ITW Joffrey Lauvergne (ASVEL) : « Le club a envie de changer de statut »
C’est l’un des plus jolis coups de l’été de l’ASVEL. Après la signature de Nando De Colo, l’ASVEL s’est attachée les services de Joffrey Lauvergne (30 ans, 2,11 m). Un très joli coup du club de Tony Parker, alors que le budget est a priori en baisse et que l’AS Monaco monte peut-être le plus bel effectif jamais vu dans le championnat de France. Blessé à l’épaule et indisponible pendant quatre mois, l’ancien intérieur de Chalon-sûr-Saône n’a disputé que treize rencontres d’EuroLeague et valait tout de même 8,3 points et 3,4 rebonds pour 8,5 d’évaluation.
« Ce projet est juste canon », explique Joffrey Lauvergne pendant ses vacances en Corse. Je n’ai pas fait un effort quelconque pour me dire que je rentre en France. Le projet de l’ASVEL est mieux que tous les autres projets que j’ai eus à l’étranger » Le Mulhousien, au CV long comme le bras, tentera d’aider l’ASVEL à gagner un quatrième titre de champion de France de suite. En EuroLeague, aussi, les ambitions sont très élevées. Objectif playoffs dès cette saison, avant de viser le Final Four de la C1 sous cinq ans.
Pourquoi avez-vous choisi de signer à l’ASVEL ?
Parce que le projet basket est top. Je suis content de rentrer en France, surtout dans ces conditions. Le projet, c’est clairement de faire les playoffs d’EuroLeague et donc d’avoir une équipe compétitive. La venue de Nando (De Colo) et la mienne sont la preuve que le club a envie de changer de statut. Le challenge est beau car l’ASVEL veut se battre sous cinq ans pour faire un Final Four d’EuroLeague. Ça m’a convaincu.
Je joue à l’étranger depuis que j’ai 20 ans donc je suis juste content de rentrer en France et d’être à côté de mes amis et de ma famille dans un projet qui est juste canon. Je n’ai pas fait un effort quelconque pour rentrer en France. Le projet de l’ASVEL est mieux que tous les autres projets qui m’ont été proposés. Au début de l’intersaison, j’ai aussi été en contact à Monaco. Mais on a très peu discuté.
À quand remontent vos premiers contacts avec l’ASVEL ?
C’était à peu près quand tout le monde a dit que j’avais déjà signé, alors qu’il y avait beaucoup d’incertitudes. D’autant que j’avais une année supplémentaire à Zalgiris. Je m’entends bien avec Tony (Parker), j’ai joué avec lui en équipe de France et à San Antonio. Je connais aussi très bien TJ (Parker, son nouveau coach), on a passé plusieurs Noël ensemble. C’est un peu plus qu’une relation professionnelle. J’avais aussi pris pour habitude de m’entraîner à l’Académie lors des derniers étés donc on se voyait lors de ces moments-là.
« Je savais que ça arriverait un jour »
Donc ce n’est pas un appel qui vous a surpris ?
Non, car je savais que ça arriverait un jour mais je ne pensais pas que l’ASVEL serait capable de me faire une telle offre sur plusieurs années. Je l’imaginais plutôt dans quelques années, pas aujourd’hui. En tout cas, cette équipe a de la gueule. Mais vous savez aussi bien que moi qu’entre ce qu’il y a sur le papier et la réalité du terrain, il peut y avoir un écart. Donc ce sera à nous de faire en sorte de répondre aux attentes. Il y a tout ce qu’il faut pour faire quelque chose de bien.
La saison dernière a été compliquée pour l’ASVEL en EuroLeague. Ça ne vous a pas refroidi ?
Non, ça va tellement vite dans un sens comme dans l’autre. Lors de ma première année à Fenerbahçe, on était deuxièmes, on n’avait perdu que huit matchs. On dominait la saison de la tête aux épaules. On change trois joueurs l’année suivante et quand la saison s’arrête à cause du Covid-19, on n’est même plus dans les playoffs (en réalité, le Fener était seul 8e avec 13 victoires et 15 défaites). Il y a deux ans avec Kaunas, on gagne 17 matchs d’EuroLeague alors que la saison dernière, c’était catastrophique (dernier, avec 8 victoires et 24 défaites). Et peut-être qu’ils seront de nouveau compétitifs la saison prochaine.
Vous avez passé ces deux dernières saisons au Zalgiris Kaunas. Avez-vous l’impression qu’il y avait un plafond de verre ?
Non, c’est vraiment l’opportunité de l’ASVEL qui m’a attiré. J’ai toujours dit que j’étais bien à Kaunas. J’ai apprécié faire partie de ce club et je ne pensais pas que je partirai cet été.
Vous voyez-vous finir votre carrière en France et à l’ASVEL, ou la porte reste l’étranger reste ouverte ?
Je ne sais pas, on verra. Trois ans, c’est proche et loin. En janvier, j’avais resigné pour deux saisons supplémentaires avec le Zalgiris. Quand je suis bien dans un endroit et que j’apprécie les gens, j’essaye de m’inscrire le plus possible sur le long terme. Et j’ai été incité à venir à l’ASVEL pour les mêmes raisons. J’aurais presque 34 ans quand je serai en fin de contrat. On verra. Qui sait.
Parlez-nous de la ferveur en Serbie et en Lituanie.
Les gens sont vraiment foot et basket mais ils ont des manières différentes de les exprimer. Les Lituaniens sont très calmes et respectueux. Et en Serbie, ils ont une manière de monter leur sentiment qui est différente. Mais tout le monde suit le basket. Et c’est impressionnant pour les sportifs français que nous sommes. En Serbie, comme en Lituanie, tout le monde sait qui vous êtes. C’est cool quand vous êtes étranger, vous bénéficiez des avantages sans les inconvénients.
« J’ai créé des liens à Zalgiris semblables à ce que j’ai connu au Partizan Belgrade »
Quel bilan faites-vous de vos deux saisons à Kaunas ?
La première saison était fantastique et c’est pour ça que j’ai prolongé. C’était un vrai plaisir. Et derrière, ça a été plus compliqué. J’ai été blessé à l’épaule pendant quatre mois et je me suis fait opérer. Je me suis battu pour revenir le plus vite possible. On a trois coachs différents dans la saison. C’était moins plaisant mais avec ma blessure, j’ai vu les choses sous un autre angle. À des degrés un peu moindres mais j’ai créé des liens à Zalgiris semblables à ce que j’ai connu au Partizan Belgrade. Cette première année était exceptionnelle et fait clairement partie des saisons rares dans une carrière.
Où en êtes-vous avec votre blessure ?
Je suis à 100 %, clairement. Et je détiens presque le record de la reprise la plus rapide. J’ai repris après trois mois et un jour, seul un rugbyman a fait mieux après seulement trois mois d’arrêt. C’était le minimum du minimum. C’était difficile au début car je manquais de force. Ce n’était pas parfait mais ça m’a permis de jouer.
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