Evan Fournier : « Là où les jeunes déconnent, c’est qu’ils ne sont pas amoureux de l’équipe de France »
Evan Fournier avec l’équipe de France à l’été 2023.
Evan Fournier (1,98 m, 31 ans) s’est longuement livré à Emmanuel Laurin pour BasketUSA lors du déplacement des New York Knicks à Oklahoma City.
L’arrière/ailier s’est confié sur sa situation à New York, lui qui n’est entré qu’à une reprise cette saison, mais aussi l’avenir en équipe de France. Il confie regarder de nombreux matches des Spurs, pour suivre Victor Wembanyama, mais aussi ceux de Bilal Coulibaly avec Washington D.C. En revanche, il s’est montré critique au sujet du faible « commitment » (engagement) des jeunes Français en équipe de France A. Un discours franc qui fait du bien de la part d’un joueur qui n’a jamais refusé une sélection en Bleu, y compris en jeunes :
« Là où pour moi les jeunes déconnent, c’est qu’ils ne sont pas amoureux de l’équipe de France. Je n’ai évidemment pas envie de mal parler d’eux, mais je sais que Killian (Hayes) a refusé les U18. Il n’a pas voulu être dans le groupe élargi. Ousmane (Dieng) a eu l’occasion de venir l’année dernière et il n’est pas venu… Ce sont des choses qui s’accumulent. Puis, (l’équipe de France), c’est un processus. Ce n’est pas comme si tu pouvais arriver et on te met dans les 12 direct, à jouer 30 minutes. Non, ça se fait progressivement, parce qu’il y a toujours une grosse concurrence. C’est quelque chose que je ne comprends pas, parce que je ne suis pas comme ça et ce n’est pas ce que nous ont transmis les anciens. C’est pour ça que c’est important d’intégrer le groupe très jeune. Comme ça, tu prends un peu la température et tu peux comprendre comment ça marche. Je souhaite qu’ils viennent, pour les voir, voir ce qu’ils valent et ce qu’ils ont en eux, ce qu’ils peuvent apporter au groupe France en général. »
Evan Fournier se remet lui aussi en cause. Critiqué pour avoir vampirisé le ballon contre le Canada et la Lettonie, il accepte les critiques :
« Ça fait partie du jeu. Quand tu es leader d’une équipe, d’un groupe, c’est toi que l’on met en avant quand on gagne et, quand tu perds, c’est forcément toi qui paies les pots cassés. C’est le jeu, c’est normal, c’est le revers de la médaille. Moi, je trouve que ce sont des critiques valables. Quand je vois que les choses ne se passent pas bien, que l’équipe a du mal, je ne suis pas le type de joueur qui s’efface, qui va fuir ses responsabilités. J’essaie de débloquer les situations. Est-ce que je le fais de la meilleure des manières ? Non. Je suis prêt à en discuter. Mais je me bats, je joue avec mes tripes, je veux essayer de gagner. Tu peux m’en vouloir si tu veux, mais c’est comme ça que je suis et que j’ai toujours été. Je ne m’en cache pas. »
« Frank (Ntilikina) doit être le meneur titulaire de cette équipe »
Quant au débat sur le poste de meneur titulaire, pour lui la réponse est simple : ce doit être Frank Ntilikina.
« Pour moi, Frank doit être le meneur titulaire de cette équipe. Je le pense depuis la [Coupe du monde 2019 en] Chine. Aux JO, il se blesse. À l’Euro, il se re-blesse. Cet été, il se blesse encore. Je ne sais pas ce qu’il doit faire. Il doit peut-être changer sa préparation, il doit changer quelque chose, parce que ce garçon, il a tout ! J’en parlais à [Steve] Clifford il n’y a pas longtemps et il me disait qu’il adorait Frank. Dès qu’il revient de blessure, il sera leur meneur remplaçant. Pour moi, Frank a tout pour réussir. J’espère qu’il va réussir à corriger tout ça. »
Et que lui puisse de nouveau s’exprimer dans une équipe qui veut de lui.
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