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Chalon de retour dans la cour des grands : l’Élan remonte en Betclic ÉLITE !

Pro B - Deux ans après avoir matérialisé sa descente aux enfers par une relégation en Pro B, l'Élan Chalon a mis fin à son purgatoire. Devant un Colisée des grands soirs, le club bourguignon a remporté les playoffs de Pro B en battant Champagne Basket au terme du Match 3 (83-68). Le double champion de France retrouvera la Betclic ÉLITE à la rentrée !
Chalon de retour dans la cour des grands : l’Élan remonte en Betclic ÉLITE !
Crédit photo : Charlotte Geoffray

Il y a des clubs dont on sait que leur place est en Betclic ÉLITE. Quand on arrive au Colisée, on le sent, on le voit, on n’a pas affaire à une salle de Pro B. Avant de passer les portes de l’enceinte, on marche devant le mur des légendes où l’on peut apercevoir des MVP tels que Blake Schilb ou Devin Booker, des icônes telles que Stanley Jackson ou Robert Gulyas, un cadre de l’équipe de France avec Moustapha Fall… On peut surtout s’amuser à en dénombrer les champions, ceux du triplé de 2012, ceux de l’aventure de 2017 : ils sont onze immortalisés sur l’esplanade du Colisée. Peut-être bientôt y rajoutera-t-on Antoine Eito… Une fois dans la salle, on lève les yeux et on découvre les bannières en l’honneur de Thabo Sefolosha, Joffrey Lauvergne, Clint Capela, Yakuba Ouattara ou Mathias Lessort. Peut-être bientôt y verra-t-on celle de Kyshawn George dans quelques années… Et surtout, il y a aussi une ambiance extraordinaire, « le meilleur public de France » dixit Savo Vucevic. Sur les coups de 18h45, des centaines d’amoureux de ce blason se sont réunis vers la piscine pour marcher ensemble vers le Colisée, fumigènes en main et gorges déployées, afin de laisser exploser toute leur passion dans une véritable marée rouge. Le Colisée n’a pu accueillir que 4 500 personnes, mais ils auraient pu être 15 000, avec 10 000 demandes de places en moins de deux heures samedi après la victoire à Reims. Alors ces chanceux-là mesuraient leur privilège et ont fait régner une ambiance extraordinaire, à la hauteur de la réputation de la ferveur locale. Ils ont terminé ivres de bonheur sur les lattes du parquet, envahissant le terrain pour célébrer le retour d’un bastion du basket français (en Pro A de 1996 à 2021) au plus-haut niveau. Alors non, l’Élan Chalon n’était vraiment pas un club de Pro B. L’Élan Chalon se doit être en Betclic ÉLITE. Mais le dire ne sert à rien. Il faut surtout le prouver.

La fin de six ans de galère…

L’agressivité de Lionel Gaudoux a enflammé le Colisée (photo : Charlotte Geoffray)

Or, on ne peut pas s’empêcher de penser que cette équipe a tout fait, malgré elle, pour maintenir le club dans l’antichambre une troisième saison consécutive. Une constance remarquable dans l’inconstance, des sautes d’humeur impardonnables comme ce -23 gaspillé contre Gries-Souffel qui a coûté le titre ou ce deuxième quart-temps catastrophique du premier épisode de la finale, un jeu offensif stéréotypé avec un manque de création à la mène, etc. Elle aura eu des circonstances atténuantes, comme l’AVC de Mickaël Gelabale qui aurait pu tout bouleverser. Mais du coup, on préfèrera retenir ces ressources mentales. Toujours est-il que cette équipe-là a souvent lassé le Colisée. Parce qu’elle était la reine du suspense, écrira-t-on poliment. Au point d’être la première de l’histoire à remporter la finale des playoffs de Pro B après avoir perdu l’aller à domicile ? Forcément, oui, c’était le destin tortueux que ce groupe s’était choisi. Mais il l’aura mené au bout de sa quête, jusqu’en Betclic ÉLITE.

Savo Vucevic : « La plus joyeuse de mes montées »

Jusqu’au bout, l’Élan aura inquiété son public. D’une première mi-temps quasiment parfaite (41-29, 19e minute), les hommes de Savo Vucevic se sont délités au retour des vestiaires, empilant les balles perdues pour laisser Champagne Basket revenir tout proche (47-45, 27e minute). Mais ces Chalonnais-là ont de l’expérience et du vice. Ils ont aussi aussi la capacité de trouver des facteurs X improbables pour se tirer d’affaire : ce mardi, cela aura été Kevin Harley, benché pendant pratiquement toute la première période (87 secondes) pour finalement sortir de sa boîte et disputer un dernier quart-temps exceptionnel (12 points à 4/7 et 2 passes décisives), n’étant plus rappelé sur le banc. En prenant une vision plus large de la saison, on pourra aussi citer le jeune Kenny Baptiste, qui a pris une toute autre dimension ces deux derniers mois afin d’enfiler le costume laissé vacant par Mike Gelabale.

La saint-Antoine

Antoine Eito a été exceptionnel (photo : Charlotte Geoffray)

Cette équipe a aussi du cœur et de l’envie. Beaucoup de cœur et beaucoup d’envie, vraiment. Il en fallait pour retourner une situation qui avait dramatiquement changée en six ans sur les bords de Saône. Depuis l’ivresse du second titre de 2017, l’Élan a traversé une période noire, cumulant plusieurs terribles fautes de gestion pour s’enfoncer dans l’anonymat de la Pro B, perdant tous les acquis du parcours national le plus remarquable de la période 2010 – 2017. Il fallait avoir cumuler les erreurs à un point insensé pour tomber aussi bas aussi vite. Il a fallu être inversement fort pour s’en sortir. À vrai dire, il a fallu être fort comme Antoine Eïto. Tout au long de la saison, on a reproché à l’Élan de vivre et mourir avec Antoine Eïto mais c’était peut-être justement sa force principale. L’an dernier, cela a mené l’équipe à sa perte mais un joueur de ce calibre, avec une telle énergie et une telle agressivité, ne pouvait faire que des ravages en Pro B. Il a finalement sorti Chalon du purgatoire, au terme d’un ultime récital (20 points à 5/11, 4 rebonds et 13 passes décisives), digne de son statut de MVP officieux des playoffs. Ce mardi 13 juin, c’était la saint-Antoine. Forcément…

 

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