ITW Mathis Dossou-Yovo : « Au SQBB, ça va au-delà du basket »
Il est des joueurs qui marquent l’histoire d’un club en quelques saisons seulement, de part leurs performances ou leur personnalité. Mathis Dossou-Yovo (2,06 m, 23 ans) est indéniablement l’un d’eux. Arrivé sur la pointe des pieds à l’été 2022, le natif de Châteauroux laissera inévitablement une trace dans les livres d’or du SQBB après deux superbes saisons, tant individuelles que collectives, passées dans l’Aisne. MVP de Pro B en 2023 (16,2 points et 8,4 rebonds) pour permettre au club de retrouver l’élite, All-Star cette année pour mener l’équipe en playoffs (6ème du classement de Betclic ELITE), l’intérieur a littéralement explosé sous les ordres de Julien Mahé et décidé de tenter une première aventure à l’étranger cet été. Le futur joueur d’Oldenburg en Bundesliga revient sur son incroyable aventure à Saint-Quentin, sa relation avec le club comme avec son coach et sa collaboration avec Nolan Traoré (1,91 m, 18 ans). Sans oublier l’avenir, ses rêves d’EuroLeague et d’équipe de France.
Entre ton titre de MVP de ProB, la montée en Betclic ELITE, ta sélection au All-Star Game et les playoffs cette saison, que retiens tu ces deux années passées au SQBB ?
Premièrement, l’aventure humaine. J’ai rencontré de belles personnes. Qu’il s’agisse du staff et des joueurs, mais aussi du public, dont j’ai été très proche. C’est pas donné à tout le monde de vivre ça. Et en tant que sportif j’ai conscience que je n’aurai pas la chance de vivre ça chaque saison. J’en ai profité au maximum. Et se dire maintenant que je ne serai plus à Saint-Quentin à la rentrée c’est vraiment dur. Je suis très fier d’avoir contribué à l’évolution du club.
On sent une réelle émotion lorsque tu évoques Saint-Quentin…
Bien sûr, car je leur dois énormément. Ca restera toujours mon club de cœur. Je serai toujours Saint-Quentinois et je continuerai de les suivre car on a fait de grandes choses ensemble. Certains n’ont pas compris lorsque j’ai rejoint le club en 2022. Deux ans plus tard je peux dire que c’était le meilleur choix possible. Et je remercie le club. L’accueil a été incroyable, du staff aux dirigeants, qui ont tout fait pour que je m’épanouisse là-bas. Je pense d’ailleurs que c’est le secret de la réussite du SQBB. Il faut quand même imaginer qu’on est montés avec le 11ème budget de Pro B en 2023, avant de finir 6ème de Pro A cette année. Ca va au-delà du basket. Je leur en serai toujours reconnaissant.
Julien Mahé n’a pas tarit déloges te concernant dans l’interview qu’il nous a accordé…
La relation qu’on a eu avec Julien, sur le parquet comme en dehors, était incroyable. C’est quelqu’un de fondamentalement gentil et bienveillant, qui œuvre pour ton bien. On peut le voir véhément parfois, mais tout ce qu’il fait, c’est dans l’intérêt des joueurs et de l’équipe. C’est un coach incroyable et j’ai adoré jouer pour lui. Ca a été une expérience très forte. Sur la base d’une belle relation humaine qui ne s’arrêtera pas demain.
Tu as pris la décision de partir pour le championnat allemand et Oldenbourg, qu’est ce qui a motivé ton choix ?
C’était le bon moment pour moi pour partir, après deux belles saisons. Je savais que je n’étais que de passage au SQBB. Le choix d’Oldenburg, c’est le fruit d’une longue réflexion. La première chose, c’est que j’ai toujours eu envie de partir à l’étranger. Et de partir tôt si possible. Le projet d’Oldenburg est très intéressant. J’ai eu un très bon feeling avec le coach, qui est très reconnu en Allemagne et devrait pouvoir m’aider à passer un nouveau palier. J’ai beaucoup aimé son discours et ça a cliqué de la même manière que ça a cliqué avant que je n’arrive au SQBB. Sachant que le championnat allemand, de par la dimension physique des joueurs, devrait me correspondre. J’ai le sentiment que je pourrai performer là-bas. Il y a de bons intérieurs, physiques, techniques, et ça joue un basket que j’aime.
