Edwin Jackson et Nanterre, un accord « gagnant-gagnant »
Une personne débarquant pour la première fois dans une salle de basket en ce début de saison ne se douterait peut-être pas que le n°11 de Nanterre fut, dans un passé pas si éloigné, l’un des meilleurs joueurs de France et l’un des bras les plus sûrs du continent. Depuis le début de saison, Edwin Jackson doit se contenter d’un rôle de l’ombre au sein de l’équipe francilienne (2 points à 40%, 0,7 rebond et 0,3 passe décisive, sur de courtes séquences (12 minutes). Mardi dernier, à cet égard, son passage contre Paris fut remarqué (4 points, 2 rebonds et 1 passe décisive) mais on reste loin du joueur capable de tourner à plus de 21 points de moyenne en Espagne. Logique car l’arrière aux 54 sélections en Bleus tente de renouer avec le fil de la compétition, lui qui fut poursuivi par les blessures ces dernières années, entre deux fractures du poignet sur sa main shooteuse et une lésion aux ischios-jambiers. « Il a besoin de se remettre en rythme car ça fait longtemps qu’il n’a pas joué », plaide Benjamin Sene. « Ce n’est pas forcément facile pour lui, on essaye de lui donner confiance. Mais il nous apporte son expérience car ça fait longtemps qu’il est pro. »
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« JE CONTINUERAI À JOUER JUSQU’À 50 ANS SI JE LE PEUX »
Dans la foulée de sa montée en puissance contre Paris, Edwin Jackson n’a pas réussi à confirmer à Fos-sur-Mer samedi. Libéré pendant neuf minutes du banc, il a scoré dès son entrée en jeu, avec un joli floater au-dessus des longs segments de Shevon Thompson, avant de subir, comme ses coéquipiers, la marée fosséenne (-12 lors de son passage). En seconde mi-temps, comme contre Paris, il n’a ensuite pas vu le terrain. Certainement frustrant pour un joueur qui nous indiquait l’été dernier, bien avant sa signature à Nanterre, qu’il brûlait d’envie de prouver sa valeur après ses blessures. « Je serai toujours en train de jouer pour dominer. Il n’y aura aucun moment dans ma carrière où je serai content de rester dans le corner et faire des dribbles, sauf si je joue pour un top club. Dans mon état d’esprit actuel, je voudrais continuer à être compétitif. […] Je fais les choses méthodiquement. Je ne peux pas sauter les étapes. Si je veux revenir au haut niveau, je dois prouver que je peux encore jouer et dominer à ce niveau. Je cherche une situation où une équipe aura besoin de mes talents de scoreur, peut-être dans un plus petit marché, où je vais pouvoir prouver que je suis toujours un joueur qui offensivement a un niveau au-dessus des autres.«
« Un garçon qui est encore capable de jouer et de produire »
Évidemment, il aurait été beaucoup plus aisé pour Edwin Jackson d’y parvenir en ayant toute une saison devant lui, plutôt que cinq matchs, mais malheureusement, son temps imparti à Nanterre touche bientôt à sa fin. En fin de contrat le 15 octobre, l’ancien joueur du FC Barcelone n’a théoriquement plus que deux matchs à disputer avec l’équipe francilienne, à Nancy et contre Roanne. Une pige sous les ordres de Pascal Donnadieu, en forme de saut vers le passé, qui lui rappelle certainement ses jeunes années, lui qui s’était lancé en Pro B en 2008/09 avec la JSF. À défaut d’envisager, pour l’instant, un avenir en commun, son coach reste l’un de ses plus fervents défenseurs et le premier à croire en lui. « Si une prolongation de contrat est envisageable ? Chaque chose en son temps. Pour l’instant, il est pigiste médical de Bastien (Pinault). Ce qui est sûr, c’est que du gagnant-gagnant entre nous. Il est en pleine possession de ses moyens, il n’y a aucun problème de ce point de vue là. Il est loin d’être cramé. À Fos, je ne l’ai pas beaucoup utilisé mais c’est un garçon qui est encore capable de jouer et de produire, je n’ai aucun doute là-dessus. » Et si ce n’est pas à Nanterre, Edwin Jackson trouvera sûrement un moyen de le montrer ailleurs. Car à 33 ans, l’ex-MVP a encore beaucoup de paniers à mettre…
À Fos-sur-Mer,
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