La course aux JO : L’obligatoire association Fournier / De Colo au poste 2 ?
D’ici les Jeux olympiques de Paris, la rédaction de BeBasket va vous proposer divers rankings, poste par poste, afin de se faire une meilleure idée de qui pourra guider l’équipe de France vers une médaille à Bercy.
Après avoir fait le point sur les meneurs de jeu, nous nous intéressons aux arrières. Postes 3/2, Bilal Coulibaly et Isaïa Cordinier ont été placés dans le ranking sur les ailiers, au même titre que Yakuba Ouattara et Terry Tarpey, qui sont tous deux des poste 3 de petite taille, mais aussi Nicolas Lang, Juhann Begarin, Axel Bouteille, Adam Mokoka ou encore Joël Ayayi.
Voici notre ranking des postes 2 à la fin novembre 2023 :
1. Evan Fournier, New York Knicks (NBA)
Comme avant la Coupe du monde, Evan Fournier ne joue pas chez les New York Knicks. Le leader offensif de l’équipe de France n’est entré qu’à une reprise depuis le début de la saison régulière. Une situation qui dure et inquiète le sélectionneur Vincent Collet, qui est revenu sur cette situation dans NBA Extra le 20 novembre dernier :
« C’est une situation qu’on observe. Ce que j’espère c’est qu’il puisse changer d’endroit pour pouvoir rejouer. Ce n’est malheureusement pas nous qui avons les clés. C’est forcément compliqué. La hauteur de son contrat dans ce cas là n’est pas un avantage. Il est évident qu’il y a des franchises qui seraient prêts à l’accueillir mais pas dans ces conditions là. Pour l’instant, il y a encore de l’espoir, on est encore au début de cette saison NBA. Une demi-saison, c’est comme une blessure… Mais une deuxième saison consécutive, c’est très pesant. A New York, sa situation ne jouera pas. (Tom) Thibodeau l’a annoncé. Il l’a fait jouer samedi car il y avait beaucoup de blessés mais sinon il ne le fera pas jouer. Donc il faudrait qu’il puisse partir. »
Ayant toujours répondu présent en équipe de France, Evan Fournier va sans doute tout faire pour trouver un contexte où il pourra retrouver du temps de jeu afin de se préparer au mieux pour les Jeux olympiques. Car malgré ses imperfections à Jakarta, son absence de temps de jeu en club, l’ancien prodige de Charenton reste le principal créateur de la sélection tricolore. Il demeure indispensable.
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2. Nando De Colo, ASVEL (Betclic ELITE / EuroLeague)
A 36 ans, Nando De Colo fait face à l’épreuve du temps qui passe. D’ailleurs, il a manqué les quatre derniers matches de l’ASVEL à cause d’une blessure à la cuisse. Offensivement, dans l’expérience et la connaissance du jeu, le Nordiste peut avoir un rôle encore essentiel en sortie de banc. A haut-niveau, il reste un vrai danger en attaque (12,5 points à 44,1% aux tirs, 1,9 rebond et 2,9 passes décisives en 22 minutes en EuroLeague après huit matches). Reste que ses difficultés en défense préoccupent. Parmi les meilleurs joueurs de l’histoire de l’équipe de France, Nando De Colo peut-il être sacrifié pour staff pour les Jeux olympiques au profit d’un joueur plus complémentaire d’Evan Fournier (un swingman comme Isaïa Cordinier par exemple) ? La question est ouverte.
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3. Rodrigue Beaubois, Anadolu Efes Istanbul (BSL / EuroLeague)
Un an plus que jeune que son ancien coéquipier de Cholet Basket, Rodrigue Beaubois ne compte aucune sélection en équipe de France. En 2010, le Guadeloupéen avait répondu à la convocation de la Fédération française de basketball mais il s’était cassé le pied lors de la préparation. Depuis, les blessures – ou la crainte des blessures – l’ont tenues éloigné de l’équipe de France. Mais surtout, ce sont ses choix personnels qui l’ont laissés à l’écart. Ainsi, il a refusé l’approche du staff ces derniers étés. Sauf que cette fois, ce fin shooteur encore très opérationnel (10,7 points à 48,2% de réussite aux tirs, dont 40,5% à 3-points, 2,5 rebonds et 2,1 passes décisives en 25 minutes après 10 journées d’EuroLeague) s’est dit « officiellement […] partant ». Le sera-t-il encore en main prochain au moment de l’annonce de la présélection ? Si oui, prendra-t-il la place de Nando De Colo ou d’un meneur, en combo-guard ?
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4. Elie Okobo, Monaco (Betclic ELITE / EuroLeague)
Attendu comme le leader offensif en sortie de banc à la Coupe du monde, Elie Okobo a déçu, autant par ses performances sur le terrain que son attitude parfois critiquable. Depuis, le Bordelais peine à retrouver son niveau des deux dernières saisons en EuroLeague. Malgré un temps de jeu identique (26 minutes par match), l’ancien joueur NBA a vu sa moyenne de points chuter (de 12,5 à 8,6 points), la faute à une adresse en berne (34,5% de réussite aux tirs, 34% seulement à 2-points !). Son ratio passes décisives / balles perdues (3,1 pour 2,2) inquiète également. Par ailleurs, sa complémentarité avec un autre arrière/meneur offensif comme Nando De Colo, mais aussi trois meneurs de jeu, n’est pas démontrée. S’il a participé aux deux dernières campagnes, à l’Euro 2022 et la Coupe du monde 2023, il pourrait bien devoir attendre l’Euro 2025 pour reprendre une vraie place en équipe nationale.
