Chalon – Saint-Quentin : le gâteau sans la cerise pour l’Élan
Combien en a-t-il mis comme ceux-ci dans sa carrière ? Des centaines, voire plus, des milliers. Et si certains ont marqué la grande histoire de l’équipe de France, peu ont été aussi importants dans le basculement d’une saison. Lorsque l’Élan Chalon patinait en attaque (59-61, 37e minute) et souffrait du réveil de Benoit Gillet, auteur de sept points dans le seul dernier quart-temps, le salut est venu de Mickaël Gelabale, qui a remonté les années avec deux tirs primés successifs dans le corner (64-59, 37e minute). « À la fin, c’est l’expérience qui a parlé avec ces shoots de Mike », souligne Savo Vucevic. « Ces tirs sont très bien joués de la part de Chalon », salue Julien Mahé, dont l’équipe picarde vient de subir deux défaites d’affilée pour la première fois de la saison. « Tu es obligé de mettre des priorités sur certains joueurs à qui il ne faut pas donner de positions. Des mecs comme Jordano ou Lapornik, on est obligé de prendre des risques sur eux. Ces shoots de Gelabale viennent de la création des shooteurs sur des drives et ils font la différence. »
Trois équipes à égalité en tête…
Soit deux actions lumineuses en attaque, pas vraiment le symbole de la soirée au Colisée, où ce fut la rencontre promise depuis des semaines : un âpre choc des leaders, entre les deux meilleures défenses du championnat, et un vrai bon match, à défaut d’être un beau match. « C’était trop kiffant », souffle Antoine Eito, fiévreux et « crâmé » d’avoir couru aux quatre coins du Colisée, tout en essayant de chauffer 4 500 supporters déjà incandescents. « C’était méga intense. Il y a eu 9 balles perdues d’un côté, 8 de l’autre, ça veut dire qu’il y a eu de la qualité. C’était vraiment un putain de match ! » Du type de ceux qui font « une belle publicité pour la Pro B » de l’aveu de Julien Mahé, qui se décida forcément sur quelques détails : les rebonds offensifs échappés par Saint-Quentin (13 pour l’Élan), qui n’a jamais réussi à contenir Mattias Markusson (11 points et 18 rebonds), quelques erreurs défensives, une vraie maladresse des deux côtés (40% pour Chalon, 34% pour Saint-Quentin)… Et bien sûr le poignet magique de l’éternel Mike Gelabale.
Anticipé depuis des semaines par les deux clubs, ce choc aura donc finalement accouché d’un regroupement général avec désormais trois équipes en tête de la Pro B à six journées de la fin, si l’on ajoute Boulazac, tombeur d’Antibes (81-66). Avec un regret côté chalonnais sur le panier-average, abandonné à Saint-Quentin (+7 à l’aller). « On manque neuf lancers-francs (12/21), on aurait facilement pu gagner de plus de sept points », soupire Savo Vucevic. Pourtant, à la faveur d’improbables calculs, c’est bien l’Élan qui vire en tête du classement ce mardi, à la faveur des confrontations directes dans ce mini-championnat (2-1 pour l’Élan, 1-1 pour le BBD, 1-2 pour le SQBB).« Je ne veux pas faire de calculs de toute façon mais je pense qu’on a intérêt à terminer premier », avance le Monténégrin. À ce stade-là de la saison, personne n’affirmera le contraire. Même Saint-Quentin, longtemps satisfait de son statut de leader surprise, le clame désormais. « Forcément que c’est un objectif de finir en tête », lâche Lucas Boucaud. Six journées, trois équipes alignées cote à cote : « le championnat le plus dur d’Europe », dixit Savo Vucevic, n’a jamais aussi bien porté son appellation.
À Chalon-sur-Saône,
Commentaires