Après sa story polémique sur Israël, Émilie Gomis va être exclue de la commission des athlètes du CNOSF
Émilie Gomis a défendu les couleurs de l’équipe de France entre 2002 et 2014
Émilie Gomis va-t-elle rester ambassadrice de Paris 2024 ? Choisie en novembre 2021 parmi les quatre premiers ambassadeurs du label Terre de Jeux (avec Damien Seguin, Fabien Gilot et Perle Bouge), l’ex-international française (194 sélections) est dans l’œil du cyclone depuis une story Instagram publiée le 9 octobre (soit deux jours après les attaques du Hamas), supprimée le lendemain, où l’on y distinguait des cartes de la France en 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles « le drapeau tricolore, qui recouvre initialement la quasi-totalité du territoire français, est progressivement remplacé par le drapeau israélien, jusqu’à ce qu’il ne subsiste que sur une toute petite partie du territoire », selon le comité d’éthique, avec la question suivante : « Que feriez-vous dans cette… situation ? «
Le COJOP (Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques) a saisi le comité d’éthique, qui a recommandé son exclusion (en vertu de l’article 1 de la charte d’éthique qui promeut le principe de neutralité du mouvement olympique), qui sera débattue lors d’une assemblée générale la semaine prochaine. De son côté, la vice-championne olympique a toujours nié tout antisémitisme, et s’est notamment expliquée dans une interview fleuve accordée à L’Équipe le 23 décembre.
« Ce 9 octobre, j’ai réagi avec émotion, ma story a été blessante pour certains, je le reconnais. Je réitère mes excuses. Ce massacre, je l’ai pris de plein fouet comme tout le monde. La seule chose que je puisse prôner aujourd’hui, c’est qu’il y ait un cessez-le-feu. […] Mon post n’a jamais entendu répondre à l’attaque du 7 octobre. Ce massacre, évidemment je ne le cautionne pas ! J’étais bouleversée et j’ai voulu tenter de comprendre pourquoi cette attaque terroriste était arrivée. Il s’agit d’une publication faite dans l’immédiateté, à un moment où elles se multipliaient sur les réseaux sociaux. J’ai voulu aborder le problème dans sa globalité, sur l’occupation, notamment, et j’ai vu passer cette publication qui m’a semblé poser le débat. Mais en aucun cas, je n’ai voulu légitimer ce qu’avait fait le Hamas. […] Bien sûr que je condamne. Je l’ai notamment dit à la ministre des Sports dans ma lettre. Du point de vue de la colonisation, je trouve que ce qui se passe à Gaza est terrible, et à certains égards comparable avec la colonisation intervenue par exemple au Congo, dont les conséquences ne sont pas appréciées comme elles devraient l’être. J’ai fait le choix de ne pas refaire de post à ce sujet depuis le 9 octobre. Je mesure que mes engagements avec Paris 2024 renforcent la nécessité d’une expression publique dépourvue de la moindre ambiguïté. Il y a Émilie Gomis la citoyenne et mon rôle d’ambassadrice pour les JO qui m’impose une plus grande neutralité, ainsi qu’une totale exemplarité d’expression publique. Ça a été pour moi une première confrontation avec mes différents engagements. »
Malgré ses excuses, Émilie Gomis va bien écoper d’une première sanction. Selon les informations du Parisien, elle devrait être exclue de la commission des athlètes du CNOSF. Saisi par le président du mouvement olympique français, David Lappartient, le comité de déontologie du CNOSF a décidé de proposer fin décembre la radiation de l’ancienne basketteuse pour « atteinte avérée aux principes éthiques ». Elle devrait être prononcée jeudi lors d’une réunion de la commission des athlètes. Dans L’Équipe, ses avocats, Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, avaient assuré qu’ils engageraient des procédures judiciaires contre toutes éventuelles sanctions.
Commentaires