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5. Fabien Causeur, Real Madrid (Liga Endesa / EuroLeague)
Comme Rodrigue Beaubois, l’histoire de Fabien Causeur avec l’équipe de France a été faite de malchances. Vu en début de carrière chez les Bleus – à la Coupe du monde 2010 puis lors des Jeux olympiques 2012 -, le Brestois a ensuite été victime de la présence d’Evan Fournier et Nando De Colo sur son poste. Joueur du Real Madrid pour la septième saison de suite, le Breton a sans doute fait une croix définitive sur l’équipe nationale, même s’il reste un membre important de la rotation des champions d’Europe en titre. Notamment lors des Final Four de l’EuroLeague.
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6. Paul Lacombe, SIG Strasbourg (Betclic ELITE / Ligue des Champions)
Après avoir gagné sa place lors des fenêtres internationales, Paul Lacombe avait pris part à la Coupe du monde 2019. Depuis, le Lyonnais n’a pas participé à une grande campagne internationale. Alors qu’il aura 34 ans à l’été 2024, il semble improbable de l’imaginer de retour à ce niveau. L’ancien joueur de Monaco et l’ASVEL réalise toutefois une très belle saison avec Strasbourg, dans un rôle d’homme à tout faire. Il était notamment le meilleur rebondeur du championnat en début de saison.
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7. Abdoulaye Ndoye, Le Mans (Betclic ELITE / Ligue des Champions)
Arrière polyvalent, Abdoulaye Ndoye a trouvé au Mans un coach qui en a fait une pièce essentielle de son dispositif. Sous les ordres d’Elric Delord, le Nordiste a très bien démarré la saison, signant sa meilleure moyenne de points (10,6 points à 48,2%, en plus de 5,2 rebonds et 3,4 passes décisives) en Betclic ÉLITE depuis son départ de Cholet en 2020. Toutefois, son problème au tir extérieur subsiste (seulement 1,2 tentative derrière l’arc par rencontre). A 25 ans, il a encore des paliers à franchir avant d’atteindre l’équipe de France A.
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8. Rayan Rupert, Portland Trailblazers / Rip City Remix (NBA / G-League)
Parti en NBA à seulement 19 et après une seule saison au niveau professionnel, Rayan Rupert n’a pour le moment qu’un faible temps de jeu dans le marasme de Portland. Le Manceau se fait la main en G-League, dans une nouvelle franchise. Il aura encore besoin de temps avant d’entrer dans les plans de l’équipe de France, même si son profil à très haut potentiel défensif en fait un joueur dans les radars pour l’avenir.
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9. Malcolm Cazalon, Détroit Pistons / Motor City Cruise (NBA / G-League)
Comme Rayan Rupert mais avec trois ans de plus et plus de temps passé sur les parquets professionnels, Malcolm Cazalon ne joue que très peu dans une faible équipe NBA, mais s’illustre en G-League. Déjà vu en tant que partenaire d’entraînement de l’équipe de France, le Roannais sera sans doute dans les discussions à plus long terme.
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10. Gerald Ayayi, Cholet (Betclic ELITE / Ligue des Champions)
Alors qu’on attendait surtout Joël Ayayi, son frère Gerald Ayayi s’est affirmé ces deux dernières saisons comme un très solide joueur de Betclic ÉLITE. Après avoir fait ses armes à l’Élan béarnais, cet arrière qui doit passer un cap sur le tir extérieur se montre productif à Cholet (10,3 points à 50,4% de réussite aux tirs, 4,2 rebonds et 1,5 passe décisive en 22 minutes après 19 matches). Le chemin est encore long avant de l’imaginer en équipe de France A mais ses progrès sont à souligner, de même que son jeune âge (22 ans).
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11. Edwin Jackson, ASVEL (Betclic ELITE / EuroLeague)
Qui l’aurait imaginé dans une telle liste il y a encore un mois ? Edwin Jackson a fait son retour à l’ASVEL cet été après avoir aidé son dernier club à monter de… la troisième division à la deuxième division espagnole. Mais charge est de reconnaître que l’ancien super scoreur de l’Estudiantes Madrid a réussi à revenir en forme après des années de galère marquées par deux opérations du poignet (mais pas que). Toutefois laissé sur le banc par T.J. Parker, avec qui il était très proche, l’enfant du club rhodanien a retrouvé un vrai rôle avec la nomination de Gianmarco Pozzecco. Le sélectionneur de l’Italie le responsabilise encore plus depuis le départ de son homonyme Frank Jackson. Et Edwin Jackson le lui rend bien. Après ses 18 points à 6/8 et 4 rebonds en 31 minutes à Cholet, il a fini à 9 points à 4/7 en 19 minutes contre le Bayern Munich, afin de se montrer très utile à Bourg-en-Bresse (6 points à 2/5, 5 rebonds et 3 passes décisives). A l’été 2022, il nous disait toujours prêt à aider l’équipe de France si nécessaire. Il doit bien sûr confirmer sur le long terme et il reste bien du monde devant, mais après sa traversée du désert, son nom pouvait être cité.
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