Bourreau historique des Bleus, Jamar Wilson raccroche

Bien sûr, on ne parle pas d’un bourreau de l’envergure d’un Pau Gasol. Lui n’a jamais privé l’équipe de France d’un titre européen ou d’une médaille olympique. Mais tout de même, s’il était interrogé sur les plus gros tourmenteurs de son mandat, Vincent Collet pourrait certainement citer le nom de Jamar Wilson. Bon petit joueur à l’échelle continentale, le meneur naturalisé finlandais se transformait en superstar dès qu’il croisait la route des Bleus. On se souviendra notamment de son duel avec Tony Parker lors de l’EuroBasket 2015 à Montpellier (21 points en 19 minutes), de son tir victorieux dans le chaudron d’Helsinki en ouverture de l’EuroBasket 2017 ou de sa démonstration (29 points, dont 18 dans le dernier quart-temps, et 6 passes décisives) à l’occasion d’une victoire des Susijengi lors de la fenêtre internationale de février 2019. Ses deux records offensifs en sélection furent ainsi établis contre l’équipe de France. Mais tout ça est désormais de l’histoire ancienne puisque le New-Yorkais a décidé de mettre un terme à sa carrière, à l’âge de 38 ans.

Vu dans quatre clubs français…

Paradoxalement, malgré ses coups de folie face aux Bleus, Jamar Wilson n’a jamais brillé en LNB. Son dernier passage y restera anonyme : arrivé fin mars à la rescousse de Boulazac, il s’est très rapidement blessé et n’a gagné aucun de ses quatre matchs de Pro B (5,5 points à 44% et 0,8 passe décisive). Sollicité par le BCM Gravelines-Dunkerque dès 2008, il avait finalement dû attendre le printemps 2015 afin de découvrir la Pro A, au travers d’une pige à Rouen. Assez productive pour sauver le SPO (9,5 points à 50%, 2,8 rebonds et 2,3 passes décisives en 8 rencontres), mais pas assez convaincante pour donner envie aux dirigeants normands de le prolonger. En 2017/18, après son coup de folie d’Helsinki, il débarquera à Nanterre, pour une saison correcte sous les couleurs de la JSF (8,8 points à 56%, 2,5 rebonds et 2 passes décisives en 25 matchs), avant de se retrouver en situation d’échec à Bourg-en-Bresse un an plus tard (6,5 points à 39% et 3 passes décisives), contraint de subir l’éclosion inattendue d’Hugo Benitez et de quitter un club en cours de saison pour la première fois de sa carrière.

Toutefois, le parcours de Jamar Wilson ne doit pas simplement être résumé à ses fantastiques performances contre l’équipe de France. Meilleur marqueur de l’histoire de son université (Albany), l’enfant du Bronx fut également consacré scoreur n°1 de VTB League en 2010/11, avec ses 18,8 unités de moyenne sous les couleurs de Honka. Très respecté en Australie où il figura à deux reprises dans le deuxième meilleur cinq de NBL, il fut également particulièrement convaincant sous les couleurs d’un grand d’Europe en 2015/16 : embauché par le mythique Partizan Belgrade à l’époque, il monta jusqu’à 41 points un soir de mars 2016 sur le parquet de l’Olimpija Ljubljana. Comme quoi il n’y a pas que l’équipe de France qui a subi la foudre de Jamar Wilson…

Son parcours :

• 2007/08 : Verviers-Pepinster (Belgique)
• 2008/09 : Liège (Belgique)
• 2009/10 : Aalstar (Belgique)
• 2010/11 : Honka (Belgique)
• 2011/14 : Cairns Taipans (Australie)
• 2014/15 : Adélaïde 36ers (Australie)
• 2015 : SPO Rouen
• 2015/16 : Partizan Belgrade (Serbie)
• 2016/17 : Estudiantes Madrid (Espagne)
• 2017/18 : Nanterre 92
• 2018/19 : Lietkabelis Panavezys (Lituanie)
• 2019/20 : JL Bourg
• 2020/22 : Kataja (Finlande)
• 2022 : Boulazac (Pro B)

Every good thing comes to a end. Thank you to everyone that I have crossed on my path in this wonderful sport. Thank God for 20 years of experience. Looking forwards to what’s to come, but have to stop and show my appreciation to the sport 🏀 and the people who made me, ME! ❤️ pic.twitter.com/9WUFughjPj

— Jamar Wilson (@JayDubbs5) July 12, 2022