Jaylen Hoard vise le titre en EuroCup et pense à l’équipe de France

Jaylen Hoard (2,03 m, 24 ans) a démarré sa saison 2023-2024 tambour battant. S’il n’a pu disputer que deux matches jusqu’ici, en raison du report du début de saison de la Winner League, il s’est montré très productif (18,5 points à 73,7% de réussite aux tirs, 6 rebonds, 2 contres et 3,5 fautes provoquées pour 25 d’évaluation en 23 minutes sur les deux premiers matches d’EuroCup).

Après avoir tenté de faire sa place en NBA durant trois saisons, à sa sortie de NCAA en 2019, Jaylen Hoard s’est résolu à retrouver le marché européen l’an passé. Le jeune intérieur français, formé dans l’aile avant de rejoindre les États-Unis en 2016, a signé à l’Hapoël Tel-Aviv à l’intersaison 2022. Il y a prolongé pour deux saisons au cours de l’été 2023.

« Je suis vraiment content d’avoir eu l’opportunité de pouvoir retourner à l’Hapoël Tel-Aviv parce que j’ai vraiment apprécié mon temps avec eux l’année dernière, nous a-t-il expliqué depuis Hambourg. C’était vraiment une bonne expérience. Même si le contexte n’était pas idéal parce que, quand je suis arrivé au club, l’équipe était déjà au complet. Du coup, il n’y avait pas forcément beaucoup de place pour moi, d’opportunités de temps de jeu. Mais je savais que tant que je travaillais, que je montrais des choses, que tôt ou tard j’allais pouvoir avoir des opportunités. Et c’est ce qui s’est passé. »

« J’ai rarement eu cette opportunité avant dans ma carrière de pouvoir rester à un même endroit et d’avoir un plus grand rôle « 

Au sein d’une équipe compétitive, Jaylen Hoard a connu une saison en dents de scie en raison d’une utilisation irrégulière. Parfois très responsabilisé, au point d’être MVP d’une journée d’EuroCup, ou parfois laissé sur le banc, le Carnonnais d’adoption s’est malgré tout montré convaincant (8,2 points à 63,2%, 4,7 rebonds et 0,8 interception en 18 minutes en sortie de banc), au point d’être prolongé fin juillet.

« Au fur et à mesure de la saison, j’ai commencé à avoir de plus en plus d’opportunités de jouer, de temps de jeu, et j’ai pu gagner un peu la confiance du coach, estime-t-il. Et ça m’a permis de faire les playoffs l’année dernière. Je trouvais que j’étais dans une bonne voie. J’ai parlé un peu avec le coach avant de rentrer chez moi l’été et il m’expliquait qu’il voulait qu’on puisse continuer ce qu’on avait commencé ensemble, de continuer de progresser et d’avancer avec le club. C’était quelque chose qui était vraiment intéressant pour moi parce que j’ai rarement eu cette opportunité avant dans ma carrière de pouvoir rester à un même endroit, d’avoir un plus grand rôle et avoir mes marques dès le début. »

Présent dès la reprise au sein d’un club qu’il connaissait déjà, il a pu se montrer performant d’entrée. Contre le Cedevita Olimpija Ljubljana, lors de la première journée de l’EuroCup, il a ainsi cumlulé 18 points à 6/10, 8 rebonds, 2 interceptions, 2 contres et 5 fautes provoquées pour 27 d’évaluation en 24 minutes.

« Quand ils ont confirmé que je pouvais revenir au club, j’étais vraiment content. Baskettement parlant, avant qu’il y ait le conflit, tout se passait très bien. Même en dehors du terrain, j’ai mes marques, j’ai mes petites habitudes. Donc ça me permet de bien vivre, de pouvoir bien me concentrer sur le basket et de prendre plaisir. En tout cas, jusqu’à récemment, tout se passait très, très bien. »

Ensuite, les attaques en Israël, Cisjordanie et à Gaza ont démarré et lui et son équipe ont quitté le territoire israélien.

« On est parti une semaine en Italie parce qu’on avait un match contre Venise en EuroCup. Pour que tout le monde soit sain et sauf, qu’il n’y ait pas de problème, on est resté en Italie pendant une semaine pour s’entraîner, pour être un petit peu tranquille. Après on a joué notre match contre Venise et le lendemain on est parti en Allemagne. On est en Allemagne jusqu’au match contre Hambourg. Et après on verra bien. C’était possible que potentiellement on retourne en Israël, mais ça va dépendre de plein de choses, de ce qui se passe, des dernières nouvelles, des choses comme ça. Donc c’est pas encore très très clair. »

Malgré un match reporté et ce contexte complexe, Jaylen Hoard a confirmé à Venise avec 19 points à 8/9, 4 rebonds, 2 contres et 2 fautes provoquées pour 23 d’évaluation en moins de 23 minutes, lors d’une victoire des siens. Et son équipe a encore gagné.

L’équipe de France « dans un coin de sa tête »

Son utilisation en sortie de banc, parfois au poste 5, ne semble pas le gêner. « Je suis le deuxième poste 4 derrière Tomer Ginat, explique-t-il. Et après, en fonction des besoins de l’équipe, je bascule entre le poste 4 et 5. De temps en temps, on m’a utilisé en 3 cette année du coup c’était cool même si ce n’était pas longtemps. Globalement, ça dépend des besoins de l’équipe. » Humble, ce véritable couteau suisse n’en demeure pas ambitieux. « Mes objectifs collectifs pour cette saison, c’est de gagner la Ligue d’Israël et de gagner l’EuroCup, annonce-t-il. A titre individuel, mon objectif c’est de montrer une grosse progression par rapport à l’année dernière, que ce soit quelque chose de constant tout au long de la saison. On va voir où ça m’emmène. » Et pourquoi pas en équipe de France, lors de la fenêtre internationale de février ? « Oui, intégrer l’équipe de France pour la fenêtre, ce serait quelque chose de vraiment intéressant, estime celui qui a suivi les matches des Bleus lors de la Coupe du monde. Ce serait une première pour moi parce que je n’ai jamais eu l’occasion de le faire jusqu’à présent. Donc c’est quelque chose que j’ai dans le coin de la tête. » Sans doute que le staff, qui l’a déjà évalué en tant que partenaire d’entraînement, l’a également en tête.

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