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Face à Valanciunas et Sabonis, le duel des tours jumelles

Après avoir été battu par les extérieurs allemands jeudi, l'équipe de France va devoir recentrer le combat sur la raquette. Le secteur intérieur sera une terre de hautes luttes entre le duo Rudy Gobert - Vincent Poirier d'un côté et la paire Jonas Valanciunas - Domantas Sabonis de l'autre.
Face à Valanciunas et Sabonis, le duel des tours jumelles
Crédit photo : FIBA

« Je me souviens du duel entre Rudy Gobert et Jonas Valanciunas lors d’un EuroBasket juniors », sourit le sélectionneur lituanien Kazys Maksvytis. Mais le coach quadruple médaillé d’or avec les jeunes est gentil lorsqu’il parle d’un « duel ». Le 26 juillet 2010, lors de leur seul affrontement d’adolescents, Valanciunas avait absolument écrasé Gobert : 34 points à 14/16 et 13 rebonds pour le Balte, 6 points et 0 rebond pour le Français. Une domination absolue, à l’image d’une rencontre survolée par les Lituaniens (104-63), sur la route de leur titre de champion d’Europe U18.

Mais il faut replacer les choses dans leur contexte : à l’époque, l’actuel pivot de New Orleans était le plus gros prospect du continent, déjà capable de peser plus de 13 d’évaluation en LKL, tandis que le Picard n’avait pas du tout explosé. Late-bloomer, ses seuls faits d’arme étaient alors 10 apparitions en Espoirs avec Cholet Basket, pour 1,9 point de moyenne. « Maintenant, on a un peu plus de barbe qu’à l’époque », se marre le futur intérieur de Minnesota.

Le contentieux de 2019

Depuis, le vent a tourné : Jonas Valanciunas réalise évidemment une très belle carrière en étant un solide pivot de NBA mais Rudy Gobert, triple All-Star et triple défenseur de l’année, est un ton au-dessus. En sélection aussi, le Bleu a toujours eu le dernier mot depuis son arrivée chez les A, notamment lors de deux rencontres cruciales : la petite finale de la Coupe du Monde 2014 puis le match bascule de la Coupe du Monde 2019, où il s’était retrouvé au centre d’une controverse arbitrale quand il avait touché le cercle en tentant de nettoyer un lancer-franc de… Valanciunas à 31 secondes, alors que le score était de 76-75. « Beaucoup de Lituaniens s’en rappellent et reparlent encore de ce goal-tending et de certaines décisions arbitrales de ce soir-là », admet le coach balte.

Comment utiliser Sabonis ?

Rudy Gobert et Jonas Valanciunas ne seront cependant pas les deux seuls protagonistes de l’immense duel du soir. Depuis 2015, le natif d’Utena a reçu le renfort en sélection d’un autre prodige, Domantas Sabonis. Mais leur association n’est toujours pas optimale, les deux se marchent régulièrement sur les pieds et le All-Star NBA semble encore parfois bafouiller son basket en version FIBA. « Domas joue poste 5 en NBA et ici, il revient à son poste d’ailier-fort », explique Maksvytis. « Nous avons deux très bons joueurs intérieurs. Je ne crois pas que la proposition d’en laisser seulement un sur le terrain soit bonne. Il faut trouver un moyen de les faire jouer ensemble. Le meilleur exemple, ce sont les San Antonio Spurs de Tim Duncan et David Robinson. Il y a beaucoup d’exemples qui prouvent que deux grands peuvent être efficaces ensemble : l’Australie, le Real Madrid… Il faut que l’on fasse les ajustements nécessaires avec un autre spacing, un mouvement de balle différent. »

Très médiocre contre la Slovénie (10 points à 4/10 et 4 balles perdues), Domantas Sabonis a botté en touche sur la question de sa cohabitation avec Valanciunas. « Il faut simplement que l’on joue notre jeu. »  Toujours est-il que, sur le papier, les deux géants baltes constituent un défi de taille pour la raquette française. Si l’on sort Guerschon Yabusele de l’équation, même s’il sera évidemment appelé à jouer un rôle majeur dans la foulée de sa prestation convaincante contre la Mannschaft, l’opposition de styles entre les duos Gobert – Poirier et Valanciunas – Sabonis sera l’une des clefs de la rencontre. « On sait que ce match sera basé sur les intérieurs », appuie Vincent Poirier. « Ça va être un combat dans la raquette. Il faudra que l’on contrôle le rebond, ce qui a été l’une de nos faiblesses sur les matchs de préparation. » Heureusement, la Lituanie souffre des mêmes maux, avec une défaillance chronique sous les cercles. « C’est étrange car il me semble que nous sommes assez grands », s’interroge Kazys Maksvytis. « Malgré cela, on perd toujours la bataille du rebond. Il faut accroître la dimension physique, les efforts et mieux faire les box-outs. »

