Clap de fin à Monaco pour Kemba Walker : un fiasco ?
Kemba Walker aura passé plus de temps en civil que sur le parquet
« Joyeux anniversaire Kemba ! » Survêtement rouge, bob noir, lunettes de soleil, l’ancienne star NBA traverse les couloirs de Gaston-Médecin et répond d’un sourire à la gentille attention. Une fillette lui offre un petit cadeau. Kemba Walker (1,83 m, 34 ans) a vécu un 34e anniversaire frustrant : 13e homme de l’AS Monaco, il a vécu l’élimination de la Roca Team (79-80, a.p.) depuis les tribunes de Gaston-Médecin, aux côtés du convalescent Terry Tarpey.
DNP en playoffs
Qui aurait cru cela le 21 juillet dernier, lorsque le quadruple All-Star NBA s’est engagé avec le club de la Principauté ? Une annonce choc à l’époque, puisqu’il n’y avait eu aucun écho sur les négociations, une rareté avec l’ASM. Au vu de ses récents états de service (9 matchs en un an et demi), il subsistait certes bien quelques doutes sur sa capacité à s’adapter au jeu européen… Mais l’enthousiasme était alors assez partagé, autour de la nouvelle ligne arrière la plus talentueuse d’Europe : Mike James – Jordan Loyd – Élie Okobo – Kemba Walker.
Au final, l’ancien meneur des Charlotte Hornets a tenu un rôle négligeable tout au long de la saison. Uniquement qualifié pour l’EuroLeague, pas en pleine possession de ses moyens physiques malgré un long travail estival sur ses genoux, il n’a jamais réussi à s’offrir une vraie soirée de référence, si ce n’est une sortie à 13 points face au Panathinaïkos Athènes en décembre. Auteur d’une saison NBA à 25,6 points de moyenne dans son prime, le New-Yorkais a terminé avec 4,4 points à 40%, 1,4 rebond et 1,1 passe décisive en seulement 11 minutes sur la scène européenne. Pour finir par la note la plus révélatrice de tous : 0, comme son nombre de minutes en playoffs face au Fenerbahçe Istanbul. Trois fois cloué au banc, deux fois en civil, Kemba Walker n’est jamais entré dans les plans de Sasa Obradovic, un entraîneur qui n’était pas à l’origine de son recrutement. Pour le deuxième salaire de la Roca Team (1,5 million d’euros, selon BasketEurope), l’investissement semble douteux… Surtout que sa présence a largement empiété sur le temps de jeu de Matthew Strazel, moindre sur la globalité de la saison (223 minutes, contre 287 pour l’Américain).
Jamais en pleine possession de ses moyens
Pourtant, son arrivée a bien eu quelques bénéfices pour l’AS Monaco. D’abord, en terme de marketing, avec une notoriété accrue du club sur la scène internationale, notamment aux États-Unis. Et puis autour du cas… Mike James, presque boudeur l’été dernier, comme s’il était vexé par l’arrivée d’une vraie superstar mondiale. « C’était déjà difficile de bosser avec trois arrières la saison dernière alors cela semble pratiquement impossible avec quatre maintenant », lâchait-il en août. Honnêtement, je ne sais pas comment ça va se passer, il y a beaucoup de monde. Ça va être intéressant de trouver une solution. C’était déjà assez compliqué de faire cohabiter trois joueurs aussi talentueux qui ont besoin du ballon alors en ajouter un quatrième, qui est vraisemblablement le plus talentueux de tous, semble difficile. Ça va changer toute une dynamique qu’on a pris du temps à créer. J’ai beaucoup de questions. » Le natif de Portland a répondu par une saison de MVP, comme s’il voulait montrer qui était le patron.
Irréprochable humainement tout au long de la saison, Kemba Walker restera pourtant étiqueté comme un énorme flop, lui qui possède l’un des plus gros CV jamais vus au sein d’un club français. Non inscrit en LNB, on ne le reverra certainement plus jamais en tenue sous les couleurs de l’AS Monaco. Déjà qu’on ne l’avait pas beaucoup vu…
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