« C’est une saison noire » – Emmanuel Brochot a fait le bilan de la saison de Roanne
Emmanuel Brochot fait le bilan de la difficile saison de Roanne.
Emmanuel Brochot a fait le bilan de la saison 2023-2024 de la Chorale de Roanne, qui s’est terminée par une relégation sportive en Pro B. Samedi 11 mai au soir, après la rencontre opposant Roanne à l’ASVEL, le président était l’invité d’ACTIV radio. L’homme d’affaires a tiré un bilan de la saison, mais a aussi évoqué le futur de Roanne, durant ce podcast de 45 minutes.
Tout d’abord, Emmanuel Brochot est revenu sur les problèmes de recrutement de la Chorale. Il reconnait les mauvais choix. Il est conscient de la précipitation vis-à-vis du recrutement pendant la saison :
« On a une saison de malchance. On a fait un mauvais recrutement. Les nouvelles recrues, dans la précipitation, n’étaient pas à la hauteur. C’est une saison noire« , reconnaît-il. « La responsabilité n’est pas à une personne. C’est un cumul d’anomalies : le recrutement, la LNB concernant le match de Gravelines (report), les blessures. Au final, on a fait ce qu’on a montré. Le résultat est celui qu’on a vu avec cette descente en Pro B. Vous savez quand on recrute en cours de saison… un joueur c’est possible, deux joueurs c’est possible. Mais quand on refait l’équipe en cours de saison ça aurait été un miracle de s’en sortir. Si Les joueurs sont venus, c’est qu’ils ont quelque chose à prouver pour eux. Je ne leur en veux pas. J’en veux pas à D.J. (Cooper), à Sekou (Doumbouya). Ils sont venus ici pour se reconstruire. »
« On n’a pas lésiné sur les moyens. Les joueurs américains… on a été les chercher avec des salaires plus élevés que les années précédentes. On s’est planté, voilà. »Emmanuel Brochot, président de la Chorale de Roanne
Pour lui, le fait que ce soit les joueurs français qui tiennent la baraque, en fin de saison, représente une échec :
« On ne peut pas se féliciter de la situation. On n’était pas venu pour jouer le maintien. On était venu pour jouer les playoffs et au final on redescend d’une division », a-t-il expliqué très déçu. « Donc on peut pas s’en féliciter et effectivement voir que c’est les joueurs français qui tiennent la baraque c’est pas ce qui avait été proposé initialement avec l’équipe. Puisque si on recrute des joueurs étrangers en général, c’est des leaders, pour des raisons économiques. Il faut juste avouer que, voilà, on s’est un peu planté sur le recrutement dès le début de saison. Voilà c’est comme ça, maintenant, il faut apprendre de ses erreurs pour construire l’avenir tout simplement. »
Emmanuel Brochot a quand même signalé que le fait d’avoir conservé D.J. Cooper, courtisé par Prometey « qui triplait son salaire », était une réussite. Toutefois, la Chorale a dû le garder car il n’y « avait personne d’autre« .
Le cas Roanne – Gravelines
La Chorale de Roanne a vécu une saison sportive extrêmement compliquée. Au milieu de celle-ci, un scandale a éclaté. Un match aurait dû avoir lieu à la Halle Vacheresse en pleine période de fêtes de fin d’année. Roanne aurait dû recevoir le BCM Gravelines-Dunkerque. Cependant, tout ne s’est pas passé comme prévu. Des cas de grippes et de COVID-19 ont été signalés au sein de l’effectif nordiste. La LNB, par l’intermédiaire de son comité sanitaire, a décidé du report de la rencontre au grand dam de l’entraîneur Jean-Denys Choulet. La Chorale avait fait appel de cette décision. Le match s’est alors joué le 15 mars. Gravelines était en pleine bourre, comparé au mois de décembre, et s’est imposé. Emmanuel Brochot a pointé du doigt le fonctionnement global de la LNB :
« Je ne pense pas que la Chorale de Roanne ait été maltraitée. Je pense que la Ligue, dans ce sujet-là, n’a pas le niveau pour le traiter. C’est tout », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, ça aurait été un autre club ça aurait été pareil. Ce n’est pas un grief contre la Chorale. C’est qu’ils n’ont pas le niveau. Je pense qu’ils n’ont pas le niveau. On verra dans quelques semaines si la Ligue arrive à la hauteur de ses ambitions. On a une Ligue qui nous impose beaucoup d’exigences, et il en faut dans le sport professionnel, c’est très bien et je le partage. Mais elle n’a pas la capacité à faire respecter les exigences qu’elle impose au club. La Ligue n’est pas toute seule. Elle a, avec ou contre elle, la Fédération. Ce n’est pas très lisible même pour nous présidents de club. C’est clair que je vais attacher beaucoup d’importances à la situation économique des clubs de Betclic (ÉLITE). Je sais pas quelles seront les possibilités qui s’ouvriront à nous (présidents). Je ne laisserai pas passer des choses, ça c’est clair. »
[BASKET] 🏀 Le président de la @ChoraleRoanne Emmanuel Brochot fait le bilan de la saison de #BetclicELITE dans #ActivChorale le #Podcast 🎙️
Trois quarts d'heure d'entretien avec @FabienZaghini, @Numberoanne et @NicolasBrillat 👉 https://t.co/ySSZ2i7J2r#ChoraleNation pic.twitter.com/hqkOdKQ3FM— ACTIV Radio (@ActivRadio) May 12, 2024
Le futur du club
Au terme de cette saison 2023-2024, synonyme de relégation en Pro B pour la Chorale, Emmanuel Brochot se dit libéré d’un poids, « soulagé, soulagé de reconstruire, soulagé de repartir sur une nouvelle histoire. » Le président a annoncé que la reconstruction ne se fera pas sans le centre de formation. Un pôle jeunesse qu’il souhaite adapter à la Pro B. Une division où certains joueurs actuels devraient évoluer comme certains jeunes :
« C’est une forte probabilité (la perte des espoirs). En Pro B, le championnat est moins attractif pour les joueurs. Il faut pas aller contre cette situation », a-t-il clamé. « A nous de bonifier les bons joueurs qui sont proches du groupe pro, pour construire avec eux un projet chez nous, ou ailleurs, en les prêtant en leur signant des contrats pluriannuels pour les faire revenir, à terme, au club. Mais on peut pas en quelques jours, semaines, mois, construire ou reconstruire ce qui n’a pas été fait depuis 20 ans. Ça fait partie des chantiers qu’on est en train de mettre en place. Il y a pas eu, ces 20 dernières années et j’en ai ma part de responsabilité, une vrai passerelle centre de formation – pro, pour mille et une raisons. Mais aujourd’hui on doit le construire. Avec la Pro B on pourra accélérer certaines choses.Il faut avoir surtout les hommes qui partagent ce projet. »
La saison prochaine, Maxime (Roos) sera Choralien, Théo (Pierre-Justin) le sera aussi. Antoine (Diot) le sera probablement. Alex (Bouzidi), on s’est pas vu encore. On va intégrer les jeunes, mais je ne veux pas marcher sur les plates-bandes du coach. Il y a des jeunes qui sont bien au niveau où ils sont aujourd’hui. C’est n’est que mon avis, mais si c’est pour les intégrer et les mettre 14e, sur le banc. Je me dis qu’il n’y a pas trop d’intérêt. Par contre que nous on travaille avec ces jeunes, avec Bertrand (Rodamel) et leurs agents pour s’engager sur un programme pluriannuel, avec peut-être des prêts ou des licences AS. Ça, ça a du sens pour les faire éclore, pour qu’à un moment ou un autre on puisse en bénéficier. »
Un nouveau projet qui sera incarné par deux hommes : l’entraîneur et le directeur sportif. Le premier est connu, en la personne de Thomas Andrieux. Le second ne l’est pas encore. Roanne est en discussion avec trois candidats au poste de directeur sportif. L’annonce de l’identité du nouvel arrivant pourrait survenir bientôt. « Ça peut être début de semaine prochaine, ou dans 15 jours, ou dans un mois ». Pour l’heure Emmanuel Brochot se félicite du recrutement du coach Thomas Andrieux,qui est parfait pour le projet en question :
« Thomas Andrieux coche beaucoup de cases dans notre projet de redynamisation du club. La Pro B est une division à part entière. C’est pas l’antichambre de la Pro A », a-t-il souligné. « Thomas connaît bien ce championnat. Aller chercher le meilleur entraîneur de Pro A ne te fera pas remonter. Il y a des codes différents, des joueurs différents, un jeu différent. Deuxièmement, Thomas connaît bien la formation, les jeunes. Il a aussi une fonction qui est intéressante, c’est qu’il côtoie les équipes de France. Je ne vais rien inventer. Tous les coachs qui côtoie l’équipe de France on des contacts en avant-première.
Les directeurs sportifs (DS) qui sont encore en course (pour l’offre roannaise, NDLR) ont tous eu la même question. Quels étaient pour eux les trois coachs qu’ils auraient sélectionné. Ceux qui restent en lice, avaient coché Thomas Andrieux », a annoncé Emmanuel Brochot. « C’est compliqué car ce sont des gens qui sont en poste en CDI, en général. Soit ce sont des mecs qui n’ont plus de boulot, pas forcément les meilleurs. Soit ce sont des gens que l’on doit aller débaucher quelque part. Le projet est de structurer le club, il ne l’a jamais été. Le directeur sportif en fait partie. Le staff médical en fera partie, car on a des trous dans la raquette. On est un des rares clubs professionnels sans préparateur physique. Il faut que l’on s’adapte. Le directeur sportif, c’est quelqu’un qui doit permettre au coach de se concentrer sur son job, qui est d’entraîner, de manager ses équipes. Le DS doit gérer tout l’extra-sportif, avoir un carnet d’adresses et une liste de joueurs. »
La future économie du club : l’exemple de la JL Bourg
Enfin, le président a abordé le futur financier de la Chorale de Roanne. Il a évoqué la nécessité de trouver d’autres ressources financières que celles liées, seulement, au basket. Aussi, il a déclaré que les différents partenaires actuels seront toujours présents la saison prochaine :
« Le budget de la saison prochaine, à 300 000 euros près on sera au même niveau que cette année. Pourquoi ? Monsieur Nicolin (président de Roannais agglomération) a annoncé qu’il resterait fidèle à ses engagements, et soutiendrait dans cette passe un peu difficile, de redescente en Pro B, l’apport des collectivités locales. En ce qui concerne les partenaires privés, la plupart de nos contrats pluriannuels n’ont aucune clause de révision en cas de relégation en Pro B », expliquait Emmanuel Brochot. « Pour avoir échangé avec les plus gros partenaires, il n’y a pas de sujet. Ils nous soutiendront de la même façon qu’ils nous ont soutenu cette année. Pour ce qui est des abonnés et du grand public, comme vous l’avez dit, c’est presque une chance. Puisque l’on va repartir sur un nombre de matchs plus important que la Betclic (ELITE). Au final, on va pouvoir jouer le vendredi soir », a-t-il dit plus légèrement.
« Si on se développe pas dans d’autres domaines, oui on a atteint le plafond de verre. Mais si on aide dans cette construction, on a parlé beaucoup de sportif. Mais on a aussi cette volonté de recapitaliser le club en créant une SASP (Société Anonyme Sportive Professionnelle). Il faut qu’on aille chercher des revenus ailleurs. Le meilleur modèle, c’est Bourg-en-Bresse. Ils ont des ressources financières autres que celles liées au basket. Il y a plein de choses à faire. On y travaille. Les idées on les a. Maintenant on va travailler étroitement avec les collectivités, avec Yves Nicolin pour aller chercher des solutions, plus de recettes.«
La Chorale aurait la possibilité de se maintenir en Betclic ELITE si Limoges est condamnée à la relégation par la DNCCG. Toutefois, il n’est pas question d’y penser pour Emmanuel Brochot. Il ne « compte pas sur le repêchage« . Le président signale que « le pire serait d’attendre« .
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