Qu’attends tu de cette première expérience à l’étranger ? Comment t’y prépares tu ?
Ca va changer beaucoup de choses, mais je m’y suis préparé mentalement. Il me faudra prendre mes marques et de nouvelles habitudes, loin de mes proches. C’est un grand changement mais je vais m’habituer à la vie allemande. Et je suis content de vivre ça maintenant.
Oldenbourg a terminé à la 9ème place de Bundesliga l’an dernier. Quelles sont les ambitions du club pour la saison prochaine ?
Les playoffs sont l’objectif principal après une année sans, loin des standards du club. On va devoir rebondir et livrer une saison solide, pour viser si possible le top 5 du championnat. Avec derrière l’idée de jouer l’Europe. Le club est ambitieux, avec de belles infrastructures. Tout est mis en place pour nous permettre de nous exprimer le mieux possible. J’arrive là-bas pour gagner des matchs, ça c’est sûr.
Tu es passé de la ProB au championnat allemand en deux ans. Quel regard portes tu sur ton parcours jusqu’ici ? Quels sont tes objectifs pour la suite de ta carrière ?
Je suis content du chemin parcouru. Je franchis les étapes. Je vois les aspects sur lesquels je progresse, ceux sur lesquels je dois encore m’améliorer. Je suis content de la manière dont j’avance mais je suis encore très loin de ce que j’aspire à réaliser. Je suis sur la bonne voie et j’en suis très heureux.
Quels sont justement tes axes de progrès pour continuer de grandir ?
Je suis un éternel insatisfait. Je pars du principe que je me dois de progresser à tous les niveaux, dans tous les secteurs. Donc j’ai encore énormément de travail. Que ce soit sur le plan technique, tactique ou physique, je sais que j’ai beaucoup de choses encore à développer. A commencer par la stabilisation de mon shoot. C’est une vraie motivation au quotidien.
Y a-t-il un joueur en particulier, où une trajectoire dont tu souhaites t’inspirer ?
Je rêve avant tout d’EuroLeague. C’est vraiment ce qui m’attire. En revanche je ne me suis jamais comparé à aucun joueur. J’ai toujours voulu faire du Mathis, et être moi-même. Jouer mon jeu, et faire ce que je suis capable de faire de mieux.
Tu as été international U19, y a-t-il dans un coin de ta tête le rêve de retrouver les Bleus en équipe de France A ?
C’est clairement un objectif pour moi. Représenter la France au plus haut niveau, ça a toujours été mon rêve. J’ai eu le plaisir et l’honneur de le faire en jeunes, donc je donne tout pour un jour être appelé en équipe de France A. Peu importe le contexte, qu’il s’agisse d’une fenêtre ou d’une compétition. Ca dépend pas que de moi, mais c’est certain que si on m’appelle un jour, je serai prêt pour donner le meilleur de moi-même sous ce maillot tricolore.
Tu as côtoyé Nolan Traoré, formé comme toi au Pôle France, l’espace de quelques semaines en fin de saison. Quelles sont tes impressions sur la nouvelle pépite tricolore ? Qu’est ce qui t’as le plus impressionné chez lui ?
Déjà, c’est un bon garçon, profondément gentil. Mais ce qui m’a le plus impressionné chez lui, c’est la manière dont il a joué dès le premier entraînement, le premier match. Il a tout de suite joué libéré, sans pression apparente. Il a joué son jeu dès la première minute, comme s’il avait toujours été là. Certains jeunes se mettent parfois beaucoup de pression quand ils démarrent en pro. Lui s’est contenté d’être lui-même et de prendre du plaisir. Et c’est une grande force. Quelque soit le contexte, il reste imperturbable, serein. Je n’ai jamais vu un jeune avec autant d’aisance. Son passage à la Betclic ELITE s’est fait hyper naturellement.
Commentaires