Brice Dessert (Strasbourg), décollage imminent ?
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La saison de l’envol pour Brice Dessert ?
Il faudra, au moins, reconnaître à Brice Dessert (2,12 m, 21 ans) le mérite de la constance dans ses prises de position. En avril dernier, après ce qui alors le meilleur match de sa carrière à Bourg-en-Bresse (18 points et 6 rebonds), le Blésois de l’époque était resté mesuré sur sa performance individuelle. « Honnêtement, je ne suis pas surpris car je sais de quoi je suis capable. Il fallait juste retranscrire en match ce que je faisais à l’entraînement. Ça fait plaisir car je ne le faisais pas avant mais je ne suis pas étonné. » Et dimanche dernier à Monaco ? Bis repetita : des statistiques encore plus élevées (21 points à 10/13 et 8 rebonds en 24 minutes) et un discours tout à fait similaire. « Je ne suis pas choqué de faire des performances. Je connais mon niveau, je connais mon jeu, je sais de quoi je suis capable. Honnêtement, ça fait plaisir de voir que cela se concrétise en match mais je ne suis pas forcément surpris de ce que je réalise maintenant. »
« Il a ça en lui ! »
De fait, Brice Dessert a prouvé le week-end dernier à Gaston-Médecin qu’il pouvait faire partie des intérieurs qui comptent en Betclic ÉLITE, dominant largement le vénérable Donatas Motiejunas, finalement exclu pour cinq fautes en douze minutes. Doté d’un profil physique exceptionnel, avec un cocktail entre grande taille, mobilité et qualités athlétiques, l’intérieur de la SIG Strasbourg (arraché au nez et à la barbe de prétendants européens comme Nanterre ou Cholet) a signé un démarrage canon, marquant les 11 premiers points alsaciens, démontrant une formidable capacité de finition près du cercle. « Il nous a fait énormément de mal au cours du premier quart-temps », acquiesce Matthew Strazel, vice-champion du monde juniors à ses côtés en 2021, ravi d’observer « la progression énorme » de son ex-coéquipier. « Il a été très efficace à Monaco dans ses shoots, ses prises de position, sa défense et son engagement », relève son entraîneur, Laurent Vila. « Il faut que ce soit un socle pour lui afin qu’il puisse réitérer ce genre de performance. Il a ça en lui : il a la dureté, il a l’envie, il travaille dur, il a des mains pour finir sous le cercle. C’est ce qu’on attend de lui. »
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Pourtant, Brice Dessert et le basket, l’histoire n’était initialement pas évidente. Inscrit au club de Moissy par ses parents dès l’âge de 8 ans, le jeune francilien n’allait que rarement aux entraînements, très peu intéressé par la balle orange. Il aura fallu attendre ses 13 ans pour le voir se lancer dedans sérieusement, d’abord au niveau départemental avec l’US Ris-Orangis. L’ascension aura été exponentielle ensuite : le CREPS, l’INSEP, l’équipe de France juniors trois ans après, les premiers pas en pro à Rouen, des débuts en Betclic ÉLITE ralentis par une opération de la cheville à Blois puis les promesses printanières ces derniers mois avec l’ADA.
L’une des révélations de la saison ?
Mais désormais, il faut de la régularité. Avec Blois, équipe finalement reléguée en Pro B, le natif de Pontoise a encore trop largement soufflé le chaud et le froid. C’est pourquoi il s’est infligé un programme dantesque cet été : le camp de Trévise (MVP de la finale), un autre camp en Italie, un mois de work-outs à Dallas avec son agence, du travail individuel avec Julien Zoa (assistant à la SIG) à Paris, et enfin quand même un peu de vacances au Maroc où il s’est cependant entretenu physiquement. « J’ai bien bossé », synthétise-t-il. « Cela fait partie de mes étés les plus studieux. Je m’entraîne pendant l’intersaison pour pouvoir arriver avec le meilleur niveau possible. »
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Parce que cette saison peut être un tournant dans sa carrière, avec l’attrait de la Draft NBA au bout ? « Toutes les saisons comptent pour moi, je les aborde toutes de la même façon », réfute le principal intéressé. Reste que Dessert pourrait être un candidat évident au trophée de meilleure progression de l’exercice, s’il existait, un peu à l’image de ce qu’a réalisé Neal Sako l’an dernier sous l’égide de… Laurent Vila à Cholet. « S’il arrive à avoir des performances régulières au niveau de Monaco, il est évident que ce sera un gros signe et qu’il pourra être considéré comme une révélation », souffle le technicien catalan. « Maintenant, le plus dur est de répéter régulièrement des prestations de haut-niveau. » Premier indice dès ce vendredi soir face au Mans ?
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