Après le départ de T.J. Parker, l’ASVEL rebondit difficilement contre Roanne
Sitôt le buzzer final retenti à l’Astroballe, Karim Atamna (assistant n°2 du soir) s’est avancé vers Pierric Poupet, resté stoïque, et l’a étreint avec les deux bras, avant de le secouer gentiment, l’air de dire : « On l’a fait ! » En moins de 48 heures depuis l’éviction de T.J. Parker, le nouvel attelage de l’ASVEL (avec Jean-Christophe Prat) n’a rien révolutionné mais a rempli sa mission : battre Roanne (93-88), pour repartir de l’avant. « Je suis forcément soulagé car il y avait beaucoup de pression derrière ce match », reconnaît le coach intérimaire. « Il fallait stopper une série de défaites. Je ne dirais pas que ça a été brillant mais on l’a fait. Pour aujourd’hui, on va s’en contenter. »
« Le groupe est touché moralement »
On ne s’attendait évidemment pas à autre chose mais les deux derniers jours n’ont rien changé des maux de Villeurbanne. L’équipe rhodanienne reste toujours aussi friable défensivement (61% d’adresse pour Roanne), incapable de stopper les extérieurs adverses (16 points et 14 passes décisives pour D.J. Cooper), incertaine dans sa gestion (15 balles perdues), aussi peu collective (14 passes décisives, contre 24) et soumise à la faillite continuelle de certains de ses leaders comme Timothé Luwawu-Cabarrot (7 points à 2/7), certes auteur d’un dernier quart-temps beaucoup plus tranchant, et Frank Jackson (3 points à 1/6), qui n’a pas enchaîné après sa démonstration de jeudi à Istanbul.« On cherche à être une équipe », souligne Pierric Poupet, finaliste de Pro A en 2008 avec… Roanne. « Il y a beaucoup de balles perdues qui relèvent de la responsabilité et c’est plus dur d’essayer de les changer que si elles concernaient les systèmes ou des choses tactiques. On se cherche encore, on voit que le groupe est touché moralement. Il y a des passages qui sont très bons et d’autres qui sont loin d’être rassurants. Mais il est certain qu’on ne peut pas continuer comme ça. »
Toujours est-il que l’essentiel a été acquis, et la mauvaise spirale enrayée, grâce notamment au levier de l’orgueil et de la responsabilisation des joueurs qui, pour la plupart, étaient restés proches de T.J. Parker et ne l’avaient pas lâché. « L’important était de rebondir », appuie le capitaine Charles Kahudi. « Sans même parler de technique, de basket, c’était plus la fierté et le cœur qui primaient. » Il en a fallu pour maîtriser une belle équipe de Roanne qui, malgré sa sixième défaite de l’automne, a livré l’une de ses plus belles prestations de la saison, l’une de ses plus encourageantes du moins, à des années-lumières au-dessus de l’insipide copie proposée mardi en Coupe à Saint-Chamond.
Du mieux pour la Chorale
Avec seulement « six pros et demi », pour reprendre l’expression de Jean-Denys Choulet, renforcés par des novices comme le surprenant Narcisse Ngoy qui a gêné Youssoupha Fall, la Chorale a tenu tête jusqu’au bout à l’ASVEL, simplement plombée par la sortie pour cinq fautes de D.J. Cooper, exceptionnel pour sa première (16 points à 7/11 et 14 passes décisives), à 3 minutes et 42 secondes du jeu. Pourtant auteur d’une prestation solide dans l’ensemble (5 points à 1/4 et 6 passes décisives en 19 minutes), le jeune Alexandre Bouzidi a souffert de la comparaison avec l’ancien MVP et a cumulé les petites erreurs dans le money-time : deux passes hasardeuses, respectivement pour Jordan Tucker et Yannis Morin et une mauvaise communication défensive avec Yannis Morin pour laisser Paris Lee shooter seul de loin à 84-82.. « Il n’a pas compris qu’on changeait de défense, ce n’est pas de sa faute », l’excuse Jean-Denys Choulet. « Il manque d’expérience. Je ne pense pas qu’on pouvait faire beaucoup mieux, hormis les deux – trois minutes où l’on manque de lucidité à la fin. On a fait tout ce qu’on a pu, ça n’a pas suffi mais personne ne peut critiquer le comportement de l’équipe aujourd’hui. Venir faire ce qu’on a réalisé aujourd’hui, à l’ASVEL, avec trois gamins, c’est remarquable. » Il ne pouvait y avoir qu’un vainqueur ce dimanche à l’Astroballe, mais c’est presque comme si tout le monde s’était rassuré…
À Villeurbanne,
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