ITW Martin Hermannsson, de Charleville-Mézières à Valence : « J’ai toujours su que je terminerais ici »
De la Caisse d’Épargne Arena à la Fonteta… Le plan était déjà écrit. Lors de sa deuxième saison française, sous les couleurs de Châlons-Reims, Martin Hermannsson nous avait confié qu’il rêvait de défendre les couleurs de Valence. Trois ans plus tard, c’est bien avec le célèbre logo orange sur le torse que nous avons retrouvé l’international islandais, en préalable de la dernière séance d’entraînement avant la réception de Bourg-en-Bresse.
Entre-temps, Martin Hermannsson a réalisé un double Coupe – Championnat en Allemagne avec l’ALBA Berlin, a échoué en finale de l’EuroCup contre… Valence et est devenu un joueur d’EuroLeague (8,8 points à 45% et 5,1 passes décisives en 56 rencontres), s’offrant même les honneurs d’un trophée de MVP de la semaine en février 2020 grâce à un récital sur le parquet du Zénith Saint-Pétersbourg.
En 2016/17, déjà opposé à la JL Bourg en Pro B, le meneur rookie de Charleville-Mézières fut l’un des rares à surnager (15 points et 3 passes décisives) lors de la déroute à Ékinox à l’aller, avant de livrer son meilleur match sous le maillot ardennais au retour (20 points, 7 rebonds et 8 passes décisives lors d’un succès retentissant contre le futur champion). Sera-t-il en mesure de tenter de récidiver ce mercredi soir en Espagne ? En délicatesse avec sa jambe gauche, il avait été préservé lors de l’exploit à Barcelone dimanche. Mais il s’est entraîné normalement mardi, et devrait ainsi pouvoir tenir sa place.
Depuis le début de saison, Hermannsson tourne à 12,3 points et 3,7 passes décisives
(photo : Miguel Angel Polo)
Martin, Valence sort d’une semaine particulièrement marquante avec des victoires à Bologne, après avoir compté 21 points de retard, et Barcelone. Est-ce que cela peut constituer un tournant dans votre saison ?
J’espère ! En tout cas, cela nous donne beaucoup de confiance, surtout après avoir lâché quelques matchs que l’on aurait dû gagner. Être capable de battre l’une des meilleures équipes d’EuroCup et l’une des meilleures équipes d’EuroLeague, chez elles, ça veut dire quelque chose. D’autant plus que l’on a encore beaucoup de blessés (Nenad Dimitrijevic, Victor Claver, Mike Tobey) ou de joueurs qui ne sont pas à 100%.
Dans quel état d’esprit abordez-vous la rencontre de demain contre la JL Bourg ?
Comme un match que l’on doit impérativement gagner ! On aimerait bien être à 4-0 en ce moment, mais on n’est qu’à 2-2. Ce serait bien que l’on repasse dans le positif donc oui, c’est un must-win.
N’y-a-t-il pas un petit piège pour vous de vous retrouver face à Bourg-en-Bresse après des déplacements à Bologne et Barcelone. L’adversaire n’est pas aussi prestigieux, l’approche pourrait ainsi être différente, même inconsciemment…
Oui mais il n’y a pas de petites équipes en EuroCup. On se doit de respecter tout le monde. Nous voulons montrer que nous sommes capables de maintenir le même niveau de performance match après match : on ne veut pas battre des gros et perdre contre des équipes à notre portée. Il faut stopper cette irrégularité chronique. Et bien sûr, quand je dis qu’il faut maintenir le même niveau de performance, c’est le plus haut possible. Demain (ce soir), c’est un bon test pour nous afin de montrer qu’on est capable de rebondir en quelque sorte après notre grosse victoire à Barcelone.
« Je suis toujours en colère que Peacock ait eu le trophée de MVP »
Affronter la JL Bourg, ça vous rappelle des bons souvenirs de Pro B ?
(il rit) Oui, ça me rappelle la belle époque. Par contre, je suis toujours en colère que Peacock ait eu le trophée de MVP (il rit) ! (Il avait terminé deuxième du scrutin, ndlr) Non, je rigole. Je garde d’excellents souvenirs de ma période en France. J’ai aussi joué contre la JL Bourg en Pro A : il me semble que mon dernier match à l’extérieur avait été là-bas et nous avions gagné (exact, 87-84 le 12 mai 2018). De bons souvenirs de cet endroit, ça me fait plaisir de me retrouver de nouveau face à eux ! (Maxime) Courby est encore là, mais je me souviens surtout de (Zachery) Peacock et (Garrett) Sim. Il y a beaucoup de bons joueurs dans cette équipe, certains que je me rappelle avoir joué comme (Alexandre) Chassang ou (Rasheed) Sulaimon. Je les connais assez bien !
Avec du recul, quel regard portez-vous sur vos deux saisons rookies en France, entre Charleville-Mézières et Châlons-Reims de 2016 à 2018 ?
J’ai l’impression que ça remonte, mais pas tant que ça finalement ! En fait, en arrivant en Pro B, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Je suis venu dans l’idée de me servir de cette saison comme tremplin afin d’aller voir plus haut. Ensuite, je pense que j’ai pris une bonne décision en suivant Cédric Heitz à Châlons-Reims. Je ne connaissais pas grand chose du basket européen donc je n’étais pas en train de me dire que je devrais être dans un club plus huppé ou un meilleur championnat. J’étais dans l’idée de prouver ma valeur afin de montrer que je pouvais évoluer dans un top club. Je pense que peu de personnes auraient pu s’attendre à une telle destinée pour moi quand j’ai signé à Charleville-Mézières. Mais j’ai toujours cru en moi, je me suis toujours su capable d’évoluer pour l’une des meilleures équipes d’Europe. Je pense que je l’ai déjà montré. Le parcours a été incroyable et je me suis fait énormément de bons amis sur la route.
Martin Hermannsson en 2017/18 avec Châlons-Reims
(photo : Sébastien Grasset)
Justement, êtes-vous encore en contact avec certains ? Comme Damien Bouquet qui était votre grand ami à l’Étoile…
Exactement ! Damien Bouquet, mon premier ami du circuit professionnel. Il est venu me voir en Islande, on discute encore, il va devenir papa… Je parle encore avec Cédric Heitz de temps en temps, ou avec certains autres via les réseaux sociaux. J’ai vraiment de bons souvenirs de ces deux années en France.
Quand vous regardez votre trajectoire depuis Châlons-Reims, est-celle que vous espériez ? Vous êtes à Valence, votre ambition avouée depuis longtemps…
Oui… Au fond de moi, je m’y attendais. J’ai toujours su que je terminerais ici, à Valence, pour je ne sais quelle raison. Parfois, vous avez une intuition qui s’avère juste (il sourit). Je suis heureux de toutes les étapes de ma carrière : j’ai également passé deux années à Berlin qui ont été géniales, avec beaucoup de succès sur le terrain et de super moments en dehors. Maintenant, j’essaye de plus en profiter. Pendant les trois ou quatre premières années, je réfléchissais toujours au coup suivant : où aller après ? Désormais, je veux plus me poser, vivre le moment présent et voir où ça me mènera…
Votre première saison avec Valence a peut-être été la plus délicate de votre carrière mais votre début d’exercice est tout autre. Y-a-t-il un lien de cause à effet avec le changement de coach entre Jaume Ponsarnau et Joan Peñarroya ?
Notre équipe était incroyable la saison dernière, le club a beaucoup investi. Et oui, même si je n’ai pas forcément connu ma meilleure saison, je pense avoir plutôt bien exploité les minutes que l’on m’a donné. Cette saison, je montre que je peux aider l’équipe dans beaucoup de domaines différents. Je joue plus, j’ai plus de confiance avec ce coach, qui me correspond mieux auss en effet. La saison dernière, le style de jeu n’était pas fait pour moi avec beaucoup de demi-terrain, de post-up… Il fallait énormément de contrôle. Là, je peux être plus agressif, jouer plus de transition et de pick and roll. Or, tous ceux qui me connaissent savent que c’est mon jeu.
À Valence,
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