[Interview] Désormais au Portel, Lahaou Konaté sort « d’une saison cauchemar » aux Metropolitans 92
Lahaou Konaté ouvre un nouveau chapitre de sa carrière au Portel.
Muni d’un appareil photo jetable, Lahaou Konaté arpente le hall du Laho Business Center, lieu du Média Day 2024 de la LNB. Grand sourire aux lèvres, le nouveau joueur de l’ESSM Le Portel s’amuse à capter quelques moments de cette rentrée des classes du championnat de France. Et quel plaisir de voir le natif de Créteil rayonner de la sorte, lui qui sort de l’une des saisons les plus complexes qu’un club ait pu connaître dans l’histoire du championnat de France, aux Metropolitans 92. Une « saison cauchemar » de son propre aveu.
Rescapés in-extremis en 2023, les Metropolitans 92 ont fini par disparaître en cet été 2024. Lanterne plus que rouge de la Betclic ELITE la saison dernière, Boulogne-Levallois a été rayé du paysage du basket français après un échec pour un rachat du club. Lahaou Konaté (1,98 m, 32 ans), capitaine et symbole de Boulogne-Levallois ces quatre dernières saisons, a été l’un des rares soldats à être resté jusqu’au bout, jusqu’à la fin de l’histoire des Metropolitans 92 donc.
Eric Girard, élément moteur de la signature de Konaté au Portel
Désormais joueur de l’ESSM Le Portel, le joueur de 32 ans est revenu sur son choix de signer chez les Stellistes, sur son dernier exercice au sein des feus Mets 92 et sur ses escapades en 3×3 au cours de la dernière saison.
Lahaou, pourquoi avoir choisi de rejoindre Le Portel cet été ?
J’ai été en discussions avec plusieurs clubs mais Le Portel a été le club me montrant le plus d’intérêt et le plus cohérent dans le projet. On m’a toujours dit que quand un coach te veut réellement et a un intérêt pour toi, il faut vraiment se poser et réfléchir. J’ai été beaucoup en contact avec Eric Girard. Le projet qu’il me proposait était plutôt cohérent. C’est un coach que je connais depuis pas mal d’années. Je sortais d’une saison assez cauchemardesque (avec les Metropolitans 92). Il me fallait rebondir dans un projet solide avec un contrat sur plusieurs années, un club solide avec une vraie ferveur. Mais j’ai avant tout signé par rapport au coach.
Quel est ton regard sur l’effectif du Portel pour la saison 2024-2025 ?
On a neuf nouveaux joueurs dans un groupe de onze. On doit apprendre à se connaître, à prendre en main la philosophie du coach. On a des jeunes joueurs, d’autres qui jouaient à l’étranger. Mais on a un beau visage. On peut surprendre, à nous d’écouter le coach et d’appliquer ce qu’il veut qu’on fasse sur le terrain pour avoir de bons résultats.
Quelles seront les ambitions avec Le Portel cette saison ?
J’ai du mal à parler d’ambitions. Cette année, ça va être différent avec ce championnat à 16 équipes. Mais notre ambition première sera d’être très bon à domicile, pour pouvoir avoir cette sécurité-là. Puis faire des coups à l’extérieur, être ce poil à gratter du championnat où on peut embêter toutes les équipes, les grosses aussi. Il va aussi falloir être bons sur les deux tableaux, en Betclic ELITE et en FIBA Europe Cup.
Tu as parlé de l’importance d’Eric Girard dans ta signature au Portel. Quelles responsabilités t’a-t-il confié pour l’exercice à venir ?
Mon rôle est d’être le capitaine du vestiaire, sur et en dehors du terrain, d’être le lien entre le coach et les joueurs. Je dois montrer aux autres le fait de mouiller le maillot, d’être dans l’effort, le partage, ainsi qu’une notion qu’on oublie souvent, le partage.
« C’est très dur pour un athlète de passer du rêve au cauchemar »
Tu sors d’une saison très compliquée avec Metropolitans 92. Comment l’as-tu vécu personnellement ?
Pour moi, c’était une saison cauchemar. C’est très dur pour un athlète de passer du rêve au cauchemar. L’année d’avant, on est en finale (perdue contre Monaco, ndlr), vice-champions du championnat de France et au final, on se retrouve à disparaître la saison d’après. Avec un effectif qui a été construit en 10 jours, sans general manager, sans âme. Notre saison, à l’image du public qui nous avait aussi lâché, était triste.
Comment était le quotidien ?
C’était très très dur. Dans une carrière, tu as toujours cette motivation au jour le jour de te dire que tu travailles pour quelque de bien, pour un résultat. Mais là, trouver la motivation c’était assez compliqué. Beaucoup de joueurs s’en foutaient, étaient là sans connaître le championnat, ou des personnes qui ne pensaient qu’à quitter l’équipe en voyant ce qui se passait. Il n’y avait pas la fraternité que d’autres équipes avaient. Au quotidien, c’était compliqué de trouver la motivation pour performer le week-end.
« Ce qui s’est passé avec les Mets, c’est d’une tristesse absolue. »
Lahaou Konaté
Est-ce que même toi tu as fini par baisser les bras ?
Je n’ai pas abandonné. J’essaie toujours de me battre quoi qu’il arrive sur le terrain. Mais c’était très dur.
Au final, comment as-tu réagis à la disparition des Mets 92 ?
C’est triste car c’est un club qui avait une histoire, qui avait construit de belles choses. Il y avait des salariés qui étaient là depuis X temps. Le centre de formation était performant, des jeunes qui nous prenaient comme modèles, comme Bilal Coulibaly. C’est triste pour toutes ces choses-là. Il y a des choses qu’on ne maîtrise malheureusement. Mais ce qui s’est passé avec les Mets, c’est d’une tristesse absolue.
Le 3×3, la bouffée d’oxygène de Lahaou Konaté
Pour finir, parlons de ton expérience en 3×3 cette saison. Qu’en retiens-tu ?
C’est une très bonne expérience. Quand j’ai eu la possibilité d’avoir cette fenêtre en 3×3 avec un TQO au Japon, je n’ai pas hésité une seule seconde. Durant la saison, ç’a m’a permis de voir autre chose, de découvrir une autre discipline, d’être dans un autre monde. Et puis cet été, c’était juste top la préparation. Elle était longue. Je savais que j’avais très peu de chances de faire les Jeux olympiques mais j’étais là, présent. Je m’entendais bien avec le coach, les gars. Je sais que je pouvais les aider à les challenger au jour le jour à l’entraînement. J’étais en vacances pendant les JO, mais j’ai suivi tous les matchs. Je l’ai encouragé après chaque match, j’étais derrière eux. Au final, le résultat est la juste récompense du travail accompli cet été.
Te reverra-t-on à l’avenir sur le demi-terrain ?
Le 3×3 était une belle bouffée d’oxygène pour moi. Mais je ne me vois pas aux Jeux de Los Angeles en 2028. Peut-être que l’été, je ferai de temps en temps des compétitions pour me maintenir en forme et voir d’autres choses, avec des tournois en France ou à l’étranger par exemple. En tout cas, je ne tire que du positif de cette expérience.
Propos recueillis lors du Média Day de la LNB
à Paris.
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