Émilie Gomis visée par une enquête pour « apologie du terrorisme »
C’est l’histoire d’une simple story Instagram qui prend des proportions insoupçonnées, ou surtout disproportionnées selon son camp. Selon l’AFP, Émilie Gomis s’apprête ainsi, la semaine prochaine, à être entendue par la justice, en audition libre, à la suite de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme en ligne.
Deux jours après les attaques du Hamas sur le territoire israélien, soit le 9 octobre, l’ancienne cadre de l’équipe de France (194 sélections entre 2002 et 2014) avait publié une story Instagram, supprimée le lendemain, où l’on y distinguait des cartes de la France en 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles le drapeau tricolore est progressivement remplacé par le drapeau israélien, avec la question suivante : « Que feriez-vous dans cette situation ? »
« Une convocation proprement ahurissante et totalement fantaisiste »
Les avocats d’Émilie Gomis
Le parquet de Paris a indiqué à l’AFP qu’une plainte avait été déposée le 8 décembre par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme. Une enquête pour apologie du terrorisme en ligne a été lancée six jours plus tard. Pour la plus grande sidération des avocats d’Émilie Gomis, Me Vincent Brengarth et William Bourdon, interrogés par l’AFP.
« Cette convocation est proprement ahurissante et totalement fantaisiste. Mme Gomis s’est longuement, et plusieurs fois, expliquée sur une maladresse, sans le début du commencement d’une infraction pénale. Que faut-il de plus ? Elle fait face à un véritablement acharnement qui non seulement ne s’explique pas mais qui nuit plus généralement à la cause de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. On peut également s’étonner des moyens subitement trouvés pour entendre inutilement Mme Gomis quand la justice en manque cruellement. »
À la suite de cette publication, Émilie Gomis a déjà été exclue de la Commission des athlètes du CNOSF et a quitté son poste d’ambassadrice des Jeux Olympiques de Paris 2024. Le comité d’organisation des JO avait toutefois constaté qu’Émilie Gomis « condamnait les attentats du 7 octobre en Israël, toute forme d’antisémitisme ou de discrimination, contraires à ses valeurs », et qu’elle avait « également partagé ses regrets concernant sa publication et présenté ses excuses. »
Après la révélation de cette information, l’ancienne joueuse de Valenciennes a cité Martin Luther King sur X. « Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, Il suffit juste de dire ce que l’on pense », a-t-elle ainsi publié.
"Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, Il suffit juste de dire ce que l'on pense."
#conscience #confiance #dignite #valeur #martinlutherking pic.twitter.com/lHLDKCg276
— MISSGO (@emiliegomis) February 4, 2024
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