Victor Wembanyama devient le premier Français élu Rookie de l’année
Victor Wembanyama est le troisième joueur des Spurs à remporter ce trophée
C’était une des récompenses de fin d’année qui offrait le moins de suspense. Quasiment un mois après la fin de la saison régulière, la NBA vient d’annoncer le vainqueur du trophée de Rookie de l’année. Sans surprise, c’est Victor Wembanyama (2,24 m, 20 ans) qui a été élu, devant Chet Holmgren (Thunder) et Brandon Miller (Hornets). Mais fait marquant, les 99 votants – un panel de journalistes, commentateurs et analystes – ont voté à l’unanimité pour lui. Ce qui n’était arrivé que cinq autres fois dans l’histoire.
Victor Wembanyama received all 99 first-place votes from a media panel, making him the first unanimous NBA Rookie of the Year since Karl-Anthony Towns in the 2015-16 season. pic.twitter.com/cWcjdXRrUD
— NBA Communications (@NBAPR) May 6, 2024
Au micro de TNT, Wembanyama a livré sa première réaction :
« Mon but a toujours été d’aider au maximum mon équipe, et qu’on s’améliore pendant l’année. Je savais que je devais être au niveau et dominant individuellement pour ça. C’était important pour moi d’aller chercher ce trophée. Donc je suis content que ça soit enfin officiel. »
De façon plus large, Wembanyama n’est que le troisième européen à s’adjuger ce trophée, après Pau Gasol en 2001-02 et Luka Doncic en 2018-19. Et bien sûr, le premier français. Seul Tony Parker s’en était approché en 2001-02, puisqu’il avait été élu dans la All-rookie First team. De quoi prolonger une longue tradition chez les Spurs. Wembanyama avait été précédé par David Robinson (1989-90) et Tim Duncan (1997-98) du côté de San Antonio. Ces derniers étaient d’ailleurs entrés en contact avec lui après sa Draft et pendant la saison pour lui prodiguer des conseils.
Une saison historique
C’est aussi grâce à cet entourage avisé dans cette franchise historique que Wembanyama a réussi une telle première saison en NBA. Au niveau des chiffres, celle-ci a été historique en tout points. Sur les 71 matchs qu’il a disputés, l’ancien des Metropolitans 92 a compilé 21,4 points à 46,5% aux tirs (dont 32,5% à 3-points), 10,6 rebonds, 3,9 passes décisives, 3,6 contre, 1,2 interception et 3,7 pertes de balle en 30 minutes de moyenne. Il est tout simplement le premier rookie dans l’histoire de la ligue à avoir obtenu ces moyennes statistiques. Et seulement le deuxième joueur tous âges confondus, derrière un certain Kareem Abdul-Jabbar. Les autres records battus par Wembanyama, qu’ils soient sur un match ou sur la saison entière, sont nombreux. Il est impossible de tous les énumérer. La NBA n’a tout simplement jamais vu un joueur de son genre, capable de tout faire sur un terrain malgré ses 2,24 m et son envergure de 2,43 m.
Envie de mieux faire
Malgré tout, le natif de Chesnay ne s’en est pas satisfait. D’abord parce qu’il a eu besoin d’une période d’adaptation au rythme de la NBA. Durant ses premières semaines, il découvrait la NBA à tâtons, sans pouvoir exprimer pleinement son potentiel. Ce n’est que plus tard dans la saison qu’il a eu un déclic. Mais aussi et surtout à cause du bilan collectif des Spurs, qui ont terminé en avant-dernière place de la Conférence Ouest avec seulement 22 victoires pour 60 défaites. En tant que compétiteur, Wembanyama aurait voulu mieux faire. C’est ce qu’il a expliqué à The Athletic, en amont de cette soirée qui récompense son talent individuel plutôt que sa réussite collective :
« Peut-être que j’ai surpassé les attentes, mais ce n’est pas comme ça que je le ressens. Parce que chaque jour j’essaye de faire encore plus, d’accomplir plus de choses, de records, de victoires… Mais le lendemain je me dis toujours que je n’en ai pas fait assez. Donc ma première impression est que je n’ai pas dépassé les attentes, et que j’aurais dû faire encore plus. »
Cette envie de toujours vouloir faire mieux est le genre de mentalité qui l’amènera haut. En attendant, celui qui a largement terminé meilleur contreur de la ligue repart déjà de sa première saison en NBA avec sa première récompense individuelle. Et il y a fort à parier qu’elle ne sera pas la dernière. D’ailleurs, il est aussi nommé parmi les trois finalistes pour le titre de Défenseur de l’année. Aucun rookie n’a jamais obtenu ce trophée dans l’histoire de la ligue. Wembanyama sera à la bataille avec son compatriote Rudy Gobert (Timberwolves) et Bam Adebayo (Heat) pour ce trophée du “DPOY”. Celui-ci sera désigné dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 avril, à 00h30 heure française.
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