Le tall-ball à la française

Régulièrement associés, comme lors de la séquence qui a permis de renverser Team USA en ouverture des JO l’année dernière ou en début de quatrième quart-temps jeudi (avec une efficacité plus relative), Vincent Poirier et Rudy Gobert pourraient de nouveau se retrouver associés par moments ce samedi afin de tenter les tours jumelles lituaniennes. « Sur la fin du match contre l’Allemagne, on voit que cela a permis à Rudy d’avoir de belles opportunités à l’intérieur », apprécie le pivot du Real Madrid. « Moi, j’aime bien notre duo, surtout quand il y a des switchs pour pouvoir bouger autour de Rudy et trouver des solutions. Maintenant, est-ce que ça fera l’affaire contre Sabonis et Valanciunas ? Je ne sais pas. Mais ça peut être une option. »

De son côté, la Lituanie dispose d’une option majeure dans son arsenal : la capacité de ses deux big men à tirer de loin, ce qui pourrait leur permettre d’attirer Rudy Gobert hors de la raquette. Mais Kazys Maksvytis n’est visiblement pas un grand fan de cette solution. « Ça pourrait marcher mais le coach n’aime pas trop qu’on s’écarte : du coup, ce sera un duel old-school », s’esclaffe Sabonis. « Ça va être un gros duel entre nous : Gobert et Poirier sont deux grands talentueux, qui jouent très dur et apportent une multitude de choses à leur équipe. Ça va être fun, ça va être agressif ! »

Et si Moustapha Fall… ?

Pourtant, la meilleure arme pourrait finalement se cacher dans les rangs de l’équipe de France, avec un troisième géant qui se prépare en silence : Moustapha Fall (2,18 m). « Il va de mieux en mieux mais il est toujours incertain, on verra demain », répondait Vincent Collet vendredi soir. Son retour serait pourtant appréciable au sein d’une équipe qui n’utilise pas assez son assise intérieure à cause des difficultés dans les transmissions, pour paraphraser le sélectionneur. « C’est aussi de notre faute », avoue Vincent Poirier. « On n’a pas forcément montré qu’à l’intérieur, on avait fait de bonnes choses. C’est pour ça que l’arrivée de Mouss va nous faire du bien. Tout le monde a confiance en ses qualités au poste bas, en ses qualités de fixation. Ça va être un atout en plus. Ça va nous permettre de jouer un autre style car Rudy et moi ne sommes pas forcément très à l’aise au poste. L’arrivée de Mouss va nous permettre de recréer un équilibre dans l’équipe et de développer une autre forme de jeu que les pick and rolls. »

Gobert et Sabonis doivent se racheter

L’histoire sera, au final, surtout une affaire de fierté entre deux paires qui ont moyennement fonctionné jeudi, entre deux équipes à 0-1 et qui voudront à tout prix s’éviter l’immense pression d’un troisième match sans filet. « La France n’a pas bien joué et ce n’est pas bon pour nous qu’elle ait perdu », affirme Maksvytis. Au-delà des considérations collectives, les pivots auront aussi des choses à se faire pardonner. S’il a terminé en double-double face à l’Allemagne (11 points et 12 rebonds), Rudy Gobert n’a pas assez pesé : freiné par les fautes avant la pause, il a ensuite fait étalage de ses limites offensives, à l’image d’une possession où il n’est pas parvenu à enfoncer Dennis Schröder, qui a fait le bonheur de ses détracteurs sur Internet« J’ai manqué beaucoup de choses que j’aurais dû réussir, il faut que je sois plus dur », lance-t-il. Même son de cloche du côté de Domantas Sabonis, dominé par Mike Tobey jeudi : « Jonas et moi n’avons pas joué à notre meilleur niveau. On a manqué nos tirs habituels, on a perdu des balles bêtes, surtout moi. » Des contentieux historiques à régler, des mauvaises performances à se faire pardonner, des All-Stars NBA, un enjeu certain : de quoi promettre quelques étincelles en haute altitude ?

À Cologne,

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