Chartereau. Derrière elles, une seule autre médaillée olympique (Marine Fauthoux) et surtout une flopée de nouvelles têtes : deux novices, avec Marie Pardon et Assitan Koné, et toute une poignée de filles n’affichant même pas 5 sélections au compteur (Mamignan Touré, Ornella Bankolé, Kendra Chery, Caroline Hériaud, Marie-Ève Paget, Ana Tadic).
Sacrée championne de France pour la troisième fois de sa carrière en juin, Sarah Michel (1,80 m, 33 ans) devrait donc faire partie des cadres des Bleues pour cet été. Si elle a longuement dû attendre pour revêtir le maillot tricolore, patientant jusqu’à ses 27 ans, l’arrière de Bourges est désormais devenue incontournable, quadruple médaillée (triple vice-championne d’Europe et une troisième place aux JO). Et même si l’équipe de France ne partira pas favorite pour un podium en Australie le mois prochain, la Francilienne rêve d’élargir son palmarès.
Sarah, dimanche contre la Bosnie-Herzégovine, vous serez la deuxième joueuse la plus capée du groupe France pour votre 105e sélection (derrière Héléna Ciak). Cela ressemble à un changement de costume…
C’est particulier ! Il y a beaucoup de nouvelles têtes cet été, même si les filles sont dans le groupe élargi depuis un moment. Ça amène un peu de jeunesse, un peu de fraîcheur et c’est vrai que c’est marrant maintenant de se retrouver parmi les plus capées. J’essaye d’apporter mon expérience et ma connaissance du jeu. Elles me posent des questions, je leur réponds. J’essaye d’être disponible au maximum et de montrer la voie sur l’engagement, l’intensité et la motivation.
Vous avez démarré la préparation le mardi 9 août. Comment se sont passés ces dix premiers jours de stage ?
Plutôt bien ! On progresse un petit peu chaque jour. On essaye de mettre des nouvelles choses en place, de trouver des repères et des connexions entre nous puisqu’il y en a beaucoup avec qui on n’a jamais joué et qu’on découvre. Je trouve que les jeunes apportent une bonne dynamique, un bon état d’esprit. C’est ce que l’on demande au départ. Elles amènent leur jeunesse, leur folie et surtout du talent car elles en ont beaucoup. Elles ont plein de choses à montrer, ça va être cool !
« La défaite contre la Chine a montré notre marge de progression »
L’équipe de France devrait être extrêmement rajeunie lors de la Coupe du Monde cet été. Contrairement aux autres années, l’objectif médaille n’est pas clairement affiché…
On n’a pas encore vraiment parlé des objectifs. Après, même si c’est une équipe jeune, tout le monde a envie de faire de belles choses. Mais c’est vrai que c’est plus compliqué lorsqu’on est en reconstruction. Je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose de bien. Il y a une préparation plus longue que lors des fenêtres FIBA, il y aura plus de travail et de sérénité. Les objectifs ne seront peut-être pas aussi élevés que lors des autres années, que lors d’une fin de cycle, mais avec la France, il y a toujours des belles choses à aller chercher.
Quels ont été les premiers axes de travail de la préparation ?
On a travaillé la transition car beaucoup de joueuses peuvent être efficaces dans ce domaine. Aussi les repères en défense, avec quelques ajustements. Il y a eu la mise en place de quelques systèmes, mais pas trop pour l’instant car il faut intégrer les spacings, les timings, etc. On a surtout insisté sur les bases défensives et sur le fait de développer du jeu rapide.
Personnellement, vous n’étiez pas présente lors du tournoi de qualification en février à Belgrade. L’équipe de France a montré un visage inquiétant avec deux défaites, dont une claque face à la Chine (70-103). Vous ne vous étiez plus retrouvées depuis. Ressentez-vous encore des stigmates de cette rencontre ou la page est-elle tournée ?
Les filles présentes en février étaient forcément déçues, touchées. Mais c’est vraiment un groupe en reconstruction avec un nouveau staff, de nouvelles joueuses. Il y a plein de choses qui étaient à améliorer. Elles ont joué contre une équipe de Chine qui est très forte, qui aurait dû terminer plus haut que leur place (quart de finaliste) aux Jeux Olympiques. C’est sûr que c’était décevant mais la qualification reste l’essentiel. On vient de rejouer la Chine cette semaine en préparation : il y a eu de meilleures choses, de l’intensité, du contact. On a réussi à rivaliser avec cette équipe là. Je ne suis pas inquiète. Je dirais plus que cette rencontre a montré notre marge de progression.
« On veut toujours ramener le plus de médailles possibles »
Vous entamez le troisième rassemblement avec le nouveau sélectionneur Jean-Aimé Toupane. Sa patte commence-t-elle à prendre ? Les deux parties s’apprivoisent-elles mieux ?
On apprend à se connaître, des deux côtés. Cet été, il a plus de temps pour mettre des choses en place que lors des fenêtres, qui représentent un contexte vraiment particulier et compliqué pour démarrer. Là, il peut plus s’exprimer, montrer ce qu’il veut qu’on fasse. Quand on a plus de temps, les choses deviennent plus claires.
Ressentez-vous vraiment le sentiment d’un nouveau chapitre en équipe de France ?
Je pense que c’est une nouvelle ère. Le staff apprend à nous découvrir, on apprend à découvrir le staff. Il y a des nouvelles demandes, des nouvelles choses qu’on voit, beaucoup de nouvelles têtes. C’est un nouveau chapitre mais on reste dans la continuité de ce que la France veut faire : on veut toujours être intense en défense, toujours courir et ramener le plus de médailles possibles (elle rit). On a les mêmes ambitions, on veut monter sur les plus belles marches ! Il y a juste une nouvelle trame de travail. On essaye que tout le monde réussisse à trouver sa place et s’investisse au mieux.
À Marseille,
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