« Il n’y a pas de groupe actuellement, c’est le problème » : Saint-Quentin dans le dur… et désuni ?
Inexistant samedi à Chalon (63-91), le SQBB a perdu six de ses huit derniers matchs
Pour la troisième fois en un mois, Saint-Quentin a subi une véritable correction. À la simple différence près que les deux premières étaient compréhensibles, si ce n’est légitimes, face à des équipes bien plus armées : 65-97 à domicile contre le Paris Basketball le 10 novembre puis 57-96 à Tenerife trois jours après. Mais celle-ci est beaucoup moins explicable.
« On manque de cohésion et de camaraderie »
À Chalon-sur-Saône, chez l’avant-dernier du championnat et plus mauvaise défense de Betclic ÉLITE, le SQBB a complètement sombré (63-91), proposant une prestation indigne à des supporters qui ont tourné le dos aux joueurs après le buzzer final. « Ça a été très faible des deux côtés du terrain », regrette Julien Mahé. « On a eu des manques terribles au niveau de l’intensité ! » Et dans à peu près tous les autres domaines aussi… « Manque d’énergie, de rare, de volonté », énumère William Pfister. « C’est malheureusement l’équipe qu’on est depuis plusieurs matchs », poursuit le capitaine. « Il va falloir changer des choses. »
Comment ? En usant de la méthode éprouvée des vérités dans le blanc des yeux, comme après la déroute en Espagne qui avait entraîné une belle réaction à Dijon (91-85), en provoquant une explication de groupe ? « En vrai, il n’y a pas de groupe actuellement, c’est le problème », pointe l’ancien intérieur de Montbrison. Une phrase lourde de sens, que le joueur a développé quelques instants après… « Ça arrive de mal commencer des matchs ou de douter. Mais par le passé, on a toujours réussi à trouver des solutions et à changer la dynamique. Là, quand ça se passe mal, on manque de cohésion et de camaraderie. On n’a pas ce quelque chose qui nous dit qu’on peut le faire ensemble. Il faut que l’on redevienne un groupe et qu’on travaille sur nous-mêmes afin de trouver des solutions en équipe. »
« Le groupe doit coller aux valeurs du club, et pas l’inverse »
Plus d’équipe à Saint-Quentin ? La frustration était effectivement bien trop perceptible chez certains samedi sur les lattes du Colisée, bien plus qu’un sentiment de rébellion. « Je pense qu’il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives », répond Julien Mahé, interrogé sur les fragilités internes de son équipe. « La réponse doit être collective. On a toujours fonctionné comme la à Saint-Quentin. Cette saison, on a un groupe différent des années précédentes et ce qui est sûr, c’est qu’il faut qu’il colle aux valeurs du club. Pas l’inverse. Or, parfois, peut-être que ça a été l’inverse à un moment donné. J’attends des réponses collectives. Si chacun veut faire son truc de son côté, j’interviendrai, je ne laisserai pas faire. Le plus important est le club. »
Surtout que les individualités ne sont pas forcément au niveau : les historiques sont moins rayonnants que d’habitude, Nolan Traoré est dans le dur pour la première fois de sa carrière tandis que certaines recrues n’apportent pas énormément, à l’image d’un Marcus Santos-Silva qui enchaîne les prestations anonymes. « Nous avons une équipe jeune », indique le technicien breton. « Hélas, ceux qui ne découvrent pas le championnat ne donnent pas suffisamment l’exemple mais il est aussi dommage de voir que ceux qui le découvrent ne prennent pas la leçon de chaque match. »
Une défense portée disparue
Hermétique lors de ses trois premières sorties (63 points encaissés en moyenne), capable de contenir l’AS Monaco à seulement 66 unités, le SQBB a perdu toute efficacité défensive ces derniers temps, autorisant 92,7 points à ses adversaires lors de ses six dernières sorties. « On pense trop que l’on va mettre des paniers mais quand on n’en met pas et qu’on ne défend pas du tout, on prend des éclats », insiste Mahé. Alors y-a-t-il eu une cassure à un moment donné ? « Je ne sais pas », évacue William Pfister, pendant que son entraîneur avance l’argument des « rééquilibrages perpétuels » sur les lignes arrières, avec les blessures successives de Lucas Boucaud, Loic Schwartz et Noah Kirkwood, toujours pas remis. « Mais il n’y a pas d’excuse à trouver avec ça », martèle l’ancien élève d’Élan Formation, qui a démarré sa carrière entre 2004 et 2006 avec les filles du Chalon Basket Club. « On doit trouver des solutions ! » Alors, de nombreux clubs aimeraient vivre les mêmes turbulences à la 6e place du classement, avec un bilan encore positif (6v-5d). Mais le SQBB avance désormais « sur des chemins qui ne peuvent pas le mener bien loin » déplore le sherpa Mahé. Et quand on n’est qu’en décembre, on a encore bien le temps pour vraiment se perdre… ou pour retrouver sa voie.
À Chalon-sur-Saône